Envoyer Imprimer Réagir Médias - Article paru
le 25 juillet 2000
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Gilbert Denoyan : trente ans de service public

Disparition

Le journaliste de France-Inter est décédé dimanche soir. Depuis trente ans, il avait participé aux évolutions de l’audiovisuel public.

Les auditeurs de France-Inter n’entendront plus la voix grave de Gilbert Denoyan, décédé dimanche à Paris, à l’âge de soixante ans. Le journaliste, un des piliers de la rédaction, occupait depuis l’an dernier les fonctions de directeur général délégué de Radio-France, sans toutefois abandonner le micro. Les circonstances de son décès restent mal connues : on sait seulement qu’il fut admis voilà une semaine à l’hôpital Laënnec pour y subir une intervention chirurgicale. Le 12 juillet, il animait encore l’émission politique hebdomadaire Res Publica, sur l’antenne de France-Inter.

Diplômé de l’École centrale d’électronique, Gilbert Denoyan avait débuté sa carrière dans l’audiovisuel en 1963, à Europe-1. En 1970, attiré par la télévision, il rejoint la deuxième chaîne de l’ORTF. C’est l’époque où les liens entre l’information de service public et le pouvoir politique ne sont même pas discutés, où l’ORTF se doit d’être " la voix de la France ", selon les mots du président Georges Pompidou. En 1975, le pouvoir giscardien fait éclater l’ORTF, lui substituant des sociétés nationales de radio, de télévision et de production, sans pour autant couper le cordon ombilical. Gilbert Denoyan rejoint alors France-Inter, où il est nommé rédacteur en chef adjoint. En 1978, il crée sur cette antenne l’émission Le téléphone sonne, dont le succès lui vaut d’être toujours présent dans la grille des programmes. Une émission qui, le plus souvent, approfondit un thème d’actualité, lui donne son sens, et au cours de laquelle des auditeurs téléphonent pour interroger des spécialistes.

Gilbert Denoyan a animé de nombreux rendez-vous politiques, et notamment, à partir de 1982, Vendredi soir, débat véritablement pluraliste où, de l’Humanité au Figaro, se confrontaient quatre éditorialistes de la presse écrite. Mais l’émission fut interrompue en 1993… De 1990 à 1994, Gilbert Denoyan a aussi présenté Zappinge, consacrée à la télévision, et faisait preuve là de rigueur et d’indépendance. Hormis une escapade en 1989-1990 à TV5, chaîne satellitaire qui diffuse des programmes en langue française, Gilbert Denoyan aura montré une longue fidélité à France-Inter. Il est resté sur le service public à une époque où celui-ci s’efforçait, avec plus ou moins de bonheur, de s’affranchir du pouvoir politique, et n’a pas rejoint un audiovisuel privé de plus en plus soumis au pouvoir économique.

Pour le premier ministre, Lionel Jospin, le journaliste de radio était " un animateur de talent et sans complaisance, guidé par la passion du politique ". Robert Hue, secrétaire national du PCF, a souligné pour sa part " les compétences professionnelles de ce grand journaliste et les qualités morales de l’homme ". Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture, a salué de son côté " un journaliste passionné par le service public, exigeant dans l’exercice de son métier ".

Bruno Vincens

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