Fonds juifs, or nazi et rapport Bergier
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Contexte
S'étant retrouvés dans une situation très avantageuse au sortir de la seconde Guerre mondiale, les Suisses ont construit des événements une mémoire collective idéalisée, presque érigée en mythe, privilégiant l'idée de résistance et de neutralité et préférant ignorer les tendances à l'accommodation avec le IIIe Reich.
L'affaire des fonds juifs en déshérence qui a éclaté en 1996 est venue bouleverser cette bonne conscience. En cause: les avoirs des victimes de l'Holocauste qui dormaient dans les banques suisses sans que leurs ayant-droits n'aient jamais pu les recouvrer. Le scandale a contraint la Suisse à effectuer un travail de mémoire sur son attitude vis-à-vis des victimes du nazisme pendant et après la guerre et sur les profits économiques juteux qu'elle avait tirés de sa situation de non-belligérant.
Ce travail de mémoire a été en quelque sorte commandité par le Conseil fédéral, qui a créé en décembre 1996 une commission d'experts emmenée par l'historien Jean-François Bergier. On s'est beaucoup interrogé sur la validité de cette démarche: une commission instituée et financée par les autorités pouvait-elle vraiment travailler en toute indépendance? Il n'empêche qu'elle a pu ainsi jouir de privilèges exclusifs pour l'accès à des archives d'entreprises en principes fermées.
Les sept ans qui se sont écoulés entre le début de la polémique et le rapport final de la Commission Bergier n'ont pas seulement été durs pour les banques suisses. Pour toute une partie de l'opinion, l'affaire a été ressentie comme un véritable traumatisme. D'abord, les Suisses ont dû essuyer des attaques extérieures comme ils en avaient rarement connues. Ces griefs parfois exagérés ou insultants ont été le détonateur d'un questionnement intérieur sur l'identité même de la nation et sur l'image qu'on s'en faisait. Pendant des années, les Suisses ont baigné dans la vision du «Sonderfall», soit la prétention que si la Suisse avait échappé à deux conflits mondiaux et avait connu une si extraordinaire réussite économique, elle le devait à son seul mérite et peut-être aussi à l'aide de Dieu.
La polémique a aussi été l'occasion d'un conflit entre les générations d'après-guerre et celle de la Mobilisation. Ceux qui avaient vécu 39-45 ont souffert d'être accusés d'avoir gardé le coffre-fort des nazis. Réévaluer son histoire est un exercice douloureux, d'autant plus si celle-ci a été vécue et qu'elle n'est pas uniquement une abstraction.
En mars 2002, la Commission Bergier livrait son rapport final. Sans trop de surprises mais de manière cinglante, il concluait que la politique des autorités suisses pendant la seconde Guerre mondiale avait contribué à la réalisation de l'objectif nazi le plus atroce, l'Holocauste.
Liens sur ce thème
- Web des jeunes - Office fédéral des migrations - La Suisse et les réfugiés juifs à l'époque du national-socialisme