Dans le Périgord, en 1819, le comte de Nansac, riche propriétaire sans scrupules, tient d'une main de fer ses métayers. C'est le cas de Martin et Marie Feral, parents de Jacquou, neuf ans. Leurs conditions de vie sont difficiles : leur ferme appartient au comte de Nansac qui n'hésite pas à pressurer la famille… Jusqu'au jour où Martin est condamné injustement pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Fugitif, il est capturé, jugé et déporté aux galères où il mourra. La mère de Jacquou décède à son tour, après avoir fait promettre à son fils de les venger.
L'orphelin est recueilli par le curé Bonnal qui lui offre un toit et se charge de son instruction. Mais jamais il n'arrivera à apaiser en Jacquou la haine qu'il voue au comte, responsable des malheurs de sa famille.

Le temps passe, l'enfant se fait des amis : le chevalier Galibert, La Ramée et un berger bonapartiste. Il devient adulte. Jacquou saura transformer son désir de vengeance en un combat contre l'injustice et prouver qu'un simple croquant n'est pas dénué de grandeur. Eduqué et courageux, il devient le porte-parole du peuple paysan pour conduire la révolte et retrouver Nansac.
A travers son roman « Jacquou le Croquant » publié en 1899, Eugène Le Roy choisit donc de symboliser les souffrances d'une paysannerie exploitée par les seigneurs de l'Ancien Régime en s'inspirant des soulèvements paysans de l'époque et des jacqueries du sud-ouest de la France au début du XVIIe siècle.

Dans les années 60, Stellio Lorenzi adapte le roman de Le Roy et réalise six épisodes de 90 minutes pour l'ORTF : « Les Métayers des Nansac » , « La Nuit de la Chandeleur » , « La Tuilière » , « Le Curé Bonnal », « La Révolte de Fanlac » et « 1830 ». « Nous avons été captivés par cette histoire très simple mais d'une grande humanité. Certes, elle n'est pas gaie ; pourtant ses personnages sont toniques. S'il leur arrive des malheurs, ils continuent à lutter... », explique le réalisateur qui tourna sur les lieux mêmes de l'action du roman, en Périgord.
Il a ainsi suivi l'itinéraire de Jacquou dans les forêts et villages périgourdins. Et scrupuleusement reconstitué en studio les intérieurs des masures paysannes du temps. Il avoue aussi s'être inspiré des tableaux de Le Nain pour les costumes et l'image.
« J'ai voulu faire une œuvre populaire dans le sens d'une œuvre destinée au grand public. Mon ambition était de faire participer le public à la vie de famille, à l'évolution d'un homme. » Pari réussi puisque sa fiction fut un véritable succès du petit écran !

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