1. Langues et peuples
Les langues
parlées par
la plupart des peuples de l’Europe,
ainsi que par les Iraniens et les
Indiens du Nord, dérivent d’une
même langue mère.
On l’appelle l’indo-européen commun.
Aucun texte n’a
jamais
été écrit dans cette langue car elle
est beaucoup
trop ancienne. On estime qu’elle
était en usage vers le IVe
millénaire avant
notre ère. Cependant, les linguistes
arrivent à la reconstituer par comparaison des langues
filles.
Les peuples parlant ces langues filles sont les suivants:
1.1. Les peuples de langues romanes.
1.2. Les Celtes
1.3. Les Germains.
1.4. Les Slaves.
1.5. Les Baltes.
1.6. Les Grecs.
1.7. Les Albanais.
1.8. Les Arméniens.
1.9. Les Iraniens.
1.10. Les Indo-Aryens (Indiens du Nord).
Certains peuples ont disparu. C’est le cas des Hittites qui occupaient une partie de l’Anatolie (la partie asiatique de la Turquie) et des Tokhariens, qui vivaient l’actuelle province chinoise du Xinjiang (la province la plus occidentale de la Chine). On pourrait également citer les Thraces et les Daces. Ils occupaient les actuelles Bulgarie et Roumanie. Les Illyriens vivaient à cheval entre l’Albanie et la Croatie. Les Phrygiens ont succédé aux Hittites en Anatolie. D’autres peuples ont vu leur territoire considérablement réduit, comme les Celtes et les Iraniens.
Répartition actuelle des langues indo-européennes.
2. Les Proto-Indo-Européens
Par définition, ce peuple était celui qui parlait la langue mère des langues indo-européennes. Certains chercheurs doutent de son existence, comme Jean-Paul Demoule, mais dès le moment où l’on admet qu’une langue a existé, il faut aussi admettre qu’une communauté de gens l’a utilisée. Où ce peuple a-t-il vécu ? Diverses théories ont été élaborées dès le XIXe siècle. Les premières d’entre elles ne reposaient que sur de maigres fondements, quand ce n’était pas sur du vent. Les progrès réalisés par l’archéologie durant le XXe siècle ont permis l’initiation d’une démarche véritablement scientifique. La théorie actuellement la plus solide est celle de l’archéologue américaine d’origine lituanienne Marija Gimbutas (1921-1994) : c’est la théorie des kourganes. Le foyer des Indo-Européens est situé au nord de la Mer Noire, dans les steppes de la Russie méridionale et de l’Ukraine.
Une autre théorie qui a eu un certain écho est celle de Colin Renfrew, professeur à l’université de Cambridge (UK) de 1981 à 2004 : c’est la thèse du foyer anatolien. La diffusion des langues indo-européennes aurait eu lieu avant la période communément admise, soit entre -7500 et -6000. Cette théorie présente des points faibles qu’il est facile de mettre en évidence. En particulier, la civilisation existant en Anatolie à cette époque ne ressemble pas exactement à celles des peuples indo-européens.
Ces peuples n’ont pas hérité que d’une même langue mère. Ils avaient des coutumes communes, telles qu’une organisation patriarcale de la société, une préférence pour l’élevage du bétail au détriment de la culture de la terre, ainsi qu’un tempérament guerrier. Ces coutumes ayant sans doute été héritées des Proto-Indo-Européens, il est possible d’avoir une idée de ce qu’était la société proto-indo-européenne. Le goût de ce peuple pour les pillages et les combats fournit sûrement une explication partielle du processus de diffusion de sa langue.
En plus des langues et des coutumes, les Indo-Européens avaient des mythes hérités. Leur étude, entamée de manière scientifique par Georges Dumézil (1898-1986), se trouve à l’origine d’une discipline appelée la mythologie comparée. Elle constitue la seule manière rigoureuse d’aborder les mythes, qui ne sont pas de simples récits, mais reflètent une véritable conception du monde. Elle nous permet de connaître l’univers mental des Proto-Indo-Européens et de leurs héritiers.
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Les peuples parlant ces langues filles sont les suivants:
1.1. Les peuples de langues romanes.
1.2. Les Celtes
1.3. Les Germains.
1.4. Les Slaves.
1.5. Les Baltes.
1.6. Les Grecs.
1.7. Les Albanais.
1.8. Les Arméniens.
1.9. Les Iraniens.
1.10. Les Indo-Aryens (Indiens du Nord).
Certains peuples ont disparu. C’est le cas des Hittites qui occupaient une partie de l’Anatolie (la partie asiatique de la Turquie) et des Tokhariens, qui vivaient l’actuelle province chinoise du Xinjiang (la province la plus occidentale de la Chine). On pourrait également citer les Thraces et les Daces. Ils occupaient les actuelles Bulgarie et Roumanie. Les Illyriens vivaient à cheval entre l’Albanie et la Croatie. Les Phrygiens ont succédé aux Hittites en Anatolie. D’autres peuples ont vu leur territoire considérablement réduit, comme les Celtes et les Iraniens.
Répartition actuelle des langues indo-européennes.
2. Les Proto-Indo-Européens
Par définition, ce peuple était celui qui parlait la langue mère des langues indo-européennes. Certains chercheurs doutent de son existence, comme Jean-Paul Demoule, mais dès le moment où l’on admet qu’une langue a existé, il faut aussi admettre qu’une communauté de gens l’a utilisée. Où ce peuple a-t-il vécu ? Diverses théories ont été élaborées dès le XIXe siècle. Les premières d’entre elles ne reposaient que sur de maigres fondements, quand ce n’était pas sur du vent. Les progrès réalisés par l’archéologie durant le XXe siècle ont permis l’initiation d’une démarche véritablement scientifique. La théorie actuellement la plus solide est celle de l’archéologue américaine d’origine lituanienne Marija Gimbutas (1921-1994) : c’est la théorie des kourganes. Le foyer des Indo-Européens est situé au nord de la Mer Noire, dans les steppes de la Russie méridionale et de l’Ukraine.
Une autre théorie qui a eu un certain écho est celle de Colin Renfrew, professeur à l’université de Cambridge (UK) de 1981 à 2004 : c’est la thèse du foyer anatolien. La diffusion des langues indo-européennes aurait eu lieu avant la période communément admise, soit entre -7500 et -6000. Cette théorie présente des points faibles qu’il est facile de mettre en évidence. En particulier, la civilisation existant en Anatolie à cette époque ne ressemble pas exactement à celles des peuples indo-européens.
Ces peuples n’ont pas hérité que d’une même langue mère. Ils avaient des coutumes communes, telles qu’une organisation patriarcale de la société, une préférence pour l’élevage du bétail au détriment de la culture de la terre, ainsi qu’un tempérament guerrier. Ces coutumes ayant sans doute été héritées des Proto-Indo-Européens, il est possible d’avoir une idée de ce qu’était la société proto-indo-européenne. Le goût de ce peuple pour les pillages et les combats fournit sûrement une explication partielle du processus de diffusion de sa langue.
3. La mythologie.
En plus des langues et des coutumes, les Indo-Européens avaient des mythes hérités. Leur étude, entamée de manière scientifique par Georges Dumézil (1898-1986), se trouve à l’origine d’une discipline appelée la mythologie comparée. Elle constitue la seule manière rigoureuse d’aborder les mythes, qui ne sont pas de simples récits, mais reflètent une véritable conception du monde. Elle nous permet de connaître l’univers mental des Proto-Indo-Européens et de leurs héritiers.
L’auteur