"Attention au virage" comme dirait la Dame Blanche

Oubliez tous vos a priori sur la Nintendo DS. Ce conseil, même s’il fait un peu cliché, a rarement été aussi pertinent. Pourquoi ? Si en planifiant l’achat de Race Driver : Create and Race, vous pensiez trouver un petit jeu arcade sympathiquement enfantin, où la conduite se résume à des accélérations interminables et où rebondir sur les rambardes de sécurité n’est pas du tout préjudiciable, laissez-moi vous dire que vous vous méprenez complètement. Le titre de Codemasters ne se laisse pas dompter si facilement ! Autant vous dire que la touche B qui permet de freiner va être aussi utilisée que son homologue, la touche A, « A » comme accélération. En anticipant bien vos trajectoires et en ralentissant votre cadence à bon escient, vous serez en mesure de finir les courses en un seul morceau et dans un chrono respectable. Mais avant de brûler l’asphalte, rien de tel que l’entraînement.

Afin de prendre en main un titre si exigeant en terme de gameplay, démarrer en relevant des petits défis peut s’avérer payant. Trajectoires, pilotage, freinage, manœuvres, dépassements, autant de petites séances d’échauffements à la difficulté croissante qui empêchent d’être ridicule face à l’IA lors des premiers tours de piste. Dès que le pilotage est correctement assimilé, vous pouvez débuter le mode championnat du monde. Sachez que 17 compétitions sont au programme, toutes déblocables les unes après les autres. Vous devrez y relever des défis et obtenir des classements prestigieux pour progresser dans le jeu. En plus des circuits officiels, Race Driver : Create and Race offre la possibilité d’incarner des pilotes célèbres : Mattias Ekstrom dans son Audi A4, Jean Alesi ou Mika Hakkinen dans leurs Mercedes Klass C ou encore H.H. Frentzen dans son Opel Vectra. Les innombrables carrosses, les circuits variés et des championnats interminables confèrent au soft une durée de vie monstrueuse en solo. D’autant plus qu’un mode « championnat pro » vous permet, si jamais vous êtes parvenus à venir à bout des différentes compétitions, de refaire toute votre carrière face à une IA plus forte que jamais. Interminable, on vous dit.

Les collisions sont assez ridicules

Mais cette longue durée de vie ne signifie pas que le jeu est facile et que l’on y progresse rapidement. Bien au contraire, le titre de Codemasters est particulièrement difficile. L’IA ne vous pardonnera aucune sortie de piste, aussi mineure soit-elle et vous devrez parfois recommencer plusieurs fois la même course pour en maîtriser parfaitement le tracé. En effet, il n’est pas rare d’être surpris par un virage que l’on voit débouler au tout dernier moment et de finir sa course dans les graviers. Bien que la présence d’une représentation globale du circuit soit visible sur l’écran tactile de la console, vos yeux sont souvent rivés sur la course et ne se braquent pas forcément sur un outil qui s’avère pourtant indispensable. Les autres éléments visuels de l’écran inférieur sont les voyants indiquant l’état de votre véhicule. A chaque choc que la voiture encaisse, les voyants s’allument et vous forcent à rallier les stands. Des stands où il faudra veiller à ne pas entrer par inadvertance. En pensant suivre le tracé logique du circuit, vous aurez vite fait de vous fourvoyer en vous engageant dans une voie de garage… dans tous les sens du terme.

Puisqu’on évoque les bobos que peuvent dont peuvent souffrir les véhicules, il est temps d’aborder l’aspect graphique. Si l’environnement graphique est relativement sobre, avec très peu d’éléments détaillés et des décors vides sans pour autant être laids, les voitures sont assez fades et pas toujours très ressemblantes à leurs modèles originaux. On regrettera également la tendance quelque peu ridicule des voitures à perdre des carrés de tôle à chaque choc subi. Ces paillettes métalliques qui s’envolent fréquemment laissent présager le pire quant à l’état de santé de votre bolide. Mais pas d’inquiétude à avoir, les véhicules n’ont pas une égratignure… Dans Race Driver : Create and Race, c’est donc comme si vous pilotiez des prototypes de voitures se débarrassant de leur vieille peau en se frottant contre des glissières de sécurité. Bref, voir les véhicules s’émietter continuellement est franchement risible et n’apporte rien, si ce n’est un peu de couleur à des environnements assez tristes dans l’ensemble