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La commission Attali prône
la réduction des dépenses

Toutes les propositions sont désormais sur la table. L’emploi des seniors, l’Université et la distribution sont aussi prioritaires.

Le compte à rebours a commencé pour la commission Attali, chargée «de libérer les freins de la croissance française». Les 41 membres poursuivent leurs auditions. Ils reçoivent ce matin Laurence Parisot, présidente du Medef, après avoir écouté la semaine dernière Jean-Claude Mailly (FO) et François Chérèque (CFDT). Ils auditionneront, prochainement, Pascal Lamy (directeur général de l’OMC) et Jean-Claude Trichet, le président de la BCE. Mais à six semaines de la remise de son rapport définitif, la commission a achevé de lister l’ensemble des propositions qu’elle souhaite faire figurer. Environ 70 mesures que les membres doivent encore hiérarchiser et coucher sur le papier. «Il ne s’agit pas seulement de les formuler, mais aussi de les chiffrer et de les financer, pour pouvoir donner les outils de réforme clé en main au gouvernement», explique un membre.

D’après les premiers tours de table, c’est l’emploi des seniors qui constituerait, aux yeux d’une majorité, la priorité absolue. L’idée est de faciliter «le libre choix de l’âge de départ en retraite». La commission veut supprimer tous les dispositifs de préretraite et favoriser les dispositifs du cumul entre emploi et retraite. Deuxième priorité, faciliter le développement de pôles universitaires de niveau mondial, en créant une dizaine «d’écosystèmes universités-laboratoires-entreprises» – selon un membre – capables de rivaliser avec les prestigieuses universités européennes. Troisième priorité, largement abordée dans le rapport d’étape de la commission, libéraliser la distribution. Les membres sont nombreux à estimer que le projet de loi consommation présenté par le secrétaire d’État Luc Chatel n’est pas assez ambitieux et ne va pas assez loin dans la concurrence.

À ces priorités s’ajoute, en fil rouge, la volonté de réduire sensiblement la dépense publique. Le sujet, abordé la semaine dernière, a fait l’objet de vifs débats. Pour l’heure, les partisans de l’orthodoxie l’ont emporté et ont convaincu leurs collègues que réduire la dépense publique était le meilleur moyen de stimuler la croissance. La commission recommande d’abaisser de dix points le niveau des dépenses publiques (54% du PIB actuellement) pour revenir dans la moyenne européenne. Ce qui signifie combattre la suradministration. D’où la proposition de réduire les échelons administratifs en supprimant les départements et en favorisant le regroupement des 36 000 communes.

Couverture santé obligatoire

D’autres thèmes figureront dans le rapport final. Notamment s’agissant du contrat de travail. Outre une refonte du dialogue social, visant à donner plus de poids aux négociations au sein de chaque entreprise, la commission réfléchit à un « contrat d’activité » garantissant à chacun une formation professionnelle tout au long de sa carrière, adaptée à son niveau d’étude. L’objectif est d’aider ceux qui ont le bagage universitaire le moins développé à rattraper leur retard pour progresser dans l’entreprise. Par exemple, la commission voudrait supprimer les âges limites pour passer des concours.

Dans le domaine de la santé, enfin, la commission est séduite par l’idée d’une couverture santé obligatoire pour tous les Français couvrant les plus gros risques qui pourrait être complétée, individuellement, par des couvertures à la carte.

2 commentaires

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