Le furieux combat tant attendu entre les Boks et les Lions n'a finalement pas eu lieu, et ce sont les gazelles qui ont remporté la première bataille face à des fauves beaucoup trop tendres pour déstabiliser les champions du monde, même s'ils ont tenté le hold-up en fin de rencontre. On attendait une opposition rugueuse, féroce, et on a eu droit à une démonstration de force des Sud-africains, dominateurs en mêlée, en conquête, dans l'agressivité, dans le réalisme, bref dans presque tous les compartiments du jeu. Le symbole de cette différence de niveau est le supplice vécu par Phil Vickery face à Tendai « the beast » Mtawarira. Sanctionné trois fois, le pilier des Wasps était à l'image des Britanniques : sans solution, mangés tout crus par des Boks impressionnants de maîtrise. Avec douze points d'avance au repos, les hommes de De Villiers semblaient déjà sereins et surtout souverains.
Incapables de serrer le jeu, de gagner les ballons, manquant visiblement d'automatismes, les Lions n'avaient pas grand chose à espérer en laissant leurs adversaires imposer le rythme et avancer à chaque fois. Dépassés dans le combat, les hommes de McGeechan ont bien tenté de trouver un peu d'air au large, en écartant la défense sud-africaine. Mais il n'y avait peu à faire contre la machine sud-africaine à Durban. Les vingt mètres gagnés sur maul suffisaient à résumer une rencontre longtemps à sens unique, presque déjà pliée après l'essai de Brussow.
Pourtant la réaction d'orgueil des Rouges (deux essais en fin de rencontre), face à des Sud-Africains qui avaient levé le pied à cause du manque de compétition, a failli inverser la tendance sur le fil. Mais elle n'a pas franchement changé l'impression générale. L'Afrique du Sud, malgré un dernier quart d'heure pénible, reste une référence mondiale après le premier acte d'une trilogie qui pourrait être difficile à encaisser pour les Britanniques. Aussi prestigieuse soit-elle, cette sélection n'est pas encore une équipe, malgré les six victoires en matches de préparation. Le chantier est immense avant la revanche au Cap la semaine prochaine. Aymeric MARCHAL
Après la courte défaite du XV de France à Wellington, notre consultant Alain Penaud...
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