Blackout

Britney Spears

Blackout

Jive /

Chanson

A force d’une dérive largement exhibée, la school-girl Britney Spears, machine à fantasmes qui avait le monde à ses pieds, est devenue la cible préférée des tabloïds. Aujourd’hui, avec son excellent album Blackout, la pom-pom girl renaît artistiquement. Cela suffira-t-il pour la sauver?

 

Blackout, donc. Comme une suspension subite de l’état de veille, une panne de courant brutale, un coma momentané, un trait qu’on tire. Comme un film ancien d’Abel Ferrara aussi. Le moins qu’on puisse dire du titre de ce nouvel album est qu’il vaut comme commentaire. De l’aura de trashitude agressive qui pare désormais l’ex-idole teen. Du soupçon de mort clinique de sa carrière, avancé par les médias. La surprise est que le disque soit à ce point inspiré. Probablement parce que miss Spears a toujours eu un flair assez sûr en matière de production.
L’album est composé aux deux tiers par Danja, jeune beat boxer de l’écurie de Timbaland et bras droit du maître dans les derniers albums multi-platinés de Nelly Furtado et Justin Timberlake (la boucle rythmique de Sexyback lui est attribuée). Préféré au suivisme ambiant (de 50 Cent, Madonna, Eve, Matt Pokora…), consistant à acheter à prix d’or le son de plus en plus exténué de Timbaland, débaucher un de ses amiraux est un geste plutôt malin. L’autre tiers est pris en charge par les Bloodshy & Avant, repérés en 2002 dans le premier album de Ms Dynamite et déjà signataires pour Britney du tube Toxic. L’ancien Pygmalion Pharrell revient le temps d’une ballade bienveillante taquiner Britney sur ses frasques.
Car la métamorphose de la petite princesse en ogresse folle est le sujet de presque toutes les chansons. Le stupéfiant Piece of Me, luxurieuse jungle electro aux stridences vocodorisées, campe une star dépecée par un public anthropophage (“You want a piece of me”), et Freakshow figure sa vie comme un incessant peep-show. Déjà le single Gimme More, avec ses coassements de crapauds en guise de chœur (“moooore”), ses inquiétants petits rires étouffés et son clip lynchien (Britney blonde spectatrice de Britney brune), dessinait une piste très séduisante de dark disco torturée parfaitement synchrone avec l’icône trash qu’elle est devenue. C’est tout le pari de ce Blackout : redonner une forme artistique à la folie personnelle de Britney qui, depuis trois ans, se déverse sans médiation, directement, dans l’espace public. La qualité du disque ne suffira peut-être pas. Son public aussi préfère peut-être désormais se passer de médiation, négliger ses disques et se repaître seulement de sa combustion.

A lire également sur Britney Spears

stoneg : le meilleur de Britney - mercredi 11 mars 2009 03:03

cet album est effectivement étonnant, surtout en comparaison des autres ; tout l'album est excellent (à l'exception d'un ou deux titres), je garde entre autres une préférence pour "Heaven On Earth" et son électro/pop très 80's, et "Freakshow" qui m'a bien surpris. à écouter

Meilleurs Albums RSS

Exporter la radio CQFD
Si visible, pas de Flash player installé ou JavaScript désactivé.
Exporter la radio CQFD Exporter la radio CQFD plier / déplier la radio CQFD

 

Dossiers


Télécharger le podcast dans iTunes : iTunes
Télécharger le podcast pour un autre lecteur : Podcast

Liste des épisodes

Pas de concours pour le moment.