|
||
Séoul, Paris: même résultat d'analyses pour les bébés congelés
Véronique et Jean-Louis Courjault sont bien les parents des deux bébés retrouvés morts en juillet dans le congélateur de leur maison de Séoul, en Corée du Sud, selon des analyses génétiques pratiquées à Paris • Les deux ont toujours nié •
Par Patricia TOURANCHEAU
LIBERATION.FR : Mardi 10 octobre 2006 - 17:17
Des expertises génétiques pratiquées en France attestent que Véronique et Jean-Louis Courjault sont les parents des deux bébés retrouvés morts en juillet dans le congélateur de leur maison, à Séoul, en Corée du Sud. Les deux Français s'en défendaient bec et ongles.
Suspectés d'infanticides par la police sud-coréenne, qui avait établi leur paternité par des tests ADN, Jean-Louis et Véronique Courjault dénonçaient une «machination» montée à Séoul et un «lynchage médiatique». Ingénieur dans une société américaine d'équipements automobiles, Jean-Louis Courjault imaginait un hypothétique règlement de comptes industriel. Son épouse Véronique, 38 ans, élevait leurs deux enfants, âgés de 10 et 11 ans, à Sorae Village, un quartier résidentiel de la capitale coréenne. Revenu en famille en Touraine pour les vacances, Jean-Louis Courjault repart seul à Séoul, fin juillet, pour «une urgence professionnelle». Lui qui n'a pas trop l'habitude de gérer le garde-manger trouve alors deux bébés glacés dans les tiroirs du congélateur. Atterré par sa découverte, l'homme la dénonce aussitôt au commissariat. La police sud-coréenne l'interroge, l'accompagne chez lui, récupère les deux nouveaux-nés et prélève son ADN. Il s'y soumet volontiers puis rentre comme prévu en France, avec l'accord des enquêteurs locaux. Après son départ, les résultats d'analyses génétiques révèlent sa paternité, et les médias à Séoul s'en emparent pour critiquer la décision de la police de l'avoir laissé partir. «Le 30 juillet, j'ai appris que j'étais le père de ces bébés par la presse coréenne», avait-il relaté le 22 août devant des journalistes chez son avocat à Tours , «et le 7 août, que ma femme était leur mère». Le couple déclarait alors d'un ton ferme : «Nous ne sommes pas les parents de ces deux enfants». Ils mettaient en cause l'enquête et les analyses de la police sud-coréenne. Ainsi, avait-il été avancé que «les bébés étaient des faux jumeaux nés à terme huit mois avant leur découverte», donc en décembre 2005. Une «thèse absurde» aux yeux de leur avocat, Me Marc Morin, puisque Véronique Courjault avait subi une ablation de l'utérus en décembre 2003. Les sud-coréens mettaient en avant le fait que son hystérectomie avait été précisément provoquée par son accouchement clandestin. L'avocat doutait encore que cette femme plutôt petite ait pu porter, à l'insu de tous, des jumeaux qui, à l'arrivée, pesaient 3,6kg et 3,2kg ou qu'elle ait eu deux grossesses successives sans que son mari et sa copine de yoga ne s'en aperçoivent. Mais c'est peut-être ce qui s'est passé, si l'on en croit les derniers résultats d'ADN, réalisés à Paris cette fois-ci. La comparaison s'est avérée positive entre l'ADN extrait «des échantillons de bébés congelés» envoyés par la police scientifique sud-coréenne et les prélèvements ADN pratiqués sur le couple Courjault. D'après leur avocat, Véronique et Jean-Louis Courjault «ont appris par le JT de France 2 ces résultats d'analyse». Embarassé, Me Morin, qui doit recevoir ses clients à 17h00, dénonce ce «dysfonctionnement» et attend d'en discuter avec eux mais, dit-il, «on peut être père sans le savoir...» Libération ne peut être tenu responsable du contenu de ces liens. |
|
Accueil | Libé en pdf | Archives | Newsletter | Emploi | Annonces | Abonnements | Recherche libération : contacts | Publicité | Index © Libération | designed by BT France Licence | Données personnelles | Charte d'édition Un site de Libération Network |
||