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Le rugby encore plus fort !

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Stade des Ponts Jumeaux, Toulouse, 30 avril 1939

Revivez l'histoire du championnat de France de rugby avec un Retour sur les finales de 1892 à 2003.

18/2/2004
par LNR.FR

BIARRITZ OLYMPIQUE 6 - U.S.A. PERPIGNANAIS 00

(après prolongations)

Les équipes

Biarritz Olympique :
R. Sallenave, H. Sorondo, G. Haget, L. Hatchondo, P. Pastor, o) H. Haget, m) R. Boubé, H. Leguay, L. Lascaray, F. Muniain, E. Ithurra, A. Lassalle, A. Guiné, A. Henon, F. Daguerre (cap.).

USA Perpignanais:
P. Porical, F.Trescazes N. Brazès (cap.), H. Marty, I. Pagès, o)G. Lavail, m) A. Abat, J. Palat, L. Boulé‚ H. Gras, J. Henric, M. Llarg, S. Moly, C. Monceu, J. Calvet.

Points :
BO : Sorondo, 2 essais

Arbitre : Paul Bergès

On était revenu à 42 clubs répartis en six poules de sept dégageant les participants aux quarts. En demis, l'U.S.A.P. avait vaincu Agen (14-6 après prolongations) tandis que Biarritz écartait Toulon (7-0). C'était la troisième fois en cinq ans que les mêmes formations se retrouvaient en finale, même si les équipes se présentaient renouvelées : il n'y avait que 8 hommes présents l'année précédente dans les deux équipes. L' U.S.A.P. devait se passer de son ailier Serre blessé et remplacé par le junior Trescazes qui devait effectuer une bien belle carrière à XIII après la guerre. Jep Desclaux avait aussi rejoint les rangs treizistes. L' U.S.A.P. avait renforcé sa ligne d'avants grâce à l'incorporation de Boulé au centre de la troisième ligne et, un cran devant, de Joseph Henric, frère cadet du regretté Marcel. Comme capitaine, les Perpignanais s'étaient donnés un collégien qui n'avait pas 19 ans, Noël Brazès, lui qui avait si magnifiquement marqué la finale précédente. Le B.O. avait, lui aussi, connu ses drames. Le grand Jean-Baptiste Lefort avait été écarté de l'équipe dès la demi-finale et ce serviteur du rugby biarrot s'en était senti meurtri. Le pack des rouge et blanc voyait donc Lassalle monter en seconde ligne tandis que le plus jeune des Leguay, âgé de 18 ans, était rentré comme avant aile, Lascaray glissant au couloir. Confiance avait été également donnée - hommage à l 'U.S.A.P. de 1938 ? - à un centre de 17 ans et demi, Louis Hatchondo qui devait décéder, jeune encore, d'un mal cruel.
Les deux équipes se respectaient et se craignaient. La première mi-temps fut terne et monocorde, dégagements en touche et tentatives ratées de tirs de pénalités se succédant en vain. A la reprise, Haget rata un drop. La tension montait et Paul Bergès envoya Ithurra et Calvet se calmer sur la touche une vingtaine de minutes. Henri Haget, abondamment approvisionné en munitions par son pack, conduisait la partie. Leguay s'échappa d'une touche et se débarrassa, en vue de la ligne, du ballon que nul de son camp ne put reprendre. Quelques instants plus tard, le même Leguay marqua un essai que l'arbitre ne valida pas pour perte de contrôle de la balle. H. Haget rata encore un drop : 0-0 à la fin du temps réglementaire. Les prolongations étaient nécessaires.
Les Biarrots purent sentir que Dame Chance leur avait tourné le dos. Leur avant-aile Muniain était transporté K.O. sur la touche et l'arbitre, une fois encore, refusait un essai à Gabriel Haget pour en-avant. Il fallut attendre la 105e minute pour l'ouverture du score. Enfin une bonne attaque et Sorondo plongea en coin pour son premier essai (3-0).
Henri Haget refoulait alors les Catalans dans leur camp, obligeant ceux-ci à tenter le diable. Et sur une de leurs relances, Sorondo intercepta entre Marty et Trescazes et pointa en but pour la deuxième fois en cinq minutes. Le bouclier de Brennus reprenait le chemin de l'Atlantique. Le B.O., put-on penser quelque temps plus tard, venait de s'attribuer le dernier titre de champion de France. La F.F.R., pour renouer les relations avec les nations de l'International Rugby Football Board qui lui avait envoyé de discrets messages en ce sens, prit la décision de supprimer le championnat, décision entérinée par le congrès fédéral de Marseille du 24 juin 1939.
Le XV de France fut ainsi invité à se rendre à Twickenham pour rencontrer l'Angleterre le 24 février 1940.
Il n'est pas nécessaire d'expliquer pourquoi cela ne se fit pas…

Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.

 

 

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