Maquette de Lyon
Dans l’Antiquité, Lugdunum n’avait pas le rang de capitale de la Gaule : au sens administratif, elle n’était que la capitale de la province de Lyonnaise. Mais c’était la plus grande ville de la Gaule, métropole économique et religieuse. Fondée sur la colline de Fourvière en 43 avant J.-C., Lugdunum s’étend au IIe siècle après J.-C. sur près de 300 ha. Sur la colline de Fourvière, on situe, outre les monuments de spectacle, le théâtre et l’odéon, le forum, qui aurait occupé le point le plus élevé de la colline, à l’emplacement actuel de la basilique. La Presqu’île associait de grandes maisons et des installations commerciales : c’est le quartier des Kanabae, nom connu par une inscription qui évoque des corporations de marchands. Sur les pentes de la Croix-Rousse, au lieu-dit Condate, le sanctuaire fédéral des Trois Gaules devait voisiner avec l’amphithéâtre dont on a retrouvé les vestiges. La rive gauche de la Saône, au pied de la colline, était occupée par des ateliers. Tout autour des quartiers urbains, se développaient des nécropoles, dont la plus grande était à Fourvière, dans le secteur de Saint-Irénée.
Le sanctuaire confédéral des Trois Gaules
Il est exceptionnel que les auteurs de l’Antiquité nous fassent connaître un monument provincial : si nous avons la chance de posséder plusieurs mentions du sanctuaire fédéral de Lyon, c’est qu’il était célèbre dans tout l’Occident romain. Inauguré sous Auguste, en 12 av. J.-C., cet autel consacré au culte impérial symbolisait l’attachement des Gaulois à Rome et leur fidélité à l’empereur. Dans ce lieu de culte, qui reste à découvrir, mais qui est traditionnellement situé sur les pentes de la Croix-Rousse, se rassemblaient chaque année les délégués des soixante cités des Trois Gaules. L’image de l’autel figure sur les monnaies frappées à Lyon.
Elément central du sanctuaire, l’autel n’est connu que par les représentations qui figurent sur certaines monnaies frappées à Lyon. Sur cette image stylisée, on voit la façade de l’autel, encadrée de deux colonnes supportant des Victoires. Elles tiennent la palme et la couronne, symboles des victoires militaires de l’empereur.
Les colonnes d’Ainay
Dans la Presqu’île de Lyon, la basilique d’Ainay construite au XIIe siècle présente une coupole centrale qui repose sur quatre imposantes colonnes de pierre. Le diamètre de ces fûts monolithes dépasse 1 m à la base. Ils sont taillés dans une roche granitique très dure qui provient d’Egypte. La tradition, déjà mentionnée par Rabelais, veut qu’il s’agisse des deux colonnes qui encadraient jadis l’autel de Rome et d’Auguste. À l’origine, ces colonnes, avec leur chapiteau surmonté d’une Victoire, auraient mesuré 14 m de hauteur.
Le discours de l’empereur Claude
La Table claudienne reproduit dans le bronze un discours que l’empereur Claude, né à Lyon, prononça en l’an 48 devant le Sénat de Rome. Les notables des Trois Gaules réclamant des droits égaux à ceux des citoyens romains, Claude intervint en leur faveur devant l’aristocratie romaine jalouse de ses privilèges.. La Table a été découverte en 1528, sur les pentes de la colline de la Croix-Rousse, ce qui constitue un argument fort pour localiser le sanctuaire dans ce secteur. On imagine en effet que le discours prononcé par Claude en faveur des Gaulois avait été affiché là où se réunissait l’assemblée fédérale.
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