Le nom de Georges Leygues fut donné pour la première fois dans la Marine française à un croiseur de 7500 tonnes (1937 - 1959). il y eut en fait six navires semblables : La Galissonnière, Georges Leygues, Gloire, Jean de Vienne, Marseillaise et Montcalm. Le terme de semblable est un bien grand mot car il y avait toutefois de nombreuses différences entre ces navires d'une même série.

Construit aux Ateliers et Chantiers de Penhoët à Saint Nazaire, sa construction débute en 1933. Il est mis à flot le 24 mars 1936, et est achevé le 4 décembre 1937.

Il avait été nommé Chateaurenault le 23 décembre 1931, bien avant de début de sa construction. Mais peu après le décès de l'ancien ministre, il fut rebaptisé Georges Leygues le 13 septembre 1933, en l'honneur de celui qui fut à l'origine de la reconstruction de la flotte.

Affecté dans un premier temps à la 4e division de croiseurs de l'escadre de l'Atlantique, sa carrière avant la guerre est marquée par un abordage le 2 février 1939 avec le torpilleur Bison. Le croiseur s'en tirera mieux que le torpilleur qui lui est coupé en deux. Le 12 juillet 1939, il mouille avec la 4e escadre à New-York à l'occasion de l'Exposition Internationale.

A l'ouverture des hostilités, il est incorporé dans la Force de Raid avec les contre-torpilleurs du type Malin et ceux du type Volta et Mogador. Cette escadre rapide (plus de 30 nœuds) n'avait alors aucun équivalent dans le monde. Le 24 avril 1940, la Force de Raid quitte Brest pour Mers-el-Kébir. Le Georges Leygues rejoindra peu après Toulon.

Le 9 septembre 1940, il quitte Toulon pour Dakar. C'est dans ce port qu'il participe les 23 et 25 septembre 1940 au tragique et fratricide combat contre les forces anglaises et celles de la France Libre. Ayant par la suite rejoint les alliées, il est refondu à Philadelphie (USA) en février 1943. Le 2 novembre 1943 il est à Gibraltar, puis rallie Dakar le 3 décembre, d'où il effectue des patrouilles en Atlantique. Il aura de nombreux engagement contre des navires allemands sur divers théatres d'opérations au cours de la guerre, et fera notamment plus de 90 prisonniers. On le retrouve en Afrique du Nord au début de 1944. Le 14 avril 1944, il quitte Oran pour Scapa Flow (Grande-Bretagne), et participe en juin 1944 au débarquement en Normandie. C'est ainsi que des marins du Georges Leygues hissent le 9 juin 1944 le pavillon national sur le clocher de Port-en-Bessin.

De retour en Méditerranée, il participe en août au débarquement de Provence. Arborant la marque du contre-amiral Lemonnier, il sera le premier à entrer dans la rade de Toulon le 13 septembre 1944. Enfin, le 15 janvier 1945, il participe aux dernières opérations en Italie et bombarde Porto Maurizio.

Mais sa carrière ne s'arrête pas avec la fin de la seconde guerre mondiale, car il sera engagé également en Indochine. Il quitte Toulon le 28 mai 1954 avec le Montcalm, et rallie Saïgon le 20 juin. Il sera utilisé en Indochine principalement pour des missions d'appui feu contre terre et de transport. De retour en Méditerranée, il participe aux opérations de Suez en 1956.

Condamné le 17 novembre 1959 sous le numéro de condamnation n°Q188, il est réutilisé pour des essais divers pendant quelques années. Il sera utilisé notamment comme cible de tir. Ainsie le 19 juillet 1960, 8 missiles AS20 sont tirés à partir de l'Aquilon N°68 de la CEPA sur le croiseur GLG, en cible dérivante au sud du Levant. Les AS20 sont équipés de charges actives STRIM type OP2. Le bâtiment est atteint par 7 charges. Les vols de tir se font avec un Aquilon type 203 tireur ru un Mk20 accompagnateur. Les pilotes tireurs sont les LV Bouteiller et Maguet. Le croiseur Georges Leygues a probablement été démoli en 1961 à Brégaillon (à confirmer).

A voir : Site sur la maquette au 1/200 du croiseur GEORGES LEYGUES par RD Maquettes

[Sommaire frégate Georges Leygues]. [Sommaire Net Marine]