Le 1er Régiment de marche de spahis
marocains
Le 30 juin 1940, sans même avoir entendu l'appel
du général de Gaulle, le
chef d'escadron Paul Jourdier,
qui commande le 1er Escadron du 1er Régiment de spahis
marocains (1er RSM), stationné au Liban, est bien décidé à ne pas
tenir compte de l'armistice entre la France et l'Allemagne. Après
avoir laissé le choix à chacun de ses hommes, il franchit avec son
unité la frontière libano-palestinienne à cheval, et rejoint
les Anglais au Soudan anglo-égyptien.
1er Escadron de spahis, Beyrouth 1940. capitaine Jourdier,
adjudant Arainty, brigadier Brahim, maréchal des Logis Painault
L'escadron Jourdier stationne tout
l'été à Ismaïlia en Egypte et, début octobre 1940, est envoyé au
Soudan, où il parvient après une épopée de quelques milliers de
kilomètres. L'escadron est affecté à la 5e Division
indienne, et s'installe en Erythrée où il prend part aux combats
contre les Italiens à Umbrega, en janvier 1941.
Le 20 mai, l'escadron de spahis retrouve
la majeure partie des Forces françaises libres (FFL) rassemblées
à Qastina, en Palestine, pour préparer la campagne de Syrie.
Après cette dernière et la prise
de Damas le 21 juin 1941, les spahis sont définitivement motorisés
et constitués en Groupe de reconnaissance de corps d'armée (GRCA).
Le renseignement et la couverture sont leurs principales fonctions.
Le GRCA est affecté à la Brigade du général Cazaud
en avril 1942 et regroupé en Libye le mois suivant. Il reçoit alors
des missions de défense vers Bardia et Sollum.
En août 1942, les spahis disposent
de deux escadrons à cinq pelotons de trois automitrailleuses et
d'un escadron de quatre pelotons de trois autocanons. Au même moment,
ils sont organisés en Colonne volante avec la 1ère Compagnie
de chars et rattachés à la 7e Division blindée britannique
(les "Rats du Désert"). La Colonne volante effectue
des raids en profondeur dans le désert de Libye.
Elle prend part à la bataille d'El
Alamein le 23 octobre 1942, en soutien de la 13e
Demi-brigade de Légion étrangère, au sud du dispositif, à l'Himeimat.
Ensuite, la Colonne volante participe à la poursuite de l'ennemi
en fuite, faisant de nombreux prisonniers jusqu'au 8 novembre 1942.
Par une décision du général Catroux
en date du 24 septembre 1942, est constitué aux Forces françaises
libres du Western Desert un régiment de cavalerie mécanisée
prenant la dénomination de 1er Régiment de marche
de spahis marocains (1er RMSM).
S'ensuit une période de repos dans
la région d'El Alamein.
1er escadron de spahis, Cyrénaïque, janvier 1943. Automitrailleuse
du commandant portant le fanion du 1er escadron,
embourbée entre El Adem et Benghazi
A leur arrivée en Tunisie, en février
1943, les spahis s'illustrent lors des combats face aux hauteurs
de Matmatas. L'arrivée de la Force "L" du général Leclerc
en provenance du Tchad fait que, rapidement, la Colonne volante
y est incorporée, et effectue avec elle la campagne de Tunisie.
Le 20 mai 1943, un détachement du 1er RMSM défile
dans Tunis libéré.
A l'issue de la campagne de Tunisie et jusqu'à la fin du
mois d'août 1943, les spahis sont, avec l'ensemble des troupes
FFL, envoyés "en pénitence" en Tripolitaine,
en attendant la conclusion des accords de Gaulle-Giraud.
Au Maroc, en octobre 1943, le 1er
RMSM devient le régiment de reconnaissance de la 2e
Division blindée de Leclerc. A l'image de la Division, il est réorganisé
et rééquipé en matériel américain.
Rapatriée en Angleterre, en avril
1944, la 2e DB y poursuit son entraînement. La Division
débarque en Normandie en août 1944. Dès lors, les escadrons
de spahis du 1er RMSM, toujours à l'avant-garde, sont répartis
dans les différents Groupements Tactiques (GTL, GTV, GTD
et GTR) de la 2e DB. Ils participent aux combats dans le
bocage normand puis, lors de la libération de Paris, tous les escadrons
prennent part au "nettoyage" de la capitale.
Début septembre 1944, les spahis
sont en couverture sur la Marne ; le 11, ceux du GTR traversent
Colombey-les-Deux-Églises alors que le même jour, à
Montbard en Côte d'Or, le 5e escadron fait sa jonction
avec des éléments avancés de la 1ère
Division française libre débarquée en Provence
trois semaines auparavant.
Bientôt, les spahis, avec du matériel neuf, combattent dans
les environs de Baccarat. Les escadrons, détachés dans les différents
groupements, effectuent les reconnaissances, agissent en couverture
ou en découverte : les calots rouges, symbole de l'unité, sont partout.
Puis, ces hommes sont engagés en Lorraine et en Basse Alsace.
Gerstheim, novembre 1944, un escadron du 1er RMSM
Le Régiment rassemblé part soutenir
les combats pour la réduction des poches de l'Atlantique ; en réserve,
il ne combat pas. Puis, c'est la marche victorieuse en Allemagne,
et les spahis participent à la prise de Berchtesgaden en mai 1945.
Aujourd'hui, entièrement transformé
dans sa composition et son équipement, le régiment n'a plus grand
chose à voir avec celui de 1940 ; seul l'esprit n'a pas changé.
Stationné à Valence, le 1er Régiment de spahis perpétue
la tradition du 1er Régiment de marche de spahis marocains,
Compagnon de la Libération par décret du 7 août 1945.
Pour en savoir plus :
Liste des Compagnons
de la Libération ayant appartenu au 1er Régiment
de marche de spahis marocains
Bibliographie
Dernière mise à jour : le 25 juillet
2003
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