Une équipe archéologique tchèque découvre une tombe égyptienne inviolée

Les sables d’Egypte n’ont apparemment pas fini de dévoiler leurs trésors. Une équipe d’archéologues tchèques travaillant sur le site des pyramides d’Abousir a fait une découverte unique en novembre dernier, mais révélée seulement ces derniers jours dans le quotidien Mlada fronta Dnes (MfD). Sous la direction de l’égyptologue Miroslav Barta, les fouilleurs ont mis à jour une chambre funéraire intacte du IIIe millénaire av. J.-C. qui a miraculeusement réchappé aux pillages.

Miroslav Barta près du sarcophage de Neferinpu, photo: Institut égyptologique tchèqueMiroslav Barta près du sarcophage de Neferinpu, photo: Institut égyptologique tchèque Cela faisait cinquante ans qu’une découverte semblable ne s’était pas produite. Un événement, donc, d’après le professeur Ladislav Bares, directeur de l’Institut d’égyptologie tchèque de l’Université Charles :

« Il y a extrêmement peu de tombes non pillées et aussi bien conservées pour cette époque de l’histoire égyptienne. Chaque tombe découverte est toujours un point de vue intéressant pour comprendre les traditions funéraires égyptiennes, mais aussi,plus généralement, leurs us et coutumes et leur manière de penser. »

La tombe découverte par l’équipe tchèque est celle d’un homme répondant au nom de Neferinpu. Située au fond d’un puits de dix mètres de profondeur, son entrée était murée avec de la brique et de la pierre. Ce n’est qu’après avoir découvert où celle-ci se trouvait que les ouvriers ont pu petit à petit dégager le passage. S’est alors ouverte à l’équipe une chambre funéraire de quatre mètres sur deux, d’une hauteur de 1,30 m. Et au milieu de la chambre, un sarcophage en calcaire, intact donc, abritant la dépouille. Ladislav Bares nous en dit plus :

Ladislav BaresLadislav Bares « Cette découverte présente la tombe d’un fonctionnaire, d’un dignitaire égyptien. Il s’agissait d’un prêtre responsable de l’office des morts, c’est-à-dire un fonctionnaire royal inférieur. Il a été enterré avec sa canne, symbole de son pouvoir, et avec plusieurs vases. Cela indique une certaine position, et donc comment des fonctionnaires de son niveau vivaient, quelle fortune ils avaient, quelles étaient les récompenses du roi. En effet, il est impensable que la tombe et son contenu n’aient été autre chose que le résultat d’un cadeau royal. »

Le fonctionnaire égyptien n’était pas momifié et ses restes sont en très mauvais état. Comme le précise le chef de la fouille, Miroslav Barta, dans une interview au quotidien MfD, la suite va consister en une analyse anthropologique du squelette du fonctionnaire. D’après les premières conclusions de l’équipe, le prêtre est décédé à l’âge de 50 ans, un âge relativement avancé pour la période de l’Ancien empire.

Rappelons que l’Institut égyptologique tchèque possède une concession sur le site archéologique d’Abousir, à 25 km du Caire, où elle mène ses recherches depuis les années 1970, sous la direction de l’égyptologue Miroslav Verner. Comme le rappelle le directeur de l’Institut, Ladislav Bares, les recherches de l’équipe tchèque continuent dans trois directions : d’une part, les tombes royales de la Ve dynastie ; ensuite la partie sud du site où a été découverte la tombe de Neferinpu va continuer d’être fouillée, car il s’agit d’une zone où sont enterrés d’autres fonctionnaires égyptiens. Enfin, une troisième zone est étudiée par les Tchèques, datant d’environ 500 avant J.-C., époque à laquelle les Perses ont fait la conquête de l’Egypte. Peut-être d’autres découvertes à suivre donc.