Baie de Saint-Brieuc
Baie de Saint-Brieuc
RĂ©serve Naturelle
B A IE D E S A IN T- B R IE U C
Plan de gestion
2004-2008
Description
Description
et Ă©valuation
et Ă©valuation
du p
du p
atrimoine
atrimoine
naturel
naturel
Coordination :
Alain Ponsero,
Conservateur de la RĂ©serve Naturelle, CABRI
Auteurs :
Alain Ponsero,
Conservateur de la RĂ©serve Naturelle, CABRI
Justine Vidal,
Garde-technicienne de la RĂ©serve Naturelle, CABRI
Jérémy Allain,
Chargé de mission scientifique,VIVARMOR NATURE
ont par ticipé à la rédaction :
par ordre alphabétique :
Michel BallĂšvre,
Institut de géologie, Université RENNES
Jean Paul Bardoul,
VIVARMOR NATURE
Chantal Bonnot Courtois
, Laboratoire de géomorphologie et environnement littoral, DINARD
Etienne Brunel,
GRETIA (Groupe dâEtude des InvertĂ©brĂ©s Armoricains)
Gilles Camberlein,
CONSEIL GENERAL CĂŽtes dâArmor
Yannick Cherel
, Animateur, MAISON DE LA BAIE
Bruno Chretien
, Responsable pédagogique, MAISON DE LA BAIE
Aymar de GĂ©sincourt,
VIVARMOR NATURE
Michel Guillaume,
VIVARMOR NATURE
Dominique Hamon,
IFREMER, BREST
Bernard Le Garff,
Laboratoire d'évolution, Université RENNES
Patrick Le Mao,
IFREMER, St MALO
Jacques Edouard Levasseur,
Laboratoire d'écologie végétale, Université RENNES
Vincent Lieron,
GEOCA (Groupe dâEtude Ornithologique des CĂŽtes dâArmor)
Louis Maurice,
VIVARMOR NATURE
Pierre Morin,
MAISON DE LA BAIE
Jean Laurent Monnier,
UFR structure et propriété de la matiÚre, Université RENNES
Jacques Petit,
GEOCA (Groupe dâEtude Ornithologique des CĂŽtes dâArmor)
Michel Plestan,
GEOCA (Groupe dâEtude Ornithologique des CĂŽtes dâArmor)
Laurent Poux,
Correspondant du Conservatoire National Botanique de Brest
Pierre YĂ©sou,
ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage)
L e s a u t e u r s
L e s a u t e u r s
L
es réserves naturelles (loi du 10 juillet 1976) ont pour vocation la préser-
vation stricte de milieux naturels fragiles, rares ou menacés de haute valeur
écologique et scientifique. L'objectif prioritaire de l'ensemble des réserves
naturelles est de contribuer, Ă l'Ă©chelle nationale et internationale, Ă la conservation
du patrimoine naturel et en particulier de la diversité biologique.
A la demande du MinistÚre chargé de la protection de la nature, toutes les réser-
ves naturelles doivent définir leurs actions dans le cadre d'un document de réfé-
rence :
le plan de gestion.
Ce document précis constitue la référence avant la
programmation de toute intervention.
L'article 4 alinéa 2 du décret de création de la réserve naturelle de la baie de
Saint-Brieuc du 28 avril 1998 prévoit que
"pour assurer la conservation du patrimoine
naturel et de la biodiversité de la réserve, le gestionnaire conçoit et met en oeuvre un
plan de gestion Ă©cologique qui s'appuie sur une Ă©valuation scientifique du patrimoine
naturel de la réserve et de son évolution".
Ce document est établi pour une durée de 5 ans. Il est élaboré par les gestion-
naires de la réserve naturelle, il est validé par le comité consultatif et par le Préfet.
Le premier plan de gestion est ensuite, soumis au Conseil National de Protection
de la Nature qui valide définitivement le document. Les plans de gestions ultérieurs
sont uniquement validĂ©s par le prĂ©fet. Le plan de gestion doit ĂȘtre un document :
de référence en matiÚre d'état des connaissances du site
de sensibilisation aux enjeux de protection du site
de concertation et de dialogue lors de son Ă©laboration
de planification
de contrĂŽle de l'avancement et d'Ă©valuation de la gestion.
Le plan de gestion de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc constitue l'a-
boutissement de plusieurs mois de réflexion et de travail effectué par les trois ges-
tionnaires de la réserve que sont la CABRI, VIVARMOR NATURE et la MAISON de
la BAIE conseillés par les expert du Groupe Technique Scientifique de la réserve
naturelle.
Cet outil de travail, est avant tous un outil pratique qui définit les options et les
orientations de gestion pour les 5 années à venir. Il ne constitue en aucun cas un
cadre rigide et fera l'objet d'une Ă©valuation annuel qui modifiera, au besoin, le plan
de travail. Une évaluation quinquennale du plan de gestion conduira à la rédaction
d'une nouvelle version de ce plan pour les cinq années suivantes.
Ce volume
"description et Ă©valuation du patrimoine naturel de la baie de Saint-
Brieuc"
associé avec le volume
"définition des objectifs et plan de travail"
forme le plan
de gestion de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc pour la période 2004-
2008. Il est complété par un document annexe comprenant les cartes et les figures.
La réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc est incluse dans le site
Natura 2000 n°5300066 (
"baie d'Yffiniac et anse de Morieux"
). Ce présent volume
"description et l'Ă©valuation du patrimoine naturelle de la baie de Saint-Brieuc"
est com-
mun au plan de gestion de la réserve naturelle et au document d'objectif du site
Natura 2000.
Informations générales
A.8
Localisation
A.9
Statuts et limites
A.9
Description sommaire
A.10
Bref historique
A.14
Aspects fonciers
A.15
Environnement et patrimoine
A.16
Milieu physique
A.17
Unité écologique
A.25
Evaluation de la valeur patrimoniale
A.34
Bilan patrimonial de la réserve
A.35
Evolution historique des milieux naturels
A.48
Anse dâYffiniac
A.49
Anse de Morieux
A.50
Port du Légué
A.51
DĂ©charge de la grĂšve des courses
A.52
Les grands projets abandonnés
A.53
Environnement socio-Ă©conomique
A.54
Les activités traditionnelles anciennes
A.55
Les activités traditionnelles actuelles
A.55
Les activités sportives et de loisir
A.58
Impact des activités périphériques sur la qualité des eaux
A.62
Approche globale
A.68
Les conflits dâusage
A.69
Un environnement âsous pressionâ
A.71
Potentiel dâinterprĂ©tation
A.72
Conclusions
A.74
Bibliographie
A.78
Bibliographie
A.79
Fond documentaire
A.81
Annexes
A.86
sommair
sommair
e
e
A
Inf
Inf
ormations générales
ormations générales
S
ur la façade nord de la Bretagne, à la limite sud-ouest du
golfe normand-breton, sâouvre la profonde Ă©chancrure
de la baie de Saint-Brieuc. Sa limite littorale est consti-
tuée de deux cÎtes quasi linéaires, formant un angle droit à partir de
Saint-Brieuc. La baie est dĂ©limitĂ©e Ă lâouest par lâarchipel de BrĂ©hat et
Ă lâest par le cap FrĂ©hel. La cĂŽte orientale est accidentĂ©e par quelques
promontoires rocheux (cap dâErquy, cap FrĂ©hel). A lâouest, les falaises
dominant la baie sont parmi les plus élevées du littoral breton (plus
de 100m Ă Plouha).
1.
A.9
Localisation
La baie occupe une surface dâenviron 800 Km
2
jusquâĂ lâisobathe 30 m, qui se situe Ă
plus de trente kilomĂštres par rapport au fond de baie. Celui-ci est constituĂ© par lâanse
dâYffiniac et lâanse de Morieux qui sâĂ©tendent sur 2600 hectares de vasiĂšre. En haut de
lâestran, les herbus assurent le lien avec le rivage.
La configuration du site en fait un lieu privilĂ©giĂ© mĂȘlant les influences maritimes et
terrestres. Le jeu des marées (5
Ăšme
baie au monde pour lâamplitude de ses marĂ©es), les
apports des riviÚres cÎtiÚres, la faible profondeur et leur température en font un habitat
privilégié pour de trÚs nombreuses espÚces animales et végétales. Cette zone humide lit-
torale est reconnue dâimportance internationale pour lâaccueil de plus de 50 000 oiseaux
en hiver. Depuis 1998, lâanse dâYffiniac et de Morieux sont classĂ©es en rĂ©serve naturelle.
Lâanse dâYffiniac et lâanse de Morieux comprenant le domaine public maritime et le
cordon littoral (falaises et landes littorales) du domaine privĂ© inscrit dans les plans dâoc-
cupation des sols des différentes communes en zones naturelles littorales (NDL) consti-
tuent le site proposé au réseau Natura 2000 (n° 5300066 transmis par la France en 1998).
Statuts et limites
De la réserve naturelle
La réserve naturelle de la Baie de St. Brieuc a été créée le 28 avril 1998 (décret n°98-
324, annexe n°1). Sa superficie totale sâĂ©lĂšve Ă 1140 hectares. La quasi-totalitĂ© de la rĂ©ser-
ve naturelle se situe dans le domaine public maritime, au droit des communes de
Langueux, Yffiniac et Hillion, et au droit dâune partie des communes de Morieux et de
Saint-Brieuc.
La partie terrestre de la rĂ©serve (4 ha 14 a 75ca), situĂ©e sur la commune dâHillion,
concerne les dunes de Bon Abri, et appartient au DĂ©partement des CĂŽtes dâArmor, qui
les a acquises en 1981 au moyen de la taxe départementale pour les espaces naturels sen-
sibles.
Au sein de la réserve, deux zones de protection renforcée ont été définies dans la par-
tie sud et ouest de lâanse dâYffiniac et dans lâestuaire du Gouessant, reprĂ©sentant une sur-
face de 200 ha. La réglementation de la réserve naturelle est définie par le décret de créa-
tion complĂ©tĂ© par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 4 octobre 2001 (annexe 2).
La gestion du site est confiée par convention du 10 novembre 1999 modifié le 15
septembre 2003 (annexe 3) Ă la CABRI (CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration de Saint-Brieuc),
gestionnaire principal, Vivarmor Nature (Groupement pour lâEtude et la Protection de
la Nature) et la Maison de la Baie (association âconnaĂźtre et sauvegarder la Baie de Saint-
Brieucâ).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.1 - Informations générales
Fig. n° A1.1- Carte de localisation.
La baie de Saint-Brieuc, dans les
CĂŽtes d'Armor fait partie des 3
plus grandes baies de la cĂŽte nord
de Bretagne.
Fig. n° A1.2- Carte de la réserve
naturelle.
Le fond de la baie de Saint-Brieuc
se scinde en 2 anses (d'Yffiniac et
de Morieux) séparées par la pres-
qu'Ăźle d'Hillion. Ces 2 anses for-
ment une entité écologique com-
mune qui justifie les limites de la
réserve naturelle.
Natura 2000 permet dâassocier Ă la
réserve naturelle la frange littorale cor-
respondant aux sites remarquables
littoraux.
Les cartes citées dans ce volume
constituent le volume annexe
âfigures et cartographiesâ.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.10
Du site Natura 2000
La zone Natura 2000 n° 5300066 (âbaie dâ Yffiniac, anse de Morieuxâ) sâĂ©tend de lâan-
se du Pissot (pointe des Guettes, sur la commune de Pléneuf-Val-André) à la pointe du
Roselier (commune de PlĂ©rin), formant un linĂ©aire cĂŽtier dâenviron 25 Km couvrant une
superficie de 1864 ha. Elle intĂšgre pour la partie maritime la ZPS âbaie de Saint-Brieucâ
couvrant 1357 ha.
Suite au premier comité de pilotage du site Natura 2000 (2 juillet 2001), la zone
Natura 2000 intĂ©grera la ZPS de lâĂźlot du Verdelet (50 ha de domaine maritime).
A la demande de la commune de PlĂ©rin, il est proposĂ© dâintĂ©grer au site Natura 2000
le cordon de galets de la plage des Rosaires.
Cinq communes riveraines sont concernées par la réserve et huit par la zone Natura
2000, avec des longueurs de rivage trÚs variées :
Tab n°A1.1 - Longueur des rivages limitant la réserve naturelle et la zone Natura 2000
Description sommaire
Le domaine maritime de la baie de Saint-Brieuc, formĂ© dâun estran sablo-vaseux abri-
tĂ©, prĂ©sente le plus vaste ensemble de marais maritime des CĂŽtes dâArmor.
IntĂ©rĂȘt gĂ©ologique
La gĂ©ologie de la baie de Saint-Brieuc prĂ©sente un intĂ©rĂȘt de niveau international par
la présence de roches trÚs anciennes et de séries de dépÎts quaternaires complÚtes. Parmi
les formations anciennes, on distingue trois grands ensembles :
âą
un complexe gneissique
qui sâĂ©tend sur le flanc est de la baie et se poursuit dans lâouest
par les formations de Langueux-Yffiniac, datant dâenviron 750 millions dâannĂ©es.
âą
les formations de Cesson et Lanvollon
(métavolcanites : amphibolite à grains fins com-
prenant des niveaux de pillow-lavas (intrusions volcaniques sous-marines situées pointes
du Grouin, Cesson, Roselier) avec localement des niveaux dâarkose et de graywackes,
datant de 500 Ă 600 millions dâannĂ©es).
âą
les formations du Légué
(métasédiments correspondant à des micaschistes et des
gneiss) qui se rattachent à la série de Binic.
Commune
Longueur de
rivage en réserve
naturelle (km)
Longueur de rivage
en zone Natura 2000
(km)
Plérin
-
2.1
Saint-Brieuc
2,1
2.1
Langueux
4.7
4.7
Yffiniac
0.4
0.4
Hillion
11.4
11.4
Morieux
1.6
0.5
Planguenoual
6.6
Pléneuf Val André
2.2
total
20.2
11.3
Fig. n° A1.3 - Carte de la zone
Natura 2000.
La zone Natura 2000 " baie de
Saint-Brieuc " s'Ă©tend sur le
domaine littoral terrestre sur les
communes de Pléneuf-Val-André,
Planguenoual, Morieux, Hillion,
Yffiniac, Langueux, Saint-Brieuc
et Plérin. La zone maritime du
site Natura 2000 correspond Ă la
ZPS âbaie de Saint-Brieucâ (un
peu plus vaste que la réserve
naturelle) et la ZPS âIlot du
Verdeletâ.
Les poudingues de Cesson ont été formés
à partir de sédiments avec intercalations
de galets.
Les falaises de limons sont les témoins des
multiples variations de climat qui ont eu
des conséquences sur le niveau de la mer,
la flore, la faune⊠Elles sont une source
unique d'informations pour mieux com-
prendre lâĂ©volution recente (Ă©re quaternai-
re) de la Terre.
A.11
Les formations récentes consistent en de vastes dépÎts quaternaires témoignant du
manteau limoneux qui recouvrait le fond de la baie au cours des régressions marines. Des
coupes dans ces formations sont présentes en particulier à Langueux et Hillion.
IntĂ©rĂȘt floristique
Le principal intĂ©rĂȘt de la baie de Saint Brieuc rĂ©side dans le fait que les principaux
types de formations végétales du littoral breton sont représentés dans un espace relati-
vement restreint.
L
Leess ffaallaaiisseess rroocchheeuusseess
Lâurbanisation est restĂ©e relativement faible dans la rĂ©gion, ce qui a permis de conser-
ver un linéaire de falaises naturelles quasi-continu sur cette frange cÎtiÚre. La part des
espaces naturels ne reprĂ©sente en rĂ©alitĂ© quâune faible bande sur ce type dâhabitat. Leur
largeur sâĂ©tend de quelques mĂštres sur certaines portions Ă quelques centaines de mĂštres
dans les secteurs oĂč la lande littorale a Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e. En gĂ©nĂ©ral les cultures sâavancent
jusquâen limite du chemin cĂŽtier, rĂ©duisant la place des formations naturelles au front de
falaise et aux premiers mÚtres du promontoire. Néanmoins, les falaises représentent
incontestablement des milieux trĂšs riches floristiquement mais aussi trĂšs complexes.
Dâapparence homogĂšne, la vĂ©gĂ©tation rĂ©vĂšle en rĂ©alitĂ© une mosaĂŻque de micro-habi-
tats plus ou moins imbriquĂ©s au grĂ© de la morphologie et de lâexposition (vent, embruns,
soleil). En général, la verticalité et le manque de sol limitent le développement des for-
mations de landes et de fourrés au profit des pelouses aérohalines.
En fond de baie de Saint-Brieuc, les falaises ne présentent pas de grands promontoi-
res fortement soumis aux vents marins comme sur la pointe dâErquy ou le cap FrĂ©hel. Il
sâagit le plus souvent de petites falaises de faibles pentes recouvertes de placages arĂ©na-
cés plus ou moins importants. Ceux-ci peuvent descendre trÚs bas sur le front de falaise
pour peu que celui-ci reste faiblement pentu.
Cette morphologie particuliÚre intervient pour beaucoup dans la complexité des com-
munautés rencontrées. En effet, ces placages constituent des sols suffisamment profonds
et frais pour permettre la pénétration de nombreuses associations mésophiles, non exclu-
sivement littorales (prairies, landes, fourrés), formant des habitats mixtes entre les for-
mations de falaises maritimes et celles de lâintĂ©rieur.
L
Lee m
maarraaiiss m
maarriittiim
mee
Le marais dâYffiniac constitue aprĂšs la baie du Mont-Saint-Michel le plus vaste
ensemble de prés-salés de la cÎte Nord-Armoricaine. Les marais maritimes sont compo-
sĂ©s de deux ensembles morphologiques, la slikke et le schorre, pouvant ĂȘtre sĂ©parĂ©s par
une microfalaise ou se raccorder une pente douce.
Ce marais est constituĂ© dâassociations typiques des prĂ©s-salĂ©s de fond dâanse rĂ©vĂ©lant
une zonation caractĂ©ristique. Le nombre dâassociations relevĂ© et son Ă©tat de conservation
font de ce marais un site dâintĂ©rĂȘt Ă©cologique.
La slikke,sablo-vaseux, dépourvue de végétation, subit deux fois par jour l'immersion
par la marée. Elle est sillonnée par des chenaux de toutes tailles, et les chenaux princi-
paux connaissent de brusques dĂ©placements. La haute slikke sâĂ©tend au niveau des laisses
des pleines mers lors des marées de mortes eaux. C'est à cet endroit que se fait la sédi-
mentation maximale.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.1 - Informations générales
Paysage caractéristique de la baie de St-
Brieuc : falaise peu élevée avec une végé-
tation pouvant atteindre la limite dâinfluen-
ce des marées.
Fig. n°A1.4 - Les falaises rocheu-
ses forment des habitats de com-
munautés particuliÚrement com-
plexes composĂ©s dâune mosaĂŻque
de micro-habitats plus ou moins
imbriqués au gré de la morpholo-
gie et de l'exposition (vent,
embruns, soleil).
La richesse floristique des prés-salés est
en gĂ©nĂ©ral peu Ă©levĂ©e. Le marais dâYffiniac
recÚle 19 associations végétales compre-
nant une quarantaine dâespĂšces, ce qui est
tout Ă fait remarquable.
Le schorre est immergé seulement lors des pleines mers de vives eaux et se dévelop-
pe aux dépens de la slikke par un exhaussement progressif et une progression latérale de
la végétation. Selon le degré de submersion, on peut noter trois étagements de la végéta-
tion : le bas, le moyen et le haut schorre. La végétation développée est adaptée à une
immersion intermittente et Ă un milieu saumĂątre.
Le schorre recÚle des communautés végétales variées, composées essentiellement
d'espÚces halophiles (tolérantes à la salinité). La grande majorité de celui-ci est dominée
par le pré-salé à glycérie maritime (
Puccinellia maritima
) et obione (
Halimione portulacoides
),
mais de nombreuses autres associations viennent sâintercaler pour former un complexe
particuliĂšrement riche sur ce type de milieu. Dans les parties les plus hautes du schorre,
souvent en contact avec les pieds des falaises ou des digues, nous observons une grande
diversitĂ© dâhabitats allant des formations halophiles Ă lavandes de mer ou Ă chiendent, aux
petites roseliĂšres saumĂątres et formations de haut de plage Ă Arroche (
Atriplex
).
L
Leess dduunneess
Lâensemble dunaire de Bon-Abri, bien que de faible superficie (7,5ha dont seulement
4ha en réserve naturelle), constitue un élément majeur dans la richesse en habitats rele-
vĂ©s sur le pĂ©rimĂštre dâĂ©tude ; il reprĂ©sente lâunique dune du fond de baie de Saint-Brieuc.
En appui sur les affleurements rocheux de lâintĂ©rieur, cette dune a longtemps Ă©tĂ© exploi-
tĂ©e pour lâextraction du sable. Cette activitĂ© ancienne a permis de façonner une topogra-
phie particuliĂšre marquĂ©e de dĂ©pressions humides (issues de lâextraction) et de buttes de
sable tĂ©moins de la dune dâorigine. Sa richesse provient principalement de la juxtaposi-
tion de milieux variĂ©s. On observe une zonation caractĂ©ristique orientĂ©e parallĂšlement Ă
la mer dans la partie non remaniée.
IntĂ©rĂȘt faunistique
F
Faauunnee bbeenntthhiiqquuee
Les peuplements benthiques de la baie de Saint-Brieuc présentent une distribution en
ceinture selon le gradient granulomĂ©trique. Sept peuplements majeurs ont pu ĂȘtre iden-
tifiĂ©s sur lâensemble de la baie dont trois en zone intertidale (Gros et Hamon, 1988 ; Le
Mao et
al.
, 2002).
Le peuplement oligohalin des sables fins Ă
Macoma balthica
et
Nereis diversicolor
est limi-
tĂ© au dĂ©bouchĂ© de lâUrne et se situe dans la partie supĂ©rieure sur lâestran. Le substrat est
composé de sables fins envasés. La diversité spécifique est faible avec 18 espÚces recen-
sĂ©es, mais les espĂšces dâendofaune, quasi-exclusives de ce peuplement, prĂ©sentes gĂ©nĂ©ra-
lement de trÚs fortes densités.
Le peuplement des sables fins Ă
Tellina tenuis
et
Cerastoderma edule
, dont la composition
varie avec lâexposition, occupe la majeure partie de la zone intertidale (anses et plages
bordant la baie). Les sédiments sont constitués de sables fins, pauvres en matiÚre orga-
nique. La richesse est sensiblement plus élevée avec 58 espÚces.
Le peuplement des sables fins des bas niveaux Ă
Donax vittatus
et
Magelona sp.
se situe
au delà des limites du site en réserve naturelle, à proximité du zéro de la mer.
La forte productivité phytoplanctonique induit une biomasse importante des inverté-
brĂ©s, qui confĂšre aux anses dâYffiniac et de Morieux une place essentielle dans le rĂ©seau
trophique et exerce une influence sur lâensemble des Ă©cosystĂšmes de la baie de Saint-
Brieuc.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.12
Lâunique secteur dunaire de la baie de St-
Brieuc est le site le plus riche avec 308
espÚces végétales répertoriées. Pourtant
depuis la derniĂšre guerre jusque dans les
années 70, ce site a été utilisé comme
carriĂšre, puis comme terrain pour le
motocross et de dĂ©charge avant dâĂȘtre
réhabilité par le Conseil Général des CÎtes
dâArmor en 1982.
Fig. n° A1.6 - Sept peuplements
benthiques majeurs sont présents
sur lâensemble de la baie, distri-
buĂ©s en âceinturesâ, selon un gra-
dient depuis la cĂŽte vers le large,
correspondant à une granulomé-
trie croissante des sédiments.
3 peuplements benthiques ont été
cartographiés dans la zone interti-
dale de la réserve
(dâaprĂšs Le Mao et
al.
, 2002).
Fig. n° A1.5 - Le marais maritime
dâYffiniac est constituĂ© dâassocia-
tions typiques des prés-salés de
fond dâanse rĂ©vĂ©lant une zona-
tion caractéristique de slikke,
schorre, contacts prés-salés/falai-
ses et replats de fond de baie. Le
nombre dâassociations relevĂ©es et
son Ă©tat de conservation font de
ce marais un site dâintĂ©rĂȘt Ă©colo-
gique majeur.
A.13
F
Faauunnee m
maarriinnee
LâĂ©cosystĂšme du fond de la baie exerce une influence sur lâensemble de la baie, en par-
ticulier dans le rĂŽle de nourricerie pour les poissons plats principalement la plie (
Pleunectes
platessa
) et la sole (
Solea vulgaris
).
A
Avviiffaauunnee
Lâavifaune de la baie de Saint-Brieuc est suivie depuis 1970 par le Groupe dâEtude
Ornithologique des CĂŽtes dâArmor (GEOCA). La baie sert de halte migratoire pour de
nombreux oiseaux, en particulier pour les Ă©chassiers et les canards. Les oiseaux utilisent
la rĂ©serve comme zone dâhivernage. Avec les laridĂ©s, ils sont 50 000 Ă profiter chaque
hiver de la clémence du climat qui leur permet de trouver facilement de quoi se nourrir
(GAROCHE,1992 ; GEOCA, 1994).
La richesse productive du milieu est attestĂ©e par la prĂ©sence dâune avifaune quantita-
tivement et qualitativement de grand intĂ©rĂȘt. Du point de vue ornithologique, le fond de
la baie de Saint-Brieuc est reconnu comme une zone humide littorale de grand intĂ©rĂȘt,
situĂ©e sur lâaxe de migration Manche-Atlantique. Lâavifaune est principalement reprĂ©sen-
tée par des espÚces migratrices. Le peuplement ornithologique montre de fortes varia-
tions interannuelles. Les oiseaux exploitent le milieu pour la fonction de nourrissage, de
repos, et certains pour la nidification.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.1 - Informations générales
B Ă© c a s s e a u
v a ria b le
Ta d o rn e d e B e lo n
B Ă© c a s s e a u
v a ria b le
BĂ© c a s s e a u v a ria b le
B e rn a c h e
c ra v a n t
C a n a rd s iffle u r
Chaque hiver, d'octobre à mars, attirés par
des températures douces, une nourriture
abondante, environ 50 000 oiseaux se don-
nent rendez-vous dans la baie. Parmi eux,
de nombreux migrateurs auront parcouru
jusqu'Ă 10 000 kilomĂštres pour rejoindre
notre littoral. Au plus fort de l'hiver on a
recensé jusqu'à 90 espÚces d'oiseaux.
dénombrement moyen à la mi-janvier
tendance
espĂšce
1970-2003
1970-1979 1980-1989 1990-1999 2000-2003
(corrélation de rang de
Kendall)
aigrette garzette
21
±
5
mini 0-maxi51
0
0
8
42
Ă
héron cendré
8
±
2
mini 0-maxi 21
0
0
5
10
Ă
bernache cravant
2 209
±
288
mini 4-maxi 5000
75
2 442
3 557
3595
70
Ă
89
Ă
03
tadorne de Belon
178
±
20
mini 20-maxi 510
70
215
238
180
70
Ă
96
Ă
03
canard pilet
433
±
57
mini 192-maxi 2000
366
704
314
208
70
Ă
86
Ă
03
canard colvert
348
±
47
mini 0-maxi 895
0
267
438
345
70
Ă
88
Ă
03
sarcelle d'hiver
226
±
34
mini 12-maxi 700
50
371
179
154
70
Ă
86
Ă
03
canard siffleur
680
±
167
mini 14 -maxi 3950
60
751
929
594
70
Ă
78
Ă
03
canard chipeau
25
±
4
mini 2 -maxi 83
0
12
29
28
70
Ă
84
Ă
03
canard souchet
22
±
5
mini 1 -maxi 85
1
15
27
27
70
Ă
95
Ă
03
macreuse noire
512
±
160
mini 9 -maxi 1447
?
?
560
785
70
Ă
01
Ă
03
huĂźtrier pie
2 765
±
278
mini 1000 -maxi 9750
2 324
3 712
2 426
2243
Ă
pluvier argenté
207
±
28
mini 10 -maxi 710
125
216
268
192
Ă
bécasseau maubÚche
2 500
±
230
mini 300 -maxi 5000
2 978
1 955
2 388
3072
70
Ă
85
Ă
03
bécasseau variable
2 609
±
188
mini 700 -maxi 4513
2 069
2 975
2 551
2908
Ă
barge rousse
779
±
99
mini40 -maxi 2550
473
1 345
586
536
70
Ă
82
Ă
89
Ă
03
courlis cendré
397
±
29
mini 140 -maxi 800
344
551
298
396
70
Ă
87
Ă
96
Ă
03
Ă
tendance croissante significative au seuil 1%
Ă
tendance croissante significative au seuil 5%
Ă
absence de tendance significative au seuil 5%
Ă
tendance décroissante significative au seuil 5%
Ă
tendance décroissante significative au seuil 1%
Tab. n° A1.2 - Moyenne des dénombrements des espÚces les plus repré-
sentées en baie de Saint-Brieuc à la mi-janvier
(dâaprĂšs Collias, 2001 ; Vidal et Ponsero, 2003)
Entre 1970 et 2003, sur les 17 espĂšces analysĂ©es, la tendancs est Ă lâaugmentation des
effectifs pour 5 espĂšces ; elle est stable pour 6 espĂšces ; elle est en diminution pour 3
espĂšces ; elle varie dans le temps pour 3 espĂšces.
La baie de St. Brieuc reprĂ©sente principalement une zone dâhivernage, de novembre Ă
fĂ©vrier pour les anatidĂ©s, et dâoctobre Ă mars pour les limicoles. Câest une escale migra-
toire post-nuptiale en août-septembre pour les limicoles, et une zone refuge climatique
en cas de vague de froid sur lâEurope (tadorne de belon, canard siffleur, huĂźtrier pie, plu-
vier argenté, barge rousse, courlis cendré).
Bref historique
de la création de la réserve naturelle
Le projet de réserve naturelle dans la baie de Saint-Brieuc est une proposition ancien-
ne dâune association de protection de la nature (GEPN devenu Vivarmor Nature) et por-
tait Ă lâorigine sur lâanse dâYffiniac. Elle fut promise en tant que mesure compensatoire
de lâextension du port du LĂ©guĂ© au dĂ©but des annĂ©es 85-86. Lâenrochement de Cesson,
futur terre-plein portuaire, faisait suite Ă des atteintes graves aux marais maritimes de
cette baie, avec la décharge de la grÚve des Courses et des projets plus ou moins réalistes
(poldĂ©risation, aĂ©rodrome, amĂ©nagement touristiquesâŠ).
Lâavis des collectivitĂ©s locales a Ă©tĂ©
dans lâensemble favorable tout en mani-
festant une certaine prudence, notam-
ment vis-à -vis de la compatibilité de la
réserve naturelle avec les activités tradi-
tionnelles. Les administrations ont été
nettement favorables. La Chambre de
Commerce a demandé le maintien de la
concession portuaire. La Chambre dâa-
griculture a souhaité la prise en compte
des activités limitrophes.
Pour
lâIFREMER, le maintien des activitĂ©s
mytilicoles et de pĂȘche Ă©tait une condi-
tion dâacceptation de la rĂ©serve. Une
concertation approfondie avec les utilisa-
teurs de la baie a été menée en 1993 et
1994 afin dâĂ©tablir un cadre juridique respectant les objectifs de protection tout en main-
tenant une part des activités traditionnelles.
des autres mesures de protection
Par arrĂȘtĂ© interministĂ©riel du 25 juillet 1973, lâanse dâYffiniac est classĂ©e en rĂ©serve
maritime de chasse. En 1990, cette réserve a été désignée par la France comme ZPS
(zone de protection spĂ©ciale) pour les oiseaux dâeau au titre de la directive europĂ©enne de
1979 (79/409 CEE). Cette ZPS a Ă©tĂ© Ă©tendue en dĂ©cembre 1993 pour englober lâanse de
Morieux.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.14
date
Principaux événements
1973
Classement de lâanse dâYffiniac en rĂ©serve maritime de chasse (25/7/73).
1981
Demande de classement de lâanse dâYffiniac en rĂ©serve naturelle.
Acquisition des dunes de Bon Abri par le Conseil Général.
1990
Réserve de chasse désignée par la France comme Zone de Protection Spéciale
pour les oiseaux.
1992
Lettre dâengagement de la DIREN pour la crĂ©ation de la rĂ©serve.
PremiĂšre concertation avec les acteurs locaux.
1993
Présentation du projet de réserve aux communes.
La ZPS est Ă©tendue afin dâenglober lâanse de Morieux.
1995
DĂ©marrage des consultations.
Avis favorable de la commission des sites.
1996
Avis favorable du Conseil National de Protection de la Nature.
1998
Décret de création de la Réserve Naturelle (28 avril 1998).
1999
Convention de gestion de la RĂ©serve Ă la CABRI, GEPN et MAISON DE LA
BAIE.
Fig. n° A1.7 - Le site à fait l'objet
du point de vue connaissance,
d'un classement en ZNIEFF type
I et II, et en ZICO. Du point de
vue réglementaire, le site a été
classé en ZPS, en réserve natu-
relle, et en ZSC.
Tab. n° A1.3 - Bref rappel historique de la création de la réserve
A.15
Aspects fonciers
de la réserve naturelle
La quasi-totalité de la réserve appartient au domaine
public maritime. Les dunes du Bon Abri (commune
dâHillion) ont Ă©tĂ© acquises par le Conseil GĂ©nĂ©ral (corres-
pondant Ă la partie est du secteur dunaire).
de la zone Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est constitué des
Zones Spéciales de Conservation (ZSC) dési-
gnées au titre de la directive Habitat de 1992 et
des Zones de Protection Spéciales (ZPS) créées
au titre de la directive Oiseaux.
Z
Zoonnee ddee PPrrootteeccttiioonn SSppéécciiaallee
La ZPS âBaie de Saint-Brieucâ couvrant
1400 ha, est intégralement comprise sur le
domaine public maritime. Cette zone cor-
respond approximativement au territoire de la
réserve naturelle.
LâĂźlot du Verdelet correspond Ă lâune des
deux unitĂ©s de la ZPS âIles du Grand Pourrier
et du Verdeletâ. LâĂźle du Grand Pourrier sur la
commune dâErquy a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e au site Natura
2000 âCap dâErquy-Cap Frehelâ. La portion de la ZPS âLâĂźlot du Verdeletâ couvre 933
ha. La ZPS âĂźlot du Verdeletâ est intĂ©gralement compris sur le domaine public maritime.
Il est proposĂ© de la rattacher au site Natura 2000 âbaie de Saint-Brieucâ.
Z
Zoonnee ddââIIm
mppoorrttaannccee C
Coom
mm
muunnaauuttaaiirree
La Zone dâImportance Communautaire de la baie de Saint-Brieuc (dĂ©finie Ă partir de
la directive âHabitatsâ) correspond pour la
partie marine à la réserve naturelle et pour la
partie terrestre aux zones NDl des anciens
Plans dâoccupation des Sols des communes
Plérin, Saint-Brieuc, Langueux, Yffiniac,
Hillion, Morieux, Planguenoual et Pleneuf-Val-
André.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.1 - Informations générales
statut
référence année Surface
(ha)
inventaire
Z.N.I.E.F.F. type I
Bon Abri
Herbus anse dâYffiniac
Pointe du roselier
CĂŽte rocheuse dâHillion
Pte St Guimont Ă pte Grouin
Falaise de Planguenoual
00380001
00380002
00380003
00380004
04400001
00000818
1979
1979
1979
1979
1988
1996
6
82
29
48
16
59
Z.N.I.E.F.F. type II
Baie de Saint-Brieuc
00380000
1983
2012
Z.I.C.O.
Baie de Saint-Brieuc
BT01
3150
protection
Z.P.S.
Baie de Saint-Brieuc
205100
1990
1357
Z.P.S.
IlĂŽt du Verdelet
205502
1989
933
pSIC
Baie dâYffiniac -Anse de
Morieux
FR5300066 1998
2035
Tab. n° A1.5 - Références des inventaires et statut de protection de la baie
de Saint-Brieuc
parcelles
superficie
propriétaire
D.P.M.
1135ha
Ă©tat
A 274
3ha30a35
Conseil général des
A275
8a35
CĂŽtes dâArmor
A1751
14a81
A1753
61a24
Total CG
4ha89a90
SURFACE RN
1140ha
Tab. n° A1.4 - état foncier de la réserve naturelle
Commune
Superficie
en ha
% de la
surface
communale
Plérin
39.1
1.4
Saint-Brieuc
15.4
0.7
Langueux
111
12.3
Yffiniac
5.7
0.3
Hillion
381.4
16.2
Morieux
128.2
17
Planguenoual
153.8
4.8
Pléneuf Val André
60.4
3.5
total
895 ha
Tab. n° A1.6 - Etat des surfaces terrest-
re en Natura 2000 par communes
A
En
En
vir
vir
onnement et
onnement et
patrimoine
patrimoine
D
e par sa situation, sa morphologie, son caractĂšre
abrité, le fond de la baie de Saint-Brieuc présente
une grande diversitĂ© dâhabitats, dans un espace assez
restreint. Paysage multiple crĂ©Ă© par lâunion intime de la terre et de
la mer, le fond de la baie présente une indéniable originalité géogra-
phique.
2.
A.17
Milieu physique
Climat
T
Teem
mppéérraattuurree eett pprréécciippiittaattiioonnss
La baie de St. Brieuc est soumise à un climat doux, de type océanique, caractérisé par
une attĂ©nuation des tempĂ©ratures extrĂȘmes et une grande instabilitĂ© des types de temps.
La ligne de crĂȘtes qui correspond Ă la ligne de partage des eaux, peu Ă©loignĂ©e de la cĂŽte,
est aussi une limite climatique (pluviomĂ©trique et thermique). Lâinfluence maritime affai-
blit les amplitudes thermiques journaliÚres et annuelles. Les températures minimales
moyennes sont atteintes en février (2,3°C) et les maximales moyennes en août (20,1°C).
La baie de St. Brieuc est une des régions les moins arrosées de Bretagne avec une plu-
viométrie annuelle moyenne de 697mm. Les pluies décroissent de février à juin pour
atteindre leur minimum en juillet (28mm). Les mois de décembre et janvier sont les plus
arrosés (83 et 76.3mm). Les pluies abondantes et les orages sont rares, la neige est excep-
tionnelle.
V
Veennttss eett hhoouullee
Les vents dominants sont principalement de secteur ouest et secondairement de sec-
teur est-nord-est. La répartition saisonniÚre des vents est telle que la fréquence des vents
forts de secteur ouest est distribuĂ©e au cours de lâannĂ©e suivant lâordre : hiver, automne,
printemps, Ă©tĂ©. Pour le secteur est, les saisons sâordonnent diffĂ©remment : hiver, prin-
temps, automne, été. Les coups de vent (vitesse supérieure à 25 m/s soit 90 Km/h) de
secteur ouest ont lieu principalement en hiver et Ă lâautomne, tandis que ceux du secteur
est ont lieu en hiver et au printemps.
Du fait de la configuration de la baie, il y a renforcement des vents de direction méri-
dienne (nord-sud) au détriment des vents de direction ouest et est.
La houle rĂ©sulte de lâaction du vent au large et dĂ©pend principalement de la topogra-
phie des fonds. De par sa morphologie, la baie de Saint-Brieuc est trÚs exposée à la houle.
Toutefois, lorsque les ondes de houle pénÚtrent dans le fond de la baie, elles ont perdu
beaucoup de leur Ă©nergie. Ce nâest quâen pĂ©riode de tempĂȘte que le fond de la baie est
concernĂ© par les houles. Dans ce cas, il peut ĂȘtre atteint par des vagues de hauteur excep-
tionnelle, en particulier la cĂŽte orientale (SMVM, 1995).
T
Teem
mppĂ©Ă©rraattuurree ddee llââeeaauu
La température moyenne mensuelle des eaux de fond est minimale en février-mars
(8.7°C dâaprĂšs Agouni
in
Lehay, 1989). La masse dâeau est dĂ©stratifiĂ©e sur la verticale en
hiver, mais prĂ©sente un gradient horizontal de tempĂ©rature croissant dâest en ouest de 0.5
Ă 1°C. Le rĂ©chauffement printanier des eaux se traduit par la formation dâune thermocli-
ne en mai-juin. Le maximum thermique (voisin de 17,5°C) est atteint en août.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
Fig. n° A2.1 - Le bilan climatique
pour la période 1986 à 1999
enregistré à la station météoro-
logique de Trémuson, caratérise
le climat doux océanique de la
baie de Saint-Brieuc.
Cette station est néanmoins trop
éloignée pour mettre en éviden-
ce lâinfluence du fond de baie sur
le climat local.
Géologie, géomorphologie, pédologie
G
GĂ©Ă©oollooggiiee ddee llaa bbaaiiee
La baie de Saint-Brieuc est formée de terrains trÚs anciens comprenant principale-
ment un socle dâĂąge prĂ©cambrien ancien et briovĂ©rien. Les formations rĂ©centes du qua-
ternaire correspondent aux accumulations de limons pléistocÚnes, aux alluvions estua-
riennes ou fluviatiles et aux massifs dunaires édifiés il y a 2 500 ans.
Le rÎle de la tectonique est déterminant dans la morphologie des rivages car les gran-
des fractures sont en grande partie responsables de lâaffaissement gĂ©nĂ©ralisĂ© de la baie,
de la compartimentation des fonds ainsi que du tracĂ© et de lâescarpement des cĂŽtes
(Houlgatte & Hamon, 1992). Le socle breton a été affecté de mouvements tectoniques
cassants, décrochants puis distensifs.
La morphologie de la baie modelĂ©e Ă partir de lâarchitecture complexe du socle a Ă©tĂ©
restaurĂ©e Ă la suite des mouvements Ă©pirogĂ©niques de lâoligocĂšne et du mio-pliocĂšne.
LâarriĂšre-pays est marquĂ© par de profondes vallĂ©es souvent disproportionnĂ©es par rap-
port Ă lâimportance des cours dâeau. Cet encaissement profond du rĂ©seau hydrographique
souligne la jeunesse des reliefs. Sur la majeure partie de la cÎte, le relief élevé des falaises
donne aux débouchés des eaux de ruissellement des formes typiques en vallons perchés.
Il semble que les fortes incisions visibles à terre ne sont pas présentes dans le domaine
marin (Augris & Hamon, 1996). Les fonds sous-marins de la baie ont une pente faible et
rĂ©guliĂšre de lâordre de 0,1%. NĂ©anmoins, sa morphologie sous-marine se caractĂ©rise par
de multiples reliefs pouvant atteindre 20m de hauteur. Il sâagit soit de hauts-fonds
rocheux soit de bancs sableux. Ces reliefs sont allongés, pour la plupart, dans la direction
nord-ouest/sud-est, parallĂšles Ă la rive orientale de la cĂŽte.
Dans les anses dâYffiniac et de Morieux, la pente gĂ©nĂ©rale est de 2,7â° vers le nord.
Les pentes latĂ©rales varient de 1,8â° Ă 2â°. Les valeurs des pentes en haut dâestran res-
tent modestes (1,2% Ă 3,08%).
C
Coouuvveerrttuurree ssééddiim
meennttaaiirree dduu ddoom
maaiinnee m
maarriittiim
mee
Depuis la derniÚre transgression marine, la couverture sédimentaire des fonds marins
de la baie résulte du remaniement des formations terrigÚnes antérieures peu à peu mélan-
gées avec des sédiments biogÚnes calcaires (Houlgatte & Hamon, 1992).
Au-delĂ de lâisobathe â30m, lâĂ©paisseur de la couverture sĂ©dimentaire est rĂ©duite
(moins de 1m) et les sédiments sont constitués de sables moyens et grossiers. Dans la
baie proprement dite, les dépÎts meubles ont une épaisseur moyenne de 5m. Un gradient
granulométrique du plus fin au plus grossier apparaßt de la cÎte vers le large.
Lâestran est composĂ© de sĂ©diments homogĂšnes bien voire trĂšs bien classĂ©s. La rĂ©par-
tition des sĂ©diments dans lâanse dâYffiniac se caractĂ©rise par un gradient granulomĂ©trique
décroissant du nord vers le sud, avec le passage de sables moyens à fins au large à des
silts vaseux dans les secteurs les plus internes de lâanse. Cette rĂ©partition reflĂšte lâattĂ©-
nuation progressive des courants de marĂ©e au fur et Ă mesure de sa propagation dans lâan-
se dâYffiniac, qui dâune part sâenfonce assez profondĂ©ment Ă lâintĂ©rieur des terres, et dâau-
tre part, présente une ouverture étroite entre la pointe du Grouin et le terre-plein du port
du LĂ©guĂ©. Les houles sont donc presque totalement amorties Ă lâintĂ©rieur de lâanse et les
indices dâune dynamique sĂ©dimentaire active ne se retrouvent quâau niveau de bancs
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.18
Fig. n° A2.2 - La cartographie
morpho-sĂ©dimentaire Ă©tablie Ă
partir des données granulomé-
triques montre une répartition
des faciĂšs sĂ©dimentaires liĂ©e Ă
lâhydrodynamisme du fond de
baie (dâaprĂšs Bonnot et
al.
,
2002).
A.19
sableux du moyen estran qui se déplacent vers la grÚve des Courses et dans les zones de
déferlement des hautes plages occupées par des sables moyens à graviers et coquillages.
Lâanse de Morieux, plus ouverte et moins profonde, est composĂ©e de faciĂšs sĂ©dimen-
taires moins fins que dans lâanse dâYffiniac, et les vases ne sont prĂ©sentes que dans la par-
tie en amont de lâestuaire du Gouessant. Le gradient granulomĂ©trique est inversĂ© par rap-
port Ă lâanse dâYffiniac, depuis les sables trĂšs fins du bas de lâestran aux sables moyens
des hauts de plage (Bonnot et
al.
, 2002).
Les teneurs en calcaire des sédiments sont élevées et varient entre 18% et prÚs de
40%. Les sédiments les plus riches se rencontrent au nord-ouest, entre la pointe du
Roselier et lâembouchure du LĂ©guĂ©, au sud au fond de lâanse dâYffiniac, et dans la partie
centrale de lâanse de Morieux, de part et dâautre du chenal du Gouessant (Bonnot et
al.
,
2002).
R
RĂ©Ă©sseeaauu hhyyddrrooggrraapphhiiqquuee
Les plateaux qui bordent la baie sont élevés coupés par un réseau de vallées courtes
et encaissées et drainés par des ruisseaux ou de petites riviÚres à faible débit. Le tracé des
vallées est le plus souvent perpendiculaire au trait de cÎte.
Les principaux cours dâeau dĂ©bouchant en fond de baie de Saint-Brieuc sont :
Â
pour lâanse dâYffiniac :
âą
Le Gouët-Gouëdic
âą
LâUrne
Et les ruisseaux :
âą
Le Douvenant
âą
La Touche
âą
St René
Â
pour lâanse de Morieux :
âą
Le Gouessant
Â
pour la cĂŽte est de la baie :
âą
Pont Rouault
âą
Le Jospinet (les coulées)
âą
La Flora
Comme beaucoup dâembouchures sur la cĂŽte septentrionale bretonne, les riviĂšres du
fond de baie de Saint-Brieuc sont ennoyées à marée montante.
Les riviĂšres dĂ©bouchant dans le fond des anses se prolongent sur lâestran sous forme
de filiĂšres tortueuses et instables. Leur emplacement varie rapidement dans le temps.
M
Moorrpphhoollooggiiee ccÎÎttiiÚÚrree
Les cĂŽtes de la baie de Saint-Brieuc sont le plus souvent rocheuses et plongeantes,
parfois taillées en falaises limoneuses dont la base est soulignée par un cordon de galets.
Les rives de la cÎte ouest sont plus élevées et escarpées. Leur altitude atteint 109m à la
pointe de Plouha. La pointe du Roselier, culminant à 68m, sépare la partie ouverte de la
cĂŽte ouest de la baie et lâanse dâYffiniac. Câest au sud du Roselier que vont commencer Ă
apparaßtre les sédiments sablo-vaseux.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
Cours dâeau
Superficie du bassin
versant (km
2
)
DĂ©bit moyen
m
3
/s
Urne
108
0.7
Gouët-Gouëdic
278
2.0
Gouessant
558
1.7
total
944
4.4
Tab. n° A2.1 - Bassin versant et dĂ©bit moyen des 3 cours dâeau
principaux dĂ©bouchant dans lâanse dâYffiniac et de Morieux
Fig. n° A2.3 - Carte du bassin versant.
Les 3 principaux bassins présentent
des surfaces et des caractéristiques
variables. Le bassin du Gouet est
principalement agricole, tandis que le
Gouédic (affluent du Gouet) reçoit
tous les effluents urbains ; l'Urne pré-
sente un caractĂšre agricole (principa-
lement légumier) ; le Gouessant éga-
lement agricole concentre les zones
d'Ă©levages intensifs de Lamballe.
Les vallées débouchant en baie de St-Brieuc
sont encaissées. Les riviÚres débouchant for-
mes sur lâestran des filiĂšres.
Dans le fond de baie, les anses dâYffiniac et de Morieux sont sĂ©parĂ©es par la presquâĂźle
dâHillion qui a une altitude de 30 m. Les rives de lâanse dâYffiniac sont escarpĂ©es et ont
Ă©tĂ© transformĂ©es en falaises mortes par des dĂ©pĂŽts quaternaires, eux-mĂȘmes taillĂ©s en
falaises vives par le niveau marin actuel. Les rives de la cÎte est sont formées par des falai-
ses rocheuses dont lâaltitude nâexcĂšde pas 40 Ă 60 m.
En fond de baie, cinq types morphologiques de paysage sont représentés : les falaises
rocheuses, les falaises limoneuses du quaternaire, les dunes, les marais maritimes et les
estuaires.
Ă
Les falaises rocheuses taillées dans des roches métamorphiques sont massives mais
dĂ©chiquetĂ©es par les versants qui bordent les anses. La partie supĂ©rieure (pente de 20 Ă
30%) est couverte de lande. La partie inférieure est abrupte (50 à 80%) et dénudée. Elles
se prolongent le plus souvent par un platier protecteur.
Ă
Les falaises de matériaux quaternaires sont nombreuses en fond de baie. Elles sont
Ă©troitement liĂ©es Ă la configuration morphologique dâensemble. La succession de phases
climatiques au cours des 70 000 derniÚres années, alors que la mer était trÚs éloignée des
rivages actuels, a laissé des dépÎts spécifiques qui se sont superposés. Le modelé quater-
naire est aujourdâhui (depuis 6000 ans) attaquĂ© par la mer qui remonte. Mais, exceptĂ© sur
le site de lâhĂŽtellerie Ă Hillion, le facteur essentiel de recul est la saturation en eaux plu-
viales qui entraßne des phénomÚnes de solifluxion.
Ă
Les dunes occupent le fond de lâanse de Morieux. FormĂ©es en pĂ©riode de rĂ©gres-
sion marine, remaniées en phase de transgression, les dunes ont connu au quaternaire
plusieurs Ă©pisodes de dĂ©veloppement. Les dunes dâHillion se sont formĂ©es Ă la faveur
dâune rĂ©gression marine vers 3000 Ă 2000 BP (fin de lâĂąge du bronze), soumises Ă plu-
sieurs remobilisations notamment depuis le XVII
Ăšme
siĂšcle. Ces dunes couvrant une sur-
face sont plaquĂ©es sur le substrat Ă la faveur dâune dĂ©pression dans le plateau. Deux fac-
teurs principaux expliquent la localisation des dunes : le vaste estran dĂ©couvrant lâanse de
Morieux favorise une dynamique Ă©olienne et lâeffet de cap crĂ©Ă© par la presquâĂźle dâHillion.
Ă
Le marais maritime en fond dâanse dâYffiniac couvre 112 ha environ. Il Ă©tait plus
vaste, avant quâune partie ne soit poldĂ©risĂ©e au XVII
Ăšme
siĂšcle (voir carte A2.4). La plupart
des terrains conquis ont Ă©tĂ© mis en culture de primeurs. En deçà des digues, câest un
schorre jeune en voie dâexhaussement au sud avec des chenaux stabilisĂ©s, alors que plus
au nord, sa progression semble avoir atteint un niveau dâĂ©quilibre fragile. La surface est
en léger recul au nord-ouest depuis 1993. Un marais maritime est en extension dans la
zone est du fond de lâanse de Morieux.
Ă
Deux estuaires complĂštent lâensemble littoral du fond de baie. Celui du GouĂ«t-
GouĂ©dic Ă lâouest et celui de lâEvron-Gouessant Ă lâest. Lâun et lâautre ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s
en amont, oĂč ont Ă©tĂ© installĂ©es des retenues qui limitent les apports de matĂ©riaux en
suspension. Lâestuaire du Gouessant est remontĂ© par la marĂ©e sur plus dâ1Km. Autrefois
siĂšge dâune intense activitĂ© sur les berges grĂące Ă ses moulins, il est aujourdâhui rĂ©duit Ă
un chenal à marée bordé par un imposant schorre. La sédimentation y est importante et
le volume oscillant diminue dâannĂ©e en annĂ©e.
Au-delĂ de lâembouchure du Gouessant commence la rive orientale de la baie qui suit
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.20
Fig. n° A2.4 - En dehors des amé-
nagements, endiguements, poldé-
risation, le trait de cĂŽte de la baie
de St-Brieuc présente une alter-
nance de falaises rocheuses, limo-
neuses et dâanses sableuses.
Le linéaire de cÎte naturelle est
de 31,5 Km depuis la pointe du
Roselier à Dahouet, entrecoupé
de 6,4 Km de digues et de 4,4
Km dâenrochements.
A.21
une direction presque perpendiculaire Ă celle de la cĂŽte ouest. La morphologie des riva-
ges se caractĂ©rise par des falaises rocheuses dont lâaltitude maximum est de 60m. Ces
falaises sont entaillĂ©es par quelques rares cours dâeau (Pont Rouault et Jospinet) ou par
des dépressions qui coïncident avec la fracturation du socle ancien. Au cours du quater-
naire, des limons et dĂ©pĂŽts colluviaux se sont accumulĂ©s dans les dĂ©pressions oĂč ils for-
ment des falaises meubles sensibles Ă lâĂ©rosion, et dont la base est gĂ©nĂ©ralement frangĂ©e
par un cordon de galets. La petite anse de Port-Morvan est bordée par un platier rocheux,
mais les limons occupent le fond de lâanse, formant une falaise meuble et fragile. La basse
vallée de la Flora forme le port de Dahouët.
Du Gouessant au sud-ouest de Dahouët, le littoral forme une cÎte à falaise peu expo-
sĂ©e aux houles dâautant plus que lâinstallation des lignes de bouchots amortit les vagues.
Ce secteur est donc relativement stable et peu soumis aux Ă©rosions marines et continen-
tales.
T
Tooppooggrraapphhiiee
Les cÎtes de la région de Saint-Brieuc sont parmi les plus hautes du littoral breton. La
ceinture continentale de la baie se présente comme une succession de plateaux à faible
pente orientĂ©e sud-ouest/ nord âest, sĂ©parĂ©s par des vallons perpendiculaires au trait de
cĂŽte.
Facteurs dâĂ©volution gĂ©omorphologique et hydrologique
C
Coouurraannttss ddee m
maarrééee
En baie de Saint-Brieuc, le marnage varie de 4m en morte-eau Ă prĂšs de 13m en vive-
eau (marnage moyen : 7m). Les courants de marée sont de type alternatif, portant au sud-
est au flot et au nord-ouest au jusant. Ainsi la baie se vide et se remplit par le nord-ouest.
En dĂ©pit dâun marnage important, les vitesses des
courants de marée sont amorties (ne dépassant
jamais 0,5m/s) (Rue, 1888).
La circulation due au vent est fondamentale
dans lâorientation de la rĂ©siduelle des courants.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
Fig. n° A2.5-
La topographie du pourtour de la
baie se caractérise par un arriÚre
pays au relief peu marqué et un
contact avec le domaine marin
plus ou moins brutal.
coefficient
Inf 40
40<>70
70<>100
Sup 100
% dd e s ssituatio n s
9
40
44
7
Surfac e ee xo n d Ă© e
(e n hh a )
250
1400
1600
2100
Haute ur dd e pp le in e m
m e r
(p a r rra p p o rt aa u zzé ro IIGN)
8.40
9.75
11.10
12.50
d Ă© fin itio n
Morte eau
dâĂ©quinoxe
Mortes eaux
de solstice
Vives eaux
de solstice
Vive eaux
dâĂ©quinoxe
Tab. n° A2.2 - Amplitude de marnage en baie de Saint-Brieuc
Fig.A2.6 - Carte de la zone
de marnage
La surface de l'estran envahie par
la mer varie en fonction des coeffi-
cients et de la topographie de
l'estran.
-0,2
-0,15
-0,1
-0,05
0
0,05
0,1
0,15
0,2
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
0,8
jusant
flot
m/s
m/s
Hodographe des courants de marée.
C
Coouurraannttss rrééssiidduueellss
Au cours dâun cycle de marĂ©e, la masse dâeau ne se positionne pas exactement Ă sa
position initiale.
Ce dĂ©placement moyen reprĂ©sente le mouvement Ă long terme des masses dâeau. La
vitesse de ce déplacement est la vitesse résiduelle.
En fond de baie, les courants rĂ©siduels sont faibles Ă nuls et les masses dâeau sont peu
renouvelées par le phénomÚne de marée.
SSĂ©Ă©ddiim
meennttoollooggiiee
Par le jeu de son architecture à multiples hauts-fonds et le caractÚre abrité des anses,
la baie de Saint-Brieuc présente une grande diversité de sites sédimentaires aux modes
particuliers de dĂ©pĂŽts, sous lâinfluence de conditions hydrodynamiques locales (Augris et
Hamon, 1996). Cela se traduit par lâexistence dâune sĂ©rie sĂ©dimentaire complĂšte avec une
granulomĂ©trie croissante du sud au nord et dâest en ouest. Le matĂ©riel est constituĂ© par
des sables couvrant la totalitĂ© de lâestran. Il sâagit de sable de granulomĂ©trie comprise
entre 63 et 200
”
m, riche en carbonate de calcium dâorigine biologique (25% en moyen-
ne), et contenant moins de 2% dâĂ©lĂ©ments pĂ©litiques (infĂ©rieur Ă 63
”
m).
Les environnements sĂ©dimentaires sâarticulent autour de la presquâĂźle dâHillion face Ă
laquelle lâagitation est maximale. Les courants de marĂ©e y atteignent 0.8m/s et les houles
de nord-ouest diffractĂ©es par lâĂźle de BrĂ©hat arrivent du nord. Les milieux sont beaucoup
moins diffĂ©renciĂ©s dans lâanse de Morieux oĂč les bouchots canalisent les courants de
marée vers le chenal du Gouessant et freinent les houles (Bouvier, 1993).
La comparaison entre les faciÚs sédimentaires établis à partir des prélÚvements faits
en 1987 et en 2001 montre peu dâĂ©volution sur une pĂ©riode de presque 15 ans (Bonnot
et
al.
, 2002). LâĂ©volution des fonds des deux anses sâeffectue lentement par comblement
progressif et sédimentation fine dans les secteurs les plus abrités et par déplacement des
bancs sableux de faible ampleur depuis le bas de lâestran vers la rive ouest de lâanse
dâYffiniac. Ces bancs se dĂ©placent sous lâaction des houles. Lorsquâils se rapprochent des
parties hautes de lâestran, leur progression sâeffectue Ă un rythme beaucoup plus lent
puisquâils ne sont remobilisĂ©s quâĂ la faveur de vagues Ă pleine mer de vive-eau (Bonnot
et
al.
, 2002).
La sédimentation en baie de Saint-Brieuc atteint sa valeur maximale dans les secteurs
de calme relatif. Lors des marées de vives eaux, les herbus sont envahis par les eaux mari-
nes. Ils piÚgent alors les matériaux en suspension dans l'eau. Sur les 7 Km
2
de l'anse, il se
dépose annuellement plus de 200 000 m
3
de sédiments, ce qui porterait en moyenne l'ex-
haussement du marais à 2,8 cm par an. Sur certains sites, l'épaisseur de ces dépÎts peut
atteindre 4 Ă 5 cm par an (Le DĂ» O., 1997).
SSaalliinniittéé
En milieu cÎtier, sous régime des marées, le facteur salinité agit essentiellement à tra-
vers des variations temporelles (Ă lâĂ©chelle du cycle de la marĂ©e, de la saison).La salinitĂ©
moyenne mensuelle varie de 34.7Ⱐen mai à 35Ⱐen octobre. Les variations de salinité
au cours de lâannĂ©e sont donc trĂšs faibles. En pĂ©riode de crues, la salinitĂ© peut cependant
descendre Ă 34â°.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.22
Fig. n°A2.7 - La variation de la
salinitĂ© de surface montre lâin-
fluence des cours dâeau (d'aprĂšs
Merceron et
al.
, 1981).
A.23
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
La rĂ©partition des variations de salinitĂ© permet dâapprĂ©cier la rĂ©ponse des eaux de la
baie aux différents apports. Les écarts maxima de salinité observés sur le cycle annuel
(ME et VE confondues) ont été cartographiés.
A
Appppoorrttss fflluuvviiaauuxx
En baie de Saint-Brieuc, les entrĂ©es dâeau douce sont trĂšs faibles. Le rapport entre le
volume eau douce dĂ©bitĂ© en 12h/volume eau de mer Ă pleine mer a Ă©tĂ© estimĂ© pour lâan-
se dâYffiniac et lâanse de Morieux :
Evolution des cĂŽtes de la baie
Le littoral briochin long dâenviron 85 Km de FrĂ©hel Ă Paimpol se singularise par une
cĂŽte Ă falaises rocheuses, sableuses ou limoneuses dâune hauteur moyenne variant entre
50 Ă plus de 70 m (70 m au Roselier, 70 m Ă Cesson, 40 m Ă la pointe des Guettes). Le
fond de baie prĂ©sente une cĂŽte escarpĂ©e effacĂ©e sous lâeffet du remblaiement par les sĂ©di-
ments quaternaires provenant prioritairement des falaises vives environnantes.
LâĂ©volution du trait de cĂŽte en baie de Saint-Brieuc est rĂ©gie principalement par :
âą
la morphologie de la baie elle-mĂȘme avec ses alternances de falaises rocheuses, limo-
neuses et dâanses sableuses ;
âą
la configuration de lâavant cĂŽte joue son rĂŽle dans la propagation des houles et la
dissipation de lâĂ©nergie des vagues ;
âą
lâorientation des diffĂ©rentes parties de la baie par rapport aux agents dynamiques
(vents, houles, courants, marées) ;
âą
les réalisations anthropiques.
Plusieurs documents anciens manuscrits ou imprimĂ©s permettent de retracer lâĂ©volu-
tion du littoral de la baie (Bonnot-Courtois & Lafond, 1995).
La carte de Massiac de Sainte Colombe (1680) montre que la région est une zone de
bocage et quelques parties marĂ©cageuses sont indiquĂ©es dans lâanse dâYffiniac. Toute la
cĂŽte est sableuse et des dunes bordiĂšres y figurent parfois.
A la fin du XVIII
Ăšme
siÚcle, une grande opération de reconnaissance est mise en place.
La carte Ă©tablie de 1772 Ă 1777, dâune immense qualitĂ©, dĂ©taille la frange cĂŽtiĂšre. Le
GouĂ«t a un fond marĂ©cageux oĂč a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© le port du LĂ©guĂ©. La langue de la pointe
de Cesson ou la GrĂšve des Courses nâexistent pas. Le cours du GouĂ«t est plus rectiligne
que lâactuel, mais divague Ă son embouchure. Le tracĂ© de la laisse des PMME (pleine mer
de morte eau) atteste dâun colmatage de la partie du littoral comprise entre Yffiniac et la
pointe de la PĂąture (actuellement Pointe du Grouin). Le dĂ©bouchĂ© du CrĂ© (oĂč se jette
lâUrne) comporte sur sa rive gauche un important prĂ©-salĂ© notĂ© « marais qui couvre et
dĂ©couvre dans les grandes marĂ©es», plus dĂ©veloppĂ© que lâactuel.
Pleine mer â vive eau
Pleine mer â morte eau
Anse dâYffiniac
0.23%
0.44%
Anse de Morieux
0.16%
0.24%
Tab.A2.3 - Rapport eau douce/eau de mer
(dâaprĂšs Merceron et al., 1981)
La carte marine de Beautemps-BeauprĂ© (1830-1836) montre que lâembouchure du
Gouët divague dans un marécage (vase et schorre) et à la pointe de Cesson, un cordon
sableux sâamorce en direction des Galettes, Ă lâemplacement actuel de la grĂšve des
Courses. Le fond de lâanse dâYffiniac nâest pas sur la carte. Sur le cotĂ© est, il semble que
le trait de cÎte indiqué en 1830 soit identique à son tracé actuel.
Si on compare les cartes marines de 1831 et de 2000, on observe une légÚre avancée
des isobathes de 45 Ă 90 mĂštres. Cela est vĂ©rifiĂ© pour lâouest de la baie. Le colmatage
entre la pointe du Grouin (anciennement pointe de la PĂąture) et la pointe du Roselier est
confirmĂ© : au droit de la pointe du Grouin, lâestran passe de 2550 m de large en 1774 Ă
2850 m en 1830 et atteint 2900 m aujourdâhui (Bonnot-Courtois & Lafond, 1995).
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.24
A.25
Unité écologique
Habitats
Sur lâensemble du site Natura 2000, 31 habitats dâintĂ©rĂȘt communautaire, dont 4 prio-
ritaires ont été identifiés (Ouest Aménagement, 2000 ; Ouest Aménagement, 2001).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
code
Natura2000
type d'habitat
En zone
réserve
Hors
réserve
Surface
(ha)
E
Eaauu xx m
m aarriinn ee ss ee tt m
m iilliiee uu xx Ă Ă m
m aarréé ee ss
1130
estuaire (slikke de la mer à marée)
*
179
1140
replats boueux ou sableux exondés à marée basse
*
*
1064
*
1150
lagunes cĂŽtiĂšres
*
0.074
1170
estran rocheux (récifs)
*
*
F
Faallaaiiss ee ss m
m aarriittiim
m ee ss ee tt pp llaagg ee ss dd ee gg aallee ttss
1210
végétation annuelle des laisses de mer
*
0.55
1221
végétation vivace des rivages de galets
*
0.8
1223
groupement Ă Cambe atlantique
*
*
0.05
1230
falaises avec végétation des cÎtes atlantiques et pelouses pionniÚres
*
17.7
*
2135
pelouse xérophile calcicole
*
*
19.5
M
Maarraaiiss ee tt pp rréé ss -ss aalléé ss aattllaann ttiiqq uu ee ss ee tt cc oo nn ttiinn ee nn ttaauu xx
1311
gazons Ă salicornes des niveaux bas
*
10.5
1313
végétations annuelles pionniÚres
*
0.5
1320
prés à spartine
*
10.9
1332
prés salés atlantiques
*
23.4
1333
prés salés atlantiques de niveau supérieur du schorre et roseliÚres
*
17.9
1335
prés salés atlantiques à chiendent
*
5.1
1336
prés salés des hauts de plage
*
0.17
1420
fourrés halophiles des prés salés
*
34.1
1422
fourrés halophiles des prés salés à salicornes pérennes
*
29.5
D
Duu nn ee ss m
m aarriittiim
m ee ss dd ee ss rriivv aagg ee ss aattllaann ttiiqq uu ee ss
2110
dunes mobiles embryonnaires
*
*
0.21
2120
dunes blanches à oyat et à fétuque
*
*
0.45
*
2131
dunes grises septentrionales
*
*
2.4
2180
chĂȘnaie-frĂȘnaie sur dunes (faciĂšs Ă
Populus alba
)
*
7.76
D
Dee pp rree ss ss iioo nn ss hh uu m
m iidd ee ss iinn ttrraadd uu nn aaiirree ss
2191
mares dunaires Ă Drepanocladus
*
0.15
2192
pelouses pionniĂšres des pannes dunaires
*
0.41
2194
prairies humides dunaires calcicoles
0.2
2195
roseliÚre et cariçaies dunaires
*
0.1
E
Eaauu xx dd oo uu cc ee ss ee tt zzoo nn ee ss hh uu m
m iidd ee ss
3150
mares eutrophes Ă lentilles d'eau
*
0.015
L
Laann dd ee ss ee tt ffoo uu rrrréé ss ttee m
m pp éé rréé ss
40.30
lande sÚche à bruyÚre cendrée
*
12.5
*
2136
lisiĂšre xero-thermophile dunaire
*
0.45
B
Boo iiss ee m
m ee nn ttss
92A0
forĂȘt galerie Ă saules fragiles
*
1.25
91A0
chĂȘnaies thermo-atlantiques
*
66
1138.74
366.8 1505.57
Tab.A2.4 - Listes des habitats dâintĂ©rĂȘt communautaire du site de la baie de Saint-Brieuc (sauf ZPS Verdelet)
* habitat prioritaire
La cartographie a Ă©galement permis dâidentifier 19 habitats nâappartenant pas Ă la
directive, dont 3 prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt patrimonial fort.
Habitats prioritaires et habitats dâintĂ©rĂȘt communautaire
Â
Â
Lâestran sableux
(replats boueux ou sableux à marée basse, 11.40 ; Slikke en mer à marée, 11.30)
Il s'agit des vastes étendues de sables et de vases dépourvus de plantes vasculaires de
l'estran. Ces habitats ont une grande importance comme lieu d'alimentation des anatidés
et des limicoles. Les diverses communautés intertidales d'invertébrés permettent de sub-
diviser cet habitat.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.26
Autres habitats
c o d e
C O R INE
* Fourré mixte à TroÚne
16.252
* Lande et fruticée littorale à Ajoncs
Ulic i-C
C y tisio n // U
Ulic i-R
R ub e n io n
31.8
* Bois de FrĂȘnes et d'Ormes thermo-atlantique
41.F12
Ourlet de falaise
Conopodio-Teucrion
(Groupe Ă SilĂšne maritime)
18.21
Groupement annuel des vases fluviatiles
Bidenti-Ranunculetum scelerati
24.52
FourrĂ©s atlantiques Ă
Prunus spinosa
Pruno Spinosae-Rubion ulmifolii
31.81
Ronciers
31.831
Lande Ă FougĂšres
31.86
Taillis d'Aubépine
31.8E
Prairie littorale mésophile à Chiendent
Brachypodio-Agropyretum
38.1
Prairies mésophiles
Arrhenatheretea
et
lolio-plantaginion
38.1
Megaphorbiaies
Filipendulo-Calystegietea / Oenanthetum crocatae
37.1
Prairies humides de l'
Agrostietea
37.242
Boisement de Pins maritimes
42.81
Saussaies rivulaires
Salicion cinerae / Salici-Populetum nigrae
44.92
RoseliĂšre Ă Phragmites
Solano dulcamarae-Phragmitetum australis
53.11
CressonniĂšre de bord des eaux
Apion nodiflori
53.4
Plantation de CyprĂšs et autres conifĂšres
83.3113
Peupleraie plantée
83.321
Tab. n° A2.5 - Listes des habitats naturels nâappartenant pas Ă la directive
type d'habitat
réserve
naturelle
1140-01 : sables des hauts de plage
Zone de transition entre le milieu aquatique et terrestre, cet habitat occupe les hauts de plage constitués
de sables fins. Cette zone de laisse de mer est alimentĂ©e par les matiĂšres organiques dâorigines diverses
(marine ou terrestre). Sa localisation est fonction du coefficient de marée. Cet habitat est une zone
importante pour lâalimentation de nombreux oiseaux (tournepierre, gravelot, bĂ©casseau, pipitâŠ)
*
1140-02 : galets et cailloutis des hauts de plage
Zone de transition, cet habitat subit fortement lâinfluence de la marĂ©e. Zone de recyclage de la matiĂšre
organique, il joue un rĂŽle important pour lâalimentation de nombreuses espĂšces dâoiseaux.
*
1140-03 : estran de sable fin
Vaste habitat Ă forte valeur Ă©cologique et biologique..
* peuplement des sables fins des niveaux moyens Ă
Tellina tenuis
et
Cerastoderma edule
* peuplement des sables fins des niveaux bas Ă
Donax vittatus
et
Magelona sp
.
*
1130-01 : slikke de la mer à marée - estuaires
Milieux à faible diversité biologique mais à fort potentiel biologique (production), ils sont utilisés comme
aire de nourrissage des oiseaux à basse mer et des juvéniles de poissons (plats notamment) à marée
haute. Zone de transit entre les milieux dâeau douce et marins pour les espĂšces migratoires (saumon,
anguilleâŠ).
* peuplement des sables fins et vaseux Ă
Macoma balthica
et
Nereis diversicolor
*
Tab. n° A2.6 - Listes des habitats Ă©lĂ©mentaires de lâestran
(1140 âreplats boueux ou sableux exondĂ©s Ă marĂ©e basseâ et 11.30 âestuaireâ) prĂ©sents sur
la réserve naturelle
A.27
Â
Â
Lâestran rocheux (ârĂ©cifsâ, 11.70)
Il se compose de substrats rocheux (falaise, platier rocheux, champ de blocs) ou de
concrĂ©tions biogĂ©niques. Il peut ĂȘtre sous-marin ou bien exposĂ© Ă l'air libre Ă marĂ©e
basse. Il offre une stratification variée de communautés benthiques algales et animales.
Cet habitat est soumis en continu à des phénomÚnes d'érosion, ce qui engendre une
mosaïque de biotopes variés et juxtaposés et une richesse biologique importante. De plus,
une organisation des communautés en bandes horizontales s'effectue sous l'action de l'é-
mersion (sensibilités différentes des communautés par rapport au temps d'émersion).
Cet habitat se décline en 9 habitats élémentaires tous présents en baie de Saint-Brieuc
dont 4 sur la réserve naturelle.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
type d'habitat
réserve
naturelle
verdelet
1170-01 : roche supralittorale
Ă la limite des vĂ©gĂ©taux terrestres et le niveau moyen des pleines mers de vives-eaux, câest la zone de
contact entre la terre et la mer. Domaine des lichens.
*
*
1170-02 : roche médiolittorale en mode abrité
typiquement zone de balancement des marées. Les espÚces végétales (Fucophycées) se distribuent sous
forme de ceintures (
Pelvetia canaliculata, Fucus spiralis, Fucus vesiculosus
et
Ascophyllum nodosum, Fucus
serratu
s) et sont globalement dominantes. Habitat universel et peu original.
*
*
1170-03 : roche médiolittorale en mode battu
les FucophycĂ©es tendent Ă disparaĂźtre au profit dâespĂšces animales. Cet habitat prend aussi le nom de
MouliÚre. Habitat se caractérisant par sa faible biodiversité mais aussi par sa richesse en quantité.
*
*
1170-05 : roche infralittorale en mode exposé
globalement concerne la zone entre le zĂ©ro des cartes marines et la cote de â30 m. Cet habitat se
caractĂ©rise par les forĂȘts de Laminaires
(Laminaria digitata, Alaria esculenta, Laminaria hyperborea).
Cet
habitat se caractérise par différentes strates ce qui crée une richesse biologique trÚs importante. A noter
la forte production primaire.
*
1170-06 : roche infralittorale en mode abrité
concerne la mĂȘme zone bathymĂ©trique que prĂ©cĂ©demment. Les espĂšces vĂ©gĂ©tales du mode exposĂ© sont
remplacées par
Laminaria saccharina, Sacchoriza polischides
et plusieurs espĂšces de Cystoseires. LĂ encore,
cet habitat est caractĂ©risĂ© par plusieurs strates, dâoĂč une richesse biologique importante. De mĂȘme que
prĂ©cĂ©demment, la production primaire est forte dans ce type dâhabitat.
*
1170-07 : roche infralittorale en mode trÚs abrité
concerne la mĂȘme zone bathymĂ©trique mais peut se rĂ©duire Ă la cote de â10 m si la turbiditĂ© est
consĂ©quente. Les laminaires de mode abritĂ© rĂ©gressent au profit dâune rhodophycĂ©e,
Soliera chordalis
, en
association avec dâautres algues rouges. La faune se compose essentiellement de suspensivores qui
jouent un rÎle relativement important au sein du réseau trophique.
*
ponctuel
1170-08 : cuvettes ou mares permanentes
des dĂ©pressions dans les rochers retenant lâeau de mer, crĂ©ent cet habitat. Leur surface est trĂšs variable
(de quelques cmÂČ Ă quelques mÂČ). Les communautĂ©s y sont en permanence immergĂ©es. On y retrouve
ainsi des espÚces qui, habituellement, se situent à un niveau bathymétrique inférieur. Cet habitat
correspond Ă des enclaves Ă©cologiques.
*
*
1170-09 : champs de blocs
ils apparaissent soit au pied de falaises rocheuses, soit en arc de cercle entre les pointes rocheuses. Ils
peuvent se situer Ă nâimporte quel niveau bathymĂ©trique. Il sâagit dâun habitat relativement complexe
car se compose de trois «compartiments» : le dessus du bloc, le dessous et en dessous du bloc. Ainsi en
zone intertidale, cet habitat offre un ensemble dâenclaves Ă©cologiques et une mosaĂŻque de
microhabitats, oĂč aucun espace nâest laissĂ© inoccupĂ©.
*
Tab. n° A2.7 - Listes des habitats Ă©lĂ©mentaires des milieux rocheux (11.70 ârĂ©cifsâ) prĂ©sents sur la rĂ©serve naturelle
et sur lâĂźlot du Verdelet
Â
Â
La végétation vivace des rivages de galets (cordon de galets, 12.21)
Le cordon de galets des Rosaires (Plérin) constitue un lieu patrimonial important de
la baie de Saint-Brieuc, en raison de la prĂ©sence dâune des plus belles stations armori-
caines de chou marin (
Crambe maritima
). Ce groupement (12.21) est souvent en mosaĂŻque
avec le groupement Ă Honckenye (
Honckenyetum peploidis
).
Â
Â
Les falaises avec végétation (12.30)
Les falaises avec végétation sont présentes sur pratiquement tout le secteur étudié.
Elles nâoccupent, en gĂ©nĂ©ral, quâune frange relativement restreinte correspondant Ă
quelques promontoires exposés et aux fronts de falaises. Elles disparaissent ou forment
des complexes mixtes avec les landes littorales et les pelouses calcicoles du mésobromion
dĂšs les premiĂšres ruptures de pente.
Les zones complĂštement nues sont relativement rares car les pentes restent modestes.
Ces falaises sont donc trĂšs riches floristiquement et phytosociologiquement.
LâintitulĂ© 12.30 âfalaises avec vĂ©gĂ©tation â regroupe en rĂ©alitĂ© 10 associations vĂ©gĂ©ta-
les relevées sur les falaises du périmÚtre. Sur les sols superficiels et les avancées rocheu-
ses, les pelouses rases du Sedion anglici et du Thero-Airion sâimplantent. Ces deux com-
munautés, correspondant à des formations pionniÚres de sols maigres sur rochers sili-
ceux, se rencontrent fréquemment ensemble.
LâoriginalitĂ© des falaises de la baie de Saint-Brieuc vient de la prĂ©sence de placages de
sable et de débris coquilliers, plus ou moins importants, qui enrichissent le fond végétal
dâespĂšces calcicoles peu communes dans la rĂ©gion. Ces placages permettent dâobtenir
deux types de formations :
Ă
des habitats mixtes ou mosaïqués, avec les pelouses aérohalines à Festuca pruino-
sa, qui arborent alors des espĂšces inhabituelles comme
Allium sphaerocephal, Anthyllis vul-
neraria, Sanguisorba minor
ou
Brachypodium pinnatum
. Ces habitats constituent une variante
moins acide des pelouses aérohalines de falaises (12.30) ;
Ă
des prairies fermées à brachypode penné (
Brachypodium pinnatum
), constituant de
vĂ©ritables langues vertes accompagnĂ©es dâ
Ononis repens
, de
Galium verum var maritimum
et
dâ
Anacamptis pyramidalis
. Ces habitats constituent alors de véritables prairies calcicoles
dunaires (21.35), appartenant au mésobromion.
Il existe Ă©galement, en position atypique, quelques belles roseliĂšres Ă phragmite sur le
flanc de petites falaises suintantes.
Â
Â
La lande sĂšche (40.30)
Les landes sĂšches de lâ
Ulici-Ericetum cinereae
(â
40.30
â) se rencontrent presque exclusi-
vement sur les promontoires maigres orientĂ©s Ă lâouest. Cet habitat nâa pratiquement
jamais Ă©tĂ© trouvĂ© Ă lâĂ©tat pur, de nombreuses espĂšces de prairies mĂ©sophiles ou de pelou-
ses dâourlets prĂ©-forestiers parviennent Ă pĂ©nĂ©trer Ă partir des plateaux situĂ©s en retrait.
On observe donc fréquemment des formations mixtes formées de plages à bruyÚres
(
Erica cinerea
) et ajoncs (
Ulex europaeus
var
maritimum
) entrecoupées de prairies dominées
par le dactyle aggloméré (
Dactylis glomerata
) et la flouve odorante (
Anthoxantum odoratum
)
ou la germandrée scorodoine (
Teucrium scorodonia
) et la jacinthe des bois (
Endymion non-
scripta
).
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.28
exemple de pelouse aérohaline de falaises
formation atypique de roseliĂšre sur falaise
chou marin sur le cordon de galets des
Rosaires
lande sÚche à bruyÚres cendrées
A.29
Â
Â
Les marais et prés-salés atlantiques
La quasi-totalitĂ© des communautĂ©s vĂ©gĂ©tales identifiĂ©es au niveau de lâanse dâYffiniac,
de Morieux et des replats boueux de lâestuaire du Gouessant correspond Ă des habitats
de la directive. Ils forment de vastes étendues parfaitement conservées. La richesse flo-
ristique est en gĂ©nĂ©ral peu Ă©levĂ©e sur ce type dâhabitat, cependant 19 associations vĂ©gĂ©-
tales ont été notées comprenant 54 espÚces, ce qui est tout à fait remarquable.
Le schorre représente la grande majorité du marais, celui-ci est largement dominé par
les peuplements à obione formant par endroits de véritables fourrés bas qui ferment le
milieu et limitent le développement des autres végétaux. Ces fourrés sont relayés par les
prés-salés à glycérie maritime sur certains niveaux du marais cÎté ouest et sur les surfa-
ces pĂąturĂ©es du sud-est. La succession des associations vĂ©gĂ©tales du marais sâeffectue sui-
vant les gradients topographiques, la salinitĂ© et la durĂ©e dâexondation par les eaux de mer.
Cela se traduit par une zonation dâorientation prĂ©fĂ©rentielle parallĂšle Ă la cĂŽte.
On peut diffĂ©rencier deux systĂšmes : dâune part le secteur pĂąturĂ© sur Hillion entraĂź-
nant une diversification du tapis vĂ©gĂ©tal recherchĂ© par plusieurs espĂšces dâanatidĂ©s (ber-
naches, canards siffleurs...). Dâautre part les zones non pĂąturĂ©es, dont la composante flo-
ristique principale est lâobione, essentielle pour lâalimentation des poissons microphages
comme les mulets ou macrophages comme les gobies et les juvéniles de bars. Le marais
dâYffiniac reprĂ©sente donc un habitat typique des marais nord-atlantiques. Certains des
habitats du schorre ont également été identifiés en situation atypique, formant des isolats
inhabituels comme des fourrés à obione sur des replats de falaises ou des prés à glycérie
maritime en haut des plages comme Ă Bon-Abri.
Â
Â
Les lagunes (11.50)
Elles sont caractĂ©risĂ©es dans le pĂ©rimĂštre dâĂ©tude par lâassociation du
Ruppietum mari-
timae
. Lâunique station recensĂ©e est particuliĂšrement rĂ©duite (quelques mĂštres carrĂ©s), et
se situe dans le polder dâHillion.
Â
Â
Les habitats de haut de plage (12.10, 12.21, 12.23)
Ces habitats correspondant aux associations des laisses de mer forment en général de
petites franges peu Ă©tendues en haut des plages ou le long des pieds de falaise. Ils sont
extrĂȘmement sensibles au piĂ©tinement et tendent Ă disparaĂźtre sur de nombreux secteurs.
Les communautés rencontrées sont de 3 types et correspondent à 3 situations différen-
tes :
âą
le
Crithmo-Crambetum
se trouve plutÎt sur des levées de galets (12.23)
âąâą
lâ
Atriplici-Salsolion kali
en haut des plages de sable (12.10)
âąâą
lâ
Atriplicion littoralis
au niveau des contacts marais/plages (12.10)
Ces formations restent bien représentées dans le secteur surtout au niveau des petites
plages ne disposant pas dâaccĂšs directs et formant des petites criques abritĂ©es le long des
falaises.
Â
Â
Les habitats de dunes maritimes
Lâunique dune prĂ©sente sur le pĂ©rimĂštre se rĂ©vĂšle ĂȘtre lâhabitat le plus riche, autant au
niveau floristique que phytosociologique. La quasi-totalitĂ© du secteur se compose dâhabi-
tats inscrits en annexe de la directive âHabitatsâ, ce qui en fait lâun des secteurs les plus
intéressant de la baie.
Cette juxtaposition de milieux variĂ©s permet dâobtenir dans un espace restreint une
succession dâhabitats particuliĂšrement intĂ©ressants. La dĂ©pression humide crĂ©Ă©e artifi-
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
peuplement Ă obione
pré salé à glycerie
Les formations de haut de plage
La baie de St-Brieuc ne recĂšle quâune
lagune de faible superficie, située dans le
polder dâHillion.
Sur une surface restreinte, les dunes de Bon
Abri recĂšlent 8 habitats d'intĂ©rĂȘt commu-
nautaire
ciellement par lâextraction du sable, participe pour beaucoup Ă cette diversitĂ©. Celle-ci est
alimentée par la nappe phréatique et les écoulements pluviaux.
Les formations dunaires correspondent Ă plusieurs sous-habitats. Sur la baie de Saint
Brieuc nous retrouvons:
Ă
Les dunes grises septentrionales (21.31) caractérisées par les pelouses dunaires
fixées du
Galio-Koelerion albescentis
. Cette association couvre une frange relativement limi-
tée comprise entre les pelouses à Oyat, cÎté océan et les dépressions humides arriÚre-
dunaires.
Ă
Les pelouses xérophiles calcaires dunaires [
mésobromion
] (21.35). Ces pelouses res-
tent faiblement représentées au niveau des dunes de Bon Abri, mais elles sont largement
présentes au niveau des placages arénacés calcifÚres des falaises. Ces pelouses dunaires
sur falaises constituent une des originalitĂ©s majeures de ce site dâĂ©tude ;
Ă
Les ourlets xéro-thermophiles dunaires [
Ulici-Geranietum sanguinei
] (21.36). Lâunique
station recensée ne se trouve pas non plus en situation dunaire, mais sur placage arénacé
de falaise au nord de la pointe St-Maurice. Elle est caractéristique des sites enrichis en
carbonate de calcium, souvent au niveau des ruptures de pente encore saupoudrĂ©es dâa-
rÚnes. Cette association thermophile se trouve ici en limite nord de son aire de réparti-
tion et prĂ©sente donc un intĂ©rĂȘt patrimonial fort.
Â
Â
Les formations boisées
Les massifs boisĂ©s observĂ©s peuvent ĂȘtre classĂ©s en 5 catĂ©gories :
âąâą
les chĂȘnaies anthropiques ;
âąâą
les chĂȘnaies-frĂȘnaies littorales ;
âąâą
les frĂȘnaies de pente ;
âąâą
les ormaies ;
âąâą
les forĂȘts alluviales Ă saules.
âąâą
Les boisements anthropiques forment de vieilles chĂȘnaies entretenues, plus ou
moins enrichies de plantations diverses, elles constituent alors des parcs boisés destinés
à la promenade. Le sous-bois reste trÚs acidophile et présente une bonne richesse floris-
tique. Lâinfluence thermophile littorale est peu marquĂ©e. Ces boisements ont Ă©tĂ© rattachĂ©s
aux chĂȘnaies nord-atlantiques du
Quercion roboris
. On les rencontre principalement Ă
lâouest de lâanse dâYffiniac au niveau de Saint-Ilan et pour partie sur la pointe de Cesson.
âąâą
La chĂȘnaie-frĂȘnaie est la plus reprĂ©sentĂ©e dans le secteur dâĂ©tude, elle constitue les
massifs les plus importants (en retrait de Bon-Abri, sur la pointe de Cesson et le long du
Gouessant). Ces forĂȘts caractĂ©ristiques du littoral prĂ©sentent un fond dâespĂšces acido-
philes banales, enrichi dâun cortĂšge mĂ©dioeuropĂ©en basophile constant, Ă base de garan-
ce voyageuse (
Rubia peregrina
), de fragon (
Ruscus aculeatus
) et dâiris fĂ©tide (
Iris foetidissima
).
Cette combinaison floristique particuliĂšre permet de rattacher ce groupement au
Rubio-
Quercetum.
En retrait de la dune de Bon-Abri, cette chĂȘnaie-frĂȘnaie prend un faciĂšs particulier. La
strate arborĂ©e sâenrichit de peupliers blancs (
Populus alba
) qui donnent au peuplement une
forte valeur paysagĂšre. Ces forĂȘts ont Ă©tĂ© rattachĂ©es au code Eur 15 â91.A0â correspon-
dant aux vieilles chĂȘnaies Ă
Ilex
des Ăźles Britanniques.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.30
De belles formations de fragon
(Ruscus
aculeatus)
existent dans les forĂȘts de pente
de lâestuaire du Gouessant.
Les dunes grises recĂšlent une richesse flo-
ristique méconnue des promeneurs.
Les pelouses dunaires situées sur les falaises
de la baie de Saint-Brieuc constituent une
des principales originalités de ce site.
Une tonalité clairement méridionale est donnée à ce groupement dans le secteur de la
pointe du Roselier avec la prĂ©sence de chĂȘnes verts naturalisĂ©s.
âąâą
Les frĂȘnaies et les ormaies littorales, bien que prĂ©sentant un fort intĂ©rĂȘt patrimonial,
ne peuvent ĂȘtre rattachĂ©es Ă la nomenclature europĂ©enne. Ces boisements sont donc
dĂ©crits dans le chapitre des habitats dâintĂ©rĂȘts patrimoniaux.
âąâą
Les boisements alluviaux, de saulaies et de peupleraies, sont également peu repré-
sentĂ©s dans le secteur sauf Ă lâouest de lâanse dâYffiniac. Ces forĂȘts nâentrent pas dans les
habitats de la directive. Par contre, le vallon de Bout de ville contient une saulaie rivulai-
re de saules fragiles (
Salix fragilis
) plantée au début du siÚcle pour la vannerie. Ce peu-
plement sâest maintenu naturellement et se rapproche actuellement de lâhabitat du
Salicion
albae
:
Salicetum fragilis
, qui caractérise un peuplement particuliÚrement rare en Bretagne.
Il prĂ©sente donc un intĂ©rĂȘt majeur.
A
Auuttrreess hhaabbiittaattss ddââiinnttĂ©Ă©rrĂȘĂȘtt ppaattrriim
moonniiaall
Parmi les habitats nâappartenant pas Ă la directive âHabitatsâ, certains dâentre eux
prĂ©sentent Ă©galement un fort intĂ©rĂȘt pour la rĂ©gion. Il sâagit principalement des commu-
nautés de landes mésophiles et de fourrés littoraux.
Les formations à écotypes prostrés sont les plus intéressantes car elle ne sont trou-
vées pratiquement que sur les promontoires exposés aux vents marins des falaises. Elles
se répartissent essentiellement au niveau des ruptures de pente sur sols peu profonds. Ces
communautĂ©s reprennent rapidement leur port habituel dĂšs que lâon se trouve sur le pla-
teau.
Sur les falaises étudiées, ces groupements couvrent prÚs de 70 % des surfaces obser-
vées. Trois types de fourrés sont présents :
âąâą
le groupement de lâ
Ulici europaei-Prunetum spinosae
caractéristique du nord ouest de la
France ;
âąâą
lâassociation plus thermophile du
Rubio-Ulicetum europaei
qui se trouve en limite nord
de son aire de répartition ;
âąâą
les fourrés à troënes.
Ces derniers bĂ©nĂ©ficient dâun substrat suffisamment sableux et lĂ©gĂšrement calcicole
pour se développer au détriment des ajoncs.
Par endroits, ils sâinsĂšrent mĂȘme dans la sĂ©rie dynamique du
mésobromion
et pourraient
ĂȘtre rattachĂ©s aux fourrĂ©s prĂ©forestiers mixtes dunaires. Ces formations se trouvent donc
ici en position atypique sur falaise, elles prĂ©sentent donc un intĂ©rĂȘt patrimonial certain.
Tous ces fourrĂ©s sâenrichissent frĂ©quemment dâespĂšces mĂ©dioeuropĂ©ennes basophiles
comme
Iris foetidissima
,
Ruscus aculeatus
et
Rubia peregrina
ou dâespĂšces de sous-bois comme
Lonicera periclymenum
et
Teucrium scorodonia
. Bien que relativement pauvre floristiquement,
ces fourrĂ©s sont trĂšs intĂ©ressants car ils marquent la physionomie de lâhabitat cĂŽtier,
offrant un paysage aux formes adoucies, caractéristiques et sauvages.
Il convient Ă©galement de noter, sur les zones les plus exposĂ©es, la prĂ©sence dâun Ă©co-
type prostrĂ© dâajonc :
Ulex europeus
var
maritimus
infĂ©odĂ© Ă ce type dâhabitat.
Sur les sols plus profonds, des frĂȘnaies de pente peuvent se dĂ©velopper. On les ren-
contre le plus souvent au niveau des ravinements, sur front de falaise ou sur les flancs de
cours dâeau, parfois mĂȘme au milieu des formations boisĂ©es de chĂȘnes. Le sous-bois reste
trÚs ouvert et se caractérise par la présence de nombreuses fougÚres comme
Phyllitis sco-
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
Lande à ajonc et troëne prostrés sur fond
de pelouse Ă brachypode et affleurements
rocheux Ă
Sedum anglicum
A.31
lopendrium
et
Polystichum setiferum
. Les plantes plus méridionales décrites précédemment
peuvent Ă©galement ĂȘtre prĂ©sentes sur les stations les plus proches du littoral. Ces forĂȘts
de pente ont donc Ă©tĂ© rattachĂ©es Ă lâ
Aro neglecti-Fraxinetum
des boisements thermophiles
hyperatlantiques.
Enfin les ormaies littorales de lâ
Aro neglecti-Ulmetum minoris
ne sont prĂ©sentes quâen
retrait du plateau de Jospinet ou parmi les haies en bordure du chemin cĂŽtier Ă lâest de
lâanse dâYffiniac ou autour de certaines prairies pĂąturĂ©es. Ce boisement de faible hauteur
constitue un habitat trĂšs intĂ©ressant en raison de sa raretĂ© suite Ă lâĂ©pidĂ©mie de Graphiose.
Les peuplements observés présentent un état sanitaire satisfaisant.
EspĂšces
Toutes les données inventoriées ont été archivées dans une Base de Données
Ecologiques (BDE) qui constitue un observatoire de la biodiversité du fond de la baie de
Saint-Brieuc (Vidal et Ponsero, 2003).
F
Flloorree
Si on se rĂ©fĂšre au nouvel atlas floristique des CĂŽtes dâArmor (Poux, Ă paraĂźtre), le
carré géographique de 10 Km de cÎté correspondant approximativement au site Natura
2000, comprend 618 espĂšces vĂ©gĂ©tales. Il sâagit du site le plus riche des CĂŽtes dâArmor
du point de vue biodiversitĂ© vĂ©gĂ©tale. Actuellement lâinventaire trĂšs partiel du site Natura
2000 compte 441 espÚces végétales (Vidal & Ponsero, 2003).
L'inventaire floristique sur la rĂ©serve Naturelle peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme quasi-
exhaustif à l'heure actuelle. 347 espÚces végétales ont été répertoriées, dont 308 sur le site
des dunes de Bon Abri. Les prés-salés de l'anse d'Yffiniac et de l'estuaire du Gouessant
recĂšlent 41 plantes. 9 espĂšces d'algues ont Ă©tĂ© notĂ©es. Lâinventaire mycologique des dunes
de Bon-Abri recense actuellement 77 espĂšces, dont 2 espĂšces trĂšs rares et 17 espĂšces
rares (Dupuy, 2003).
F
Faauunnee
Macro-faune benthique
La richesse spécifique du peuplement benthique de la baie de Saint-Brieuc est de 62
taxons avec un gradient croissant du haut vers le bas de lâestran (Le Mao et
al.
, 2002).
Lâaugmentation de la richesse spĂ©cifique de la faune benthique du haut vers le bas de lâes-
tran est un phĂ©nomĂšne naturel liĂ© au gradient dâamplitude des variations des conditions
de milieu.
Invertébrés terrestres
Un premier inventaire de lâentomofaune des dunes de Bon Abri a Ă©tĂ© entrepris en
2001 par le Groupe de Recherche et dâEtude des InvertĂ©brĂ©s Armoricains (GRETIA), Ă
la demande de la réserve naturelle (Haguet et
al.
, 2002). Il a permis de déterminer 175
espĂšces et dâenrichir les connaissances sur la faune bretonne (1 nouvelle espĂšce pour la
Bretagne, 16 espĂšces nouvelles pour les CĂŽtes dâArmor). Lâinventaire entomologique des
prĂ©s-salĂ©s de lâanse dâYffiniac a Ă©tĂ© entrepris en 2002.
Poissons
Ni inventaire ni Ă©tude prĂ©cise nâont Ă©tĂ© Ă ce jour rĂ©alisĂ©s sur la faune piscicole du fond
de baie, ainsi que sur le rĂŽle potentiel du site comme nourricerie pour la plie et la sole.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.32
Nb
taxons
Annélides
polychĂštes
14
errantes
14
Sipunculidés
1
Mollusques
gastéropodes
2
lamellibranches
9
Crustacés
20
Echinodermes
2
Tab.A13- nombre de taxons du
benthos de la baie de Saint-Brieuc
A.33
La liste des espĂšces a Ă©tĂ© Ă©tablie Ă partir des donnĂ©es recueillies auprĂšs des pĂȘcheurs.
Il est Ă remarquer que des textes du XVIII
iĂšme
siĂšcle signalent que de nombreuses pĂȘches
oĂč lâesturgeon (
Acipenser sturio
) et le saumon (
Salmo salar
) Ă©taient courants. Le saumon est
encore signalé actuellement, mais sa présence est tout à fait anecdotique.
Les espÚces les plus couramment rencontrées sont : le bar (
Dicentrarchus labrax
), lâan-
guille (
Anguilla anguilla
), le mulet doré (
Liza aurata
), la plie ou le carrelet (
Pleuronectes pla-
tessa
), la sole (
Solea solea
), la petite roussette (
Scyliorhinus caniculus
), le maquereau (
Scomber
scombrus
), le barbue (
Scophthalmus rhombus
) et le turbot (
Psetta maxima
). Il faut aussi ajouter
le gobie des sables (
Pomatoschistus minutus
) et lâĂ©pinoche (
Gasterosteus aculeatus
).
Du point de vue des espĂšces migratrices, lâestuaire du Gouessant est un cours dâeau Ă
anguilles, et des remontés de civelles et des dévalaisons sont observées chaque année.
Mais la circulation des espÚces migratrices est trÚs fortement bloquée par la présence de
2 barrages successifs (barrage de Pont-Rolland et des Ponts-Neufs). Occasionnellement
des remontées de saumons ont été observées. La truite de mer fréquente également le
fond de baie et les diffĂ©rents cours dâeau (Gouessant, Urne, St-RenĂ©).
Amphibiens et reptiles
Les mares intra-dunaires de Bon Abri recĂšlent une diversitĂ© Ă©levĂ©e dâamphibiens sur
une surface restreinte (Allain, 2001 ; Allain et Vidal, Ă paraĂźtre). Au total, 7 espĂšces ont
été identifiées (1 urodÚle et 6 anoures), ce qui est assez remarquable sur un site aussi limi-
té en surface. 3 espÚces de reptiles ont également été identifiées sur les dunes de Bon Abri
en réserve naturelle. A noter que dans la partie occidentale du site de Bon Abri (hors
rĂ©serve naturelle), 3 espĂšces dâamphibiens (
Rana kl. esculenta, Bufo calamita
et
Hyla arborea
)
sont présentes. Sur le site Natura 2000 (hors réserve naturelle), 3 espÚces de reptiles et
une espĂšce dâamphibien ont Ă©tĂ© observĂ©es.
Oiseaux
236 espÚces ont été inventoriées sur la réserve naturelle ou sur le littoral (zone Natura
2000). 13 espĂšces sont nicheuses sur le site Natura 2000 (dont
3 sur la réserve naturelle). Sur le domaine maritime, 164 espÚ-
ces sont migratrices (52 hivernant, 107 de passage et 5 occa-
sionnelles). Du point de vue qualitatif, lâavifaune aquatique
qui frĂ©quente les anses dâYffiniac et de Morieux est du mĂȘme
ordre (environ 70 espĂšces). En baie de Morieux, les espĂšces
sont globalement plus maritimes et illustrent un profil cĂŽtier
beaucoup plus largement ouvert sur la mer que celui de lâan-
se dâYffiniac.
LâĂźlot du Verdelet accueille chaque printemps diffĂ©rentes
colonies dâoiseaux marins qui sây reproduisent : goĂ©lands
marins, goélands argentés, goélands bruns, cormoran huppés,
grands cormorans et huĂźtriers-pies.
MammifĂšres
Aucun inventaire nâa Ă©tĂ© effectuĂ© sur les mammifĂšres. Seules quelques observations
ponctuelles ont été notées et 6 espÚces ont été identifiées sur la réserve naturelle. A noter
cependant quâĂ plusieurs reprises des indices de prĂ©sence de loutre (
Lutra lutra
) ont été
observĂ©s dans lâestuaire du Gouessant et dans lâUrne.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.2 - Environnement et patrimoine
Statut biologique
total RĂ©serve
Naturelle
Natura
2000
(hors
réserve)
Migrateur hivernant
52
52
22
Migrateur de passage
107
107
64
Nicheurs
13
3
13
Nicheurs probables
5
5
4
SĂ©dentaire
42
Hivernant occasionnel
5
5
Tab. n° A2.8 - Nombre dâespĂšces dâoiseaux prĂ©sents sur la rĂ©serve
naturelle et sur le site Natura 2000 (hors réserve) en fonction du statut
biologique (Vidal & Ponsero, 2003)
A
Evaluation de la valeur
Evaluation de la valeur
patrimoniale
patrimoniale
L
e site de la baie de Saint-Brieuc constitue un ensemble
dâhabitats cĂŽtiers et maritimes riches et variĂ©s sur un
espace relativement restreint (estran, marais, dunes,
falaises, boisements).
Le fond de la baie de Saint-Brieuc représente une zone humide lit-
torale dâintĂ©rĂȘt international pour lâaccueil de lâavifaune migratrice.
Autour de ce domaine maritime, les falaises dominent la physio-
nomie générale de la baie. Elles forment des communautés particuliÚ-
rement complexes et occupent un linĂ©aire quasi-continu sur lâensem-
ble du site.
Les habitats de marais et de dunes offrent une grande valeur patri-
moniale Ă la baie et participent pour beaucoup Ă son intĂ©rĂȘt euro-
péen.
3.
A.35
Bilan patrimonial de la réserve
GĂ©ologie
La gĂ©ologie de la baie de Saint-Brieuc prĂ©sente un intĂ©rĂȘt de niveau international pour
les formations anciennes, tĂ©moins de lâhistoire cadomienne de la Bretagne nord. Dans
lâanse de Morieux une diorite quartzique (trondhjĂ©mite dâHillion) serait le tĂ©moin dâune
subduction éocadomienne (-665 à -655 Ma). Situés à la base du biovérien, les poudingues
de Cesson renferment des galets dâorthogneiss dont lâorigine semble ĂȘtre en rapport avec
cette diorite.
Les formations rĂ©centes du quaternaire avec les falaises de limon permettent dâĂ©tudier
plusieurs cycles âglaciaire/interglaciaireâ avec des plages marines anciennes, des coulĂ©es
de boue, fentes de gel, loess et limons... Une carapace latĂ©ritique dâĂąge tertiaire subsiste
en quelques endroits.
La plupart de ces falaises sont érodées à la base par la mer, mais de nombreux ébou-
lements sont dus aux fortes pluies hivernales. Ces phénomÚnes sont favorisés par la
topographie en fond de vallon qui concentre les eaux, mais Ă©galement par des pratiques
culturales inadaptées. Le cas le plus critique, en ce qui concerne le recul du rivage, est
celui de la plage de lâHĂŽtellerie (Hillion). Cette falaise subit dâune part lâattaque des hou-
les du nord-ouest qui pĂ©nĂ©trent dans lâanse, dâautre part elle est adossĂ©e Ă un champ
pentu et récolte les eaux pluviales qui la déstabilise (Bonnot-Courtois, 1995).
Habitats
Sur lâensemble du site Natura 2000, 31 habitats dâintĂ©rĂȘt communautaire, dont 4 prio-
ritaires ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, ainsi que 3 habitats dâintĂ©rĂȘt patrimonial.
IInnddiiccee ddee ddééggrraaddaattiioonn
Un indice de dégradation des habitats a été établi lors de la réalisation de la cartogra-
phie des habitats. Cet indice varie de 0 (non dégradé) à 3 (trÚs dégradé).
Sur lâensemble du site, aucun site trĂšs dĂ©gradĂ© nâa Ă©tĂ© observĂ©. 71% des habitats ter-
restres sont dans un état de conservation favorable (non dégradés), 29% sont faiblement
dégradé et 0.1% sont dégradés.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.3 -Evaluation de la valeur patrimoniale
Fig. n° A3.2- Cartes de localisation des
habitats dâintĂ©rĂȘt patrimonial.
A3.2a - pointe du Roselier
A3.2b - anse dâYffiniac et de Morieux
A3.2c - cÎte de Morieux à Pléneuf
A3.2d- détail des dunes de Bon Abri et
de la falaise de Morieux
A3.2e- carte des habitats marins de la
ZPS Baie de Saint-Brieuc
Fig. n° A3.1- Carte de localisation
des sites gĂ©ologiques dâintĂ©rĂȘt
patrimonial
Baie de Saint-Brieuc
Plan de référence
[VolumeA ]
A.36
% de surface
code
Natura
2000
type d'habitat
Surface
(ha)
Indice de dégradation
0
1
2
3
Eau x m
m arin e s ee t m
m ilie u x Ă Ă m
m aré e s
1130
estuaire (slikke de la mer à marée)
179
14
86
1140
replats boueux ou sableux exondés à marée basse
1064
76
24
* 1150
lagunes cĂŽtiĂšres
0.074
100
*
1170
estran rocheux (récifs)
nd
nd
Falais e s m
m aritim e s ee t pp lag e s dd e gg ale ts
1210
végétation annuelle des laisses de mer
0.55
82.1
17.9
* 1221
végétation vivace des rivages de galets
0.8
100
* 1223
groupement Ă cambe atlantique
0.05
100
1230
falaises avec végétation des cÎtes atlantiques et pelouses pionniÚres 17.7
90.6
7.9
1.5
* 2135
pelouse xérophile calcicole
19.5
5.2
94.8
Marais ee t pp ré s -ss alé s aatlan tiq u e s ee t cc o n tin e n tau x
1311
gazons Ă salicornes des niveaux bas
10.5
100
* 1313
végétations annuelles pionniÚres
0.5
100
1320
prés à spartine
10.9
100
1332
prés salés atlantiques
23.4
99.22 0.78
* 1333
prés salés atlantiques de niveau supérieur du schorre et roseliÚres
17.9
100
* 1335
prés salés atlantiques à chiendent
5.1
100
* 1336
prés salés des hauts de plage
0.17
100
* 1420
fourrés halophiles des prés salés
34.1
100
* 1422
fourrés halophiles des prés salés à salicornes pérennes
29.5
100
Du n e s m
m aritim e s dd e s rriv ag e s aatlan tiq u e s
2110
dunes mobiles embryonnaires
0.21
100
2120
dunes blanches à oyat et à fétuque
0.45
69.5
30.5
2131
dunes grises septentrionales
2.4
50
50
* 2180
chĂȘnaie-frĂȘnaie sur dunes (faciĂšs Ă Populus alba)
7.76
100
De p re s s io n s hh u m id e s iin trad u n aire s
* 2191
mares dunaires Ă
Drepanocladus
0.15
100
* 2192
pelouses pionniĂšres des pannes dunaires
0.41
100
* 2194
prairies humides dunaires calcicoles
0.2
14
86
* 2195
roseliÚre et cariçaies dunaires
0.1
100
Eau x dd o u c e s ee t zzo n e s hh u m id e s
* 3150
mares eutrophes Ă lentilles d'eau
0.015
100
Lan d e s ee t ffo u rré s tte m p é ré s
40.30
lande sÚche à bruyÚre cendrée
12.5
97.6
2.4
* 2136
lisiĂšre xero-thermophile dunaire
0.45
Bo is e m e n ts
* 92A0
forĂȘt galerie Ă saules fragiles
1.25
100
* 91A0
chĂȘnaies thermo-atlantiques
66
100
1505.57 ha
70.6
%
29.3
%
0.1
%
0
%
Tab.A3.1 - Indice de dĂ©gradation des habitats dâintĂ©rĂȘts communautaire et patrimonial du site
de la baie de Saint-Brieuc (en % de surface)
indice de dégradation 0 : non dégradé à 3 : trÚs dégradé
en gras : habitat prioritaire
* : habitat non inventorié dans le formulaire standard transmis à la Commission Européenne en 1998
nd : surface non définie
remarques :
lâindice de dĂ©gradation ne prend pas en compte les impacts liĂ©s aux dĂ©pĂŽts dâalgues vertes sur les habitats des
prés-salés.
A.37
E
Ettaatt ddee ccoonnsseerrvvaattiioonn ddeess hhaabbiittaattss
Lâestran
On dispose Ă lâheure actuelle de peu dâĂ©lĂ©ment afin dâĂ©valuer lâĂ©tat de conservation
des habitats marins intertidaux. LâĂ©valuation de la qualitĂ© des peuplements benthiques
réalisée par Le Moal et Bouteille (1998) montre un état de conservation excellent ou nor-
mal dans la trÚs grande majorité des stations. Les sites présentant un état de déséquilibre
faible sont situĂ©es Ă lâouest de la baie. La perturbation majeure se situe dans lâanse de
Morieux, au niveau de lâembouchure du Gouessant. Si on applique la mĂ©thodologie dĂ©fi-
nie par Le Moal et Bouteille (1998) aux peuplements benthiques observés en 2001 par Le
Mao et
al
. (2002), on obtient pour lâensemble de lâestran, 67% de peuplements excellents
et 37% de peuplements normaux. Ces rĂ©sultats Ă lâĂ©chelle du fond de baie ne prennent
pas en compte des déséquilibres localisés engendrés par des activités périphériques au site
(comme par exemple lâimpact de la dĂ©charge de la grĂšve des Courses).
Les peuplements benthiques sont relativement stables depuis 15 ans. Les assemblages
faunistiques sont quasiment identiques entre 1988 et 2001, dĂ©finissant les mĂȘmes unitĂ©s
benthiques tant du point de vue de leurs répartitions que de leurs compositions.
Toutefois deux espĂšces (
Cerastoderma edule
(coque) et de
Macoma balthica
) ont subi une
diminution de leurs effectifs et une réduction de leur aire de répartition. Il est difficile
dâinvoquer les facteurs responsables de cette rĂ©gression, mais elle pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă la
détérioration de la qualité des eaux (
voir page A.62
). Cet espace est directement sous l'in-
fluence de l'eutrophisation qui se manifeste par l'augmentation des apports d'origine
continentale, à la fois urbaine et agricole, et se traduit sur ces estrans par une proliféra-
tion massive d'algues vertes. Les apports excédentaires de matiÚre organique peuvent se
traduire par une modification qualitative des peuplements avec perte d'espĂšces sensibles
au bĂ©nĂ©fice d'espĂšces opportunistes. Lâimpact majeur des marĂ©es vertes concerne princi-
palement les habitats de haut de plage.
Du point de vue de l'estran rocheux présent sur le site, la dégradation majeur ede l'ha-
bitat est liée à la colonisation des rochers par les hußtres creuses (
Crassostrea gigas
) dont
l'incidence n'est pas étudiée ( Dauvin, 1997).
Les marais et prés-salés atlantiques
Les mesures de conservation mises en place avec la création de la réserve naturelle
(zone de protection renforcée) permettent la bonne conservation des marais maritimes
de lâanse dâYffiniac et de lâestuaire du Gouessant. La dynamique de ces milieux est loca-
lement reconnue comme stable (
voir page A.49
). Seule lâextraction de la marne Ă proximi-
tĂ© du schorre Ă lâouest de lâanse dâYffiniac induit une dĂ©stabilisation du front du schorre
et un recul de celui ci. Lâunique source de dĂ©gradation de ces habitats est liĂ©e Ă lâĂ©choua-
ge des algues vertes (principalement sur le haut-schorre), modifiant le fonctionnement
des prés-salés (
voir page A.65
).
A. Approche descriptive et analytique
Plan de gestion/document d'objectif
La lagune
La petite station constituĂ©e de la dĂ©pression Ă
Ruppia maritima
située dans le polder
dâHillion correspond Ă une petite mare subissant des fluctuations importantes. Ceci se
traduit par des périodes trÚs sÚches, durant lesquelles la végétation "brûle", laissant appa-
raßtre des fentes de retrait sur les sols argileux, et des périodes inondées, durant lesquel-
les le
Ruppia
forme un tapis mono-spécifique dense. La conservation de cet habitat est
fortement liée à cette variation des niveaux d'eau.
La végétation de haut de plage
Le piĂ©tinement, lâĂ©chouage massif dâalgues vertes et le nettoyage systĂ©matique des
hauts de plages contribuent pour une trÚs large part à la raréfaction voire à la disparition
de cet habitat. Il nâest bien conservĂ© quâau niveau des petites plages ne disposant pas dâac-
cÚs directs. Dans le cas de Bon Abri, ces habitats sont pratiquement totalement détruits
par le piĂ©tinement des galopeurs ou parfois lors des ramassages dâalgues vertes.
Le cordon de galets
La proximité du site balnéaire des Rosaires induit une trÚs forte fréquentation du cor-
don avec la dégradation de la végétation par le piétinement et sa rudéralisation, principa-
lement dans son extrémité ouest.
La végétation des falaises
Les fortes contraintes Ă©cologiques permettent de maintenir naturellement une zona-
tion caractéristique de pelouse ouverte, puis de pelouse fermée et enfin de lande. Leur
répartition est également liée à la profondeur et à la composition des sols. La dynamique
actuelle semble stable et permet de prĂ©server les habitats de falaises intĂ©ressants, mĂȘme
s'ils n'occupent qu'une frange limitée en front de falaise.
La pression touristique ne pose, pour le moment, pas de réels problÚmes car la cÎte
ne présente pas de sites phares particuliÚrement visités. Les pointes plus connues situées
au Nord du périmÚtre (pointe d'Erquy, cap Fréhel) absorbent une grande partie des tou-
ristes de passage. Sur le site, les promeneurs suivent le chemin de randonnée et pénÚtrent
peu sur les zones sensibles qui se trouvent en position sub-verticale ou sont protégées
par la présence de fourrés impénétrables. La lande sÚche de l
'Ulici maritimi-Ericetum cine-
reae
n'est en aucun point menacée par le piétinement.
Toutefois, sur quelques pointes et grands promontoires plus fréquemment visités
(pointes du Pissot, des Guettes, Saint-Maurice, promontoire de BĂ©liardâŠ), le piĂ©tine-
ment favorise l'apparition de passages dénudés, mais ceux-ci restent relativement modé-
rĂ©s et induisent mĂȘme la rĂ©apparition des pelouses rases du
thero-Airion
et de certaines
espÚces calcicoles qui n'apparaissent pratiquement pas sur les pelouses fermées comme
Helianthemum nummularium
ou
Hypericum montanum.
Les falaises proches des agglomérations comme à Pléneuf-Val-André ou prÚs de la
pointe de Cesson se voient polluées de plantes naturalisées ou introduites comme
Centranthus ruber
ou
Senecio cineraria
, mais celles-ci restent peu Ă©touffantes et permettent Ă
Baie de Saint-Brieuc
Plan de référence
[VolumeA ]
A.38
A.39
la flore naturelle des falaises de rester présente. Les plantes rudérales comme
Carduus
tenuiflorus
, s'épanouissent également aux abords des agglomérations comme dans l'anse
du Pissot ou sur les plages fréquentées. Mais c'est essentiellement en bordure des che-
mins que cette influence se fait sentir et tend à étouffer la végétation spontanée.
Les landes sĂšches Ă Erica Cinerea
La lande sĂšche de l'
Ulici maritimi-Ericetum cinereae
occupe des espaces généralement res-
treints. Sa dynamique semble stable car elle occupe des stations chaudes et bien exposées
sur substrat relativement maigre, ce qui limite l'Ă©volution vers les landes Ă prunelliers ou
Ă fougĂšres des sols plus frais et profonds.
Les dunes
Les milieux dunaires représentent des habitats particuliÚrement vulnérables en raison
de leurs caractéristiques intrinsÚques (matériaux meubles, évolution dynamique perma-
nente..) et de l'intĂ©rĂȘt du grand public pour ce type d'espaces naturels. Ces paysages trĂšs
fragiles nécessitent la mise en place de plans de gestion trÚs stricts. Le piétinement repré-
sente le principal facteur de dégradation, bien que les secteurs dégradés représentent de
faibles surfaces.
La zone ouest (hors réserve naturelle), est occupée par un camping privé qui est à l'o-
rigine de la banalisation floristique. Le sable reste relativement fixé grùce à l'apparition de
plantes tolérantes au piétinement (ray-grass, plantain..). Il n'y a en effet, que trÚs peu de
zones dénudées.
Par ailleurs, entre les cheminements prioritaires, quelques plantes relictuelles des
pelouses rases de la dune grise parviennent à se maintenir. La présence du camping joue
donc un rÎle banalisant mais non destructeur. Les potentialités de régénération restent
donc importantes.
Les boisements
Les boisements observés ne présentent pas de signes de perturbation. La pression
touristique reste modérée et la gestion forestiÚre en taillis sous futaie permet d'obtenir
des individus de belle taille et de conserver des sous bois relativement ouverts, présen-
tant un continu arbustif caractĂ©ristique. Certaines formations semblent mĂȘme poursuiv-
re une dynamique naturelle sans intervention humaine, c'est le cas des peuplements de
pente Ă frĂȘnes.
La saulaie rivulaire Ă
Salix fragilis
de Bout-de-Ville présente un sous bois largement
envahi par les espĂšces nitrophiles comme les orties et les ronces. En revanche, les berges
du ruisseau ont conservé un aspect naturel intéressant à base de
Carex pendula, Apium
nodiflorum
et diverses fougÚres qui bénéficient d'une forte humidité atmosphérique. Le site
est réguliÚrement entretenu par fauche et semble dynamiquement stable. Par ailleurs, ce
type d'habitat s'auto-régénÚre spontanément aprÚs perturbation.
A. Approche descriptive et analytique
Plan de gestion/document d'objectif
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.40
Flore
L
Leess eessppÚÚcceess dd''iinnttĂ©Ă©rrĂȘĂȘtt ccoom
mm
muunnaauuttaaiirree
L'oseille ou patience des rochers (
Rumex rupestris
), espĂšce inscrite Ă lâannexe II de la
directive âHabitatsâ a Ă©tĂ© localisĂ©e dans une seule station : falaise de Planguenoual au
nord-est de Pont Rouault. Elle se dĂ©veloppe sur les falaises maritimes oĂč suinte de lâeau
douce, gĂ©nĂ©ralement en situation abritĂ©e. Sa prĂ©sence reste probable dans dâautres sta-
tions du site Natura 2000. Elle est Ă©galement prĂ©sente de part et dâautre du site Natura
2000 (sur les communes de Frehel et dâEtables).
Le fragon (
Ruscus aculeatus
), espĂšce inscrite Ă l'annexe V de la directive âHabitatsâ, est
une plante thermophile largement présente dans l'ouest de la France et peut se trouver
aisément dans les sous-bois et les ourlets forestiers atlantiques en situation chaude (bord
de mer, versants exposĂ©s sudâŠ). Les stations les plus remarquables sont : Tour de
Cesson, GrÚve de Langueux, Estuaire du Gouessant... Mais cette espÚce a été rencontrée
sur pratiquement tout le site, aussi bien en lisiĂšre de boisements dans les
Rubio-Quercetum
,
que dans les haies ou directement sur les falaises parmi les landes Ă ajoncs et ronces. Elle
peut Ă©galement apparaĂźtre directement dans les pelouses en compagnie du lierre et de l'i-
ris fétide en situation relativement exposée. Compte tenu de sa vaste répartition en
Bretagne, aucune mesure de gestion de cette espĂšce nâest Ă envisager.
L
Leess eessppÚÚcceess dd''iinnttĂ©Ă©rrĂȘĂȘtt ppaattrriim
moonniiaall
21 espĂšces prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt patrimonial (protĂ©gĂ©es aux niveaux europĂ©en, natio-
nal, régional, ou inscrites sur la liste rouge de la flore menacée en France ou du massif
Armoricain) ont été inventoriées dans le site. A cela on peut ajouter 19 espÚces de
champignons rare ou trÚs rares présent sur les dunes de Bon Abri.
espĂšces
IntĂ©rĂȘt
patrimonial
En
réserve
Hors
réserve
R um e x rrup e stris
Patience des rochers
Européen
*
C ram b e m
m aritim a
Chou marin
National
*
*
Ery n g ium m
m aritim um
Panicaut de mer
RĂ©gional
*
*
Pare n tuc e llia llatifo lia
Bartsie feuillue
RĂ©gional
*
*
Arb utus uun e d o
Arbousier
RĂ©gional
*
Blac ksto n ia pp e rfo liata
Centaurée jaune
RĂ©gional
*
He lian th e m um nn um m ularium
HĂ©lianthĂšme commun
RĂ©gional
*
Lim o n ium oo v alifo lium
Statice Ă feuilles ovales
RĂ©gional
*
Brassic a oo le rac e a
Chou potager
L.rouge Fr.
*
Av e n ula pp ub e sc e n s
Avoine pubescent
L.rouge Arm
*
C y n o g lo ssum oo ffic in ale
Cynoglosse officinale
L.rouge Arm
*
*
O p h ry s aap ife ra
Ophrys abeille
L.rouge Arm
*
*
Po te n tilla nn e um an n ian a
Potentille printaniĂšre
L.rouge Arm
*
Dac ty lo rh iza pp rae te rm issa
Orchis négligé
L.rouge Arm
*
Hy p e ric um m
m o n tan um
Millepertuis des montagnes
L.rouge Arm
*
Lim o n ium nn o rm an n ic um
Statice
L.rouge Arm
*
*
Sp iran th e s ssp iralis
Spiranthe contourné
local
*
Ge ran ium ssan g uin e um
GĂ©ranium sanguin
local
*
Lath y rus aap h ac a
Gesse aphylle
local
*
Dian th us aarm e ria
Oeillet velu
local
*
An ac am p tis pp y ram id alis
Orchis pyramidal
local
*
*
R up p ia m
m aritim a.
Ruppia maritime
local
*
Fig. n° A3.3- Carte de localisation
des espĂšces vĂ©gĂ©tales dâintĂ©rĂȘt
patrimonial
Tab. n° A3.2 - Liste des espĂšces vĂ©gĂ©tales dâintĂ©rĂȘt patrimonial prĂ©sentes sur la rĂ©serve
naturelle et sur le site Natura 2000.
(L.rouge Fr : espÚce inscrite sur la liste rouge française ; L.rouge
Arm : espĂšce inscrite sur la liste rouge du massif armoricain)
A.41
La richesse patrimoniale au niveau végétal est donc relativement bonne, mais le prin-
cipal intĂ©rĂȘt du secteur rĂ©side dans la prĂ©sence de nombreuses espĂšces calcicoles parmi
les pelouses de falaise. Celles-ci représentent une originalité intéressante pour une région
trĂšs pauvre en substrats calcaires.
Faune
Invertébrés
De par leur place les situant à la base de la chaßne alimentaire, leur relative sédentari-
té et donc leur réactivité face à une perturbation, les peuplements benthiques sont de
bons indicateurs de lâĂ©tat de santĂ© dâun Ă©cosystĂšme. Leur caractĂ©risation doit permettre
au gestionnaire dâune zone littorale, de dĂ©terminer le degrĂ© de pollution dâun site et Ă©ven-
tuellement dâanticiper les mesures Ă adopter afin dâen limiter les effets (Bellan-Santini,
1968). Dans la baie de Saint-Brieuc, soumise à diverses activités et impacts anthropiques,
lâĂ©tude des peuplements benthiques est fondamentale pour caractĂ©riser âlâĂ©tat de santĂ©â
de la baie, et pour estimer les ressources trophiques disponibles pour les producteurs
secondaires et les prédateurs tels que les oiseaux ( Goss-Custard, 1968, 1979 ; Le Mao et
al.
, 2002).
MalgrĂ© leur importance fonctionnelle, les invertĂ©brĂ©s continentaux ont Ă©tĂ© jusquâĂ
présent peu étudiés. Avec la création de la réserve naturelle, les premiÚres études ont été
entreprises sur le secteur dunaire de Bon-Abri et sur les prĂ©s-salĂ©s de lâanse dâYffiniac.
Ces premiĂšres Ă©valuations des peuplements dâinvertĂ©brĂ©s ont permis dâenrichir notre
connaissance de la faune bretonne (Haguet et
al.
, 2002).
Poissons
Une seule espÚce présente sur la réserve naturelle est protégée au niveau national : la
truite de mer (
Salmo trutta trutta
). Elle frĂ©quente les anses dâYffiniac et de Morieux ainsi
que lâestuaire du Gouessant.
Amphibiens et reptiles
Le secteur en rĂ©serve naturelle du site de Bon Abri recĂšle 7 espĂšces dâamphibiens
dont 3 sont dâintĂ©rĂȘt communautaire (annexe IV). Ce site de Bon Abri recĂšle Ă©galement
3 espĂšces de reptiles protĂ©gĂ©es au niveau national et dont deux sont inscrites Ă lâannexe
IV de la directive âHabitatsâ.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.3 -Evaluation de la valeur patrimoniale
statut international
Convention de Berne directive habitat
statut
national
annexe II annexe III annexe IV annexe V protégé
statut
biologique
Triturus helveticus
Triton palmé
Rep.
Bufo calamita
Crapaud calamite
Rep.
Bufo bufo
Crapaud commun
Rep.
Pelodytes punctatus
Pélodyte ponctué
Rep.
Hyla arborea
Rainette verte
Rep.
Rana kl.esculenta
Grenouille verte
Rep.
Rana dalmatina
Grenouille agile
Rep.
Podarcis muralis
LĂ©zard des murailles
?
Lacerta viridis
LĂ©zard vert
?
Natrix natrix
Couleuvre Ă collier
?
Vipera berus
VipÚre péliade
?
Tab. n° A3.3 - Liste des espĂšces dâamphibiens et de reptiles inventoriĂ©es sur la rĂ©serve naturelle
Rep : reproduction constatée sur le site
Sur la zone des dunes de Bon Abri, hors rĂ©serve naturelle, 3 espĂšces dâamphibiens ont
été notées dont
Bufo calamita
et
Hyla arborea
qui sont inscrites Ă lâannexe IV de la directi-
ve âHabitatsâ. Cette derniĂšre espĂšce semble ĂȘtre plus abondante sur cette partie des
dunes que sur la zone en rĂ©serve naturelle (Allain, 2001). On peut Ă©galement ajouter Ă
cela, dans le site Natura 2000, la présence de la coronelle lisse (
Coronella austriaca
) sur les
falaises de BĂ©liard (espĂšce inscrite Ă lâannexe IV de la directive âHabitatsâ) et du triton
palmé (
Triturus helveticus
) dans le bois de Saint-Ilan à Langueux (espÚce protégée au niveau
national).
avifaune
espĂšces dâintĂ©rĂȘt communautaire
ZPS Baie de saint-Brieuc
Au titre de la directive pour la conservation des oiseaux sauvages, la Zone de
Protection Spéciale (ZPS) Baie de Saint-Brieuc a été désignée en 1990 sur 1357 ha de
domaine public maritime. La liste ornithologique transmise à la Commission Européenne
contenait 19 espĂšces dont deux inscrites en annexe I de la directive. Dans le cadre de la
rĂ©daction du document dâobjectif Natura 2000, cette liste Ă Ă©tĂ© rĂ©actualisĂ©e. Parmi les
espĂšces de la Directive Oiseaux hivernant en baie de Saint-Brieuc, 5 sont inscrites en
Annexe I :
- Le combattant variĂ©, dont lâeffectif est en augmentation depuis 1995, et pour lequel
la baie de Saint Brieuc accueille plus de 15% de la population nationale hivernante,
- L'aigrette garzette, présente toute l'année et dont les effectifs augmentent depuis ses
premiers recensements en 1992,
- Le faucon pĂšlerin, dont 1 Ă 2 individus hivernent en baie depuis 1983,
- La barge rousse, dont les effectifs sont aujourd'hui stables aprĂšs de fortes fluctua-
tions entre les années 1970 et 1990,
- Enfin le martin pĂȘcheur, dont les effectifs semblent stables.
La baie accueille, pour 7 espĂšces, plus de 2% de la population nationale hivernante.
Pour les anatidés :
- La bernache cravant confĂšre son importance internationale Ă la baie. Ses effectifs
sont relativement stables depuis 1990 malgré une population nationale en diminution.
- Le tadorne de Belon, pour lequel la baie représente une zone de refuge climatique,
voit ses effectifs diminuer depuis 1996 aprÚs une hausse significative entre les années
1970 - 1990.
- Le canard pilet, dont les effectifs croissants jusqu'en 1986 ont tendance Ă diminuer
depuis, alors que la population nationale semble augmenter légÚrement depuis 1992.
Pour les limicoles :
- L'hußtrier pie, pour lequel la baie représente une zone de refuge climatique, ne pré-
sente pas de tendance significative de ses effectifs depuis 1970.
- Le bécasseau maubÚche voit ses effectifs croßtrent depuis 1985
- Le courlis cendrĂ© semble ĂȘtre en augmentation sur la baie, aprĂšs de nombreuses fluc-
tuations jusqu'en 1996.
- Et la barge rousse dont nous avons déjà parlé ci-dessus.
Le reste des espĂšces rĂ©vĂšle des effectifs ne prĂ©sentant pas de tendance significative Ă
l'exception du pluvier argenté et de la macreuse noire, tous deux en augmentation. Il est
à noter que cette derniÚre n'est recensée que depuis 1994.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.42
A.43
ZPS Ilot du Verdelet
Aucun suivi ornithologique régulier n'a été réalisé depuis plusieurs années sur la ZPS
de l'Ăźlot du Verdelet notamment au niveau des effectifs des espĂšces nicheuses. Les chiff-
res donnés dans le tableau ci-dessus refléteraient, par rapport aux effectifs connus par
les ornithologues locaux au début des années 1990, une tendance à la baisse, concernant
avec certitude le goéland argenté et le cormoran huppé.
Ces observations sont toutefois Ă prendre comme information, en attendant la mise
en place de suivis réguliers à compter du printemps 2004.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.3 -Evaluation de la valeur patrimoniale
Tab. n° A3.4 - liste rĂ©actualisĂ©e des espĂšces dâoiseaux dâintĂ©rĂȘt communautaire (au titre de la directive oiseaux)
présent sur la ZPS Baie de Saint-Brieuc
Evaluation du site
EspĂšce
statut
Effectif
hivernant
(moyenne
1990-2003)
Tendance
dâĂ©volution
des effectifs
depuis 1990 Population
(1)
Conservation
(2)
Isolement
(3)
Globale
(5)
Aigrette garzette
Eg re tta gg arze tta
Hivernage
20
Ă
D
Bernache cravant
Branta bernicla
Hivernage
3500
Ă
B
A
C
A
Tadorne de Belon
Tadorna tadorna
Hivernage
Reproduction
220
90
Ă
96
Ă
03
B
A
C
A
Canard colvert
Anas platyrhynchos
Hivernage
Reproduction
410
Ă
D
Canard pilet
Anas acuta
Hivernage
280
Ă
B
A
C
B
Canard siffleur
Anas penelope
Hivernage
Etape migratoire
830
Ă
C
B
C
B
Canard chipeau
Anas strepera
Hivernage
30
Ă
D
Cabard souchet
Anas clypeata
Hivernage
27
Ă
D
Sarcelle dâhiver
Anas crecca
Hivernage
170
Ă
D
Macreuse noire
Melanitta nigra
Hivernage
650
Ă
C
A
C
A
Faucon pĂšlerin
Falc o pp e re g rin u s
Hivernage
2
Ă
D
HuĂźtrier pie
Haematopus ostralegus
Hivernage
2400
Ă
B
A
C
A
Grand gravelot
Charadrius histicula
Hivernage
97
Ă
C
A
C
A
Pluvier argenté
Pluvialis squatarola
Hivernage
240
Ă
C
A
C
A
Vanneau huppé
Vanellus vanellus
Hivernage
200
D
BĂ©casseau maubĂšche
Calidris canutus
Hivernage
2600
Ă
B
A
C
A
BĂ©casseau variable
Calidris alpina
Hivernage
2700
Ă
C
A
C
A
Tournepierre Ă collier
Arenaria interpres
Hivernage
93
Ă
D
Chevalier gambette
Tringa totanus
Hivernage
33
D
Barge rousse
Lim o s a llap p o n ic a
Hivernage
Etape migratoire
570
Ă
B
A
C
A
Courlis cendré
Numenius arquata
Hivernage
330
90
Ă
96
Ă
03
B
A
C
A
Combattant varié
Ph ilo m ac h u s
p u g n ax
Hivernage
22
Ă
A
A
C
A
Martin pĂȘcheur
Alc e d o aatth is
Hivernage
Ă
D
(1) taille de la population dans la ZPS considérée par rapport à la population nationale de l'espÚce.
A pour 15% < x < 100% , B pour 2% < x < 15%, C pour 0,1%< x < 2% , D pour population non significative (<0,1%)
(2)La rubrique conservation reflĂšte la dynamique de la population
(3) Le degré d'isolement de la population présente dans la ZPS est estimé par rapport à la répartition des populations connues de l'espÚce dans son aire de
répartition en France.
(4)La note globale est estimée à partir de la synthÚse des critÚres précédents.
EspÚces en gras : espÚces inscrites à l'annexe 1 de la directive oiseaux : espÚces faisant l'objet de mesures spéciales de conservation en particulier en ce qui
concerne leur habitat (Zone de Protection Spéciale).
Tab. n° A3.5 - Liste réactualisée
des espĂšces dâoiseaux dâintĂ©rĂȘt
communautaire (au titre de la
directive oiseaux) prĂ©sent sur lâĂźlot
du Verdelet de la ZPS Iles du
Grand Pourrier et du Verdelet
Evaluation du site
EspĂšce
statut
Effectif
nicheur
(nb de
couple)
Population
(1)
Conservation
(2)
Isolement
(3)
Globale
(5)
Cormoran huppé
Phalacrocorax aristotelis
Reproduction
3
D
Grand cormoran
Phalacrocorax carbo
Reproduction
81
B
A
C
A
HuĂźtrier pie
Haematopus ostralegus
Reproduction
1-5
D
Goéland argenté
Larus argentatus
Reproduction
90
C
A
C
A
Goéland marin
Larus marinus
Reproduction
1
D
espĂšces nicheuses
Parmi les 13 espĂšces dâoiseaux nicheuses sur le
site Natura 2000, 3 le sont sur la réserve. Les pas-
sereaux fréquentent la frange littorale, les falaises
et les prés-salés. Les prés-salés permettent la nidi-
fication de plusieurs espĂšces de passereaux
comme la bergeronnette flavéole (
Motacilla flava
flavissima
).
Le tadorne de belon (
Tadorna tadorna
) niche et
hiverne en fond de baie, en particulier dans lâes-
tuaire du Gouessant et dans lâanse dâYffiniac dans
le secteur de Fontreven (Hillion).
LâilĂŽt du Verdelet permet la nidification de 6
espÚces (hußtrier-pie, goéland argenté, goéland
brun, goéland marin, cormoran huppé et grand cormoran).
espĂšces hivernantes
52 espĂšces dâhivernant rĂ©gulier ont Ă©tĂ© notĂ©es sur la rĂ©serve naturelle de la baie de
Saint-Brieuc. Il sâagit principalement de limicoles et dâanatidĂ©s.
Les limicoles prĂ©sentent un intĂ©rĂȘt majeur dans le peuplement ornithologique de
lâespace intertidal de la baie. En pĂ©riode hivernale, leur effectif correspond Ă un quart du
nombre total dâoiseaux du site. Les limicoles sont reprĂ©sentĂ©s par 6 espĂšces dominantes :
hußtrier-pie, courlis cendré, pluvier argenté, bécasseau maubÚche, bécasseau variable et
barge rousse.
Compte tenu des effectifs recensés, le fond de baie atteint un niveau
dâintĂ©rĂȘt national dans lâhivernage des limicoles toutes espĂšces confondues, et
international pour le bécasseau maubÚche et la barge rousse lors de vagues de
froid.
En moyenne sur les hivers de 1996 Ă 2000, la baie de Saint-Brieuc a accueilli prĂšs de
11% des barges rousses, prÚs de 10% des bécasseaux maubÚches, et 4% des hußtriers-pies
hivernant en France.
Les anatidés sont qualitativement et quantitativement moins bien représentés que les
limicoles. Ils stationnent en fond de baie de novembre à février. Les effectifs et la diver-
sité spécifique sont les plus élevés en janvier. Les premiers mouvements de migration
sont enregistrés en octobre et en mars.
Aujourdâhui plus de 4000 bernaches cravant hivernent sur le site, soit 4.5% de
lâeffectif national et plus de 1% de lâeffectif mondial, ce qui confĂšre Ă la baie de
Saint-Brieuc une valeur internationale.
Le site a Ă©galement une valeur nationale pour les canards siffleurs (3,5% de
population nationale) et pilet (prĂšs de 2%), et le fond de baie accueille certaines
années plus de 1% de la population nationale de macreuse noire.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.44
Statut de protection
total RĂ©serve
Naturelle
Natura
2000
(hors
réserve)
CITES
Annexe 1
24
17
17
Annexe1
1
1
Annexe2
19
13
14
Convention de
Washington
Annexe 3
11
10
4
Convention de
Bonn
Annexe 2
97
90
30
Annexe 2
127
99
83
Statut
international
Convention de
Berne
Annexe 3
80
73
36
Annexe 1
48
42
20
Annexe 2
64
58
33
Statut
européen
Directive
oiseaux
Annexe 3
19
18
6
Statut national
147
119
96
Tab. n° A3.6 - Nombre dâespĂšces dâoiseaux prĂ©sentes sur la rĂ©serve naturelle
et sur le site Natura 2000 (hors réserve) en fonction du statut de protection
A.45
Les marais maritimes de lâanse dâYffiniac et de lâestuaire du Gouessant constituent
une ressource alimentaire utile en hiver pour de nombreux passereaux (alouette des
champs, pipit farlouse...).
La baie de Saint-Brieuc constitue un refuge en cas
de vague de froid dans les régions septentrionales de
lâEurope. Dans ces conditions, le fond de baie consti-
tue une zone de repli dâintĂ©rĂȘt international pour les
anatidés et les limicoles, comme par exemple en 1987.
Il peut Ă©galement servir de refuge pour de nombreux
passereaux granivores (alouettes, bruants...) et les tur-
didés qui résistent mal aux températures négatives
accompagnĂ©es dâun enneigement (GEOCA, 1994).
espĂšces de passage
Le fond de baie est une escale migratoire pour 107 espĂšces. Il sâagit de migrations prĂ©-
nuptiales (mars-mai) ou post-nuptiales (aoĂ»t-septembre). Câest en particulier le cas pour
le courlis corlieu, le grand gravelot, le tournepierre à collier ou les bécasseaux sanderling
et minute, les chevaliers arlequin et aboyeur...A cela peuvent sâajouter 5 espĂšces de migra-
teurs occasionnels.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.3 -Evaluation de la valeur patrimoniale
EspĂšce
Effectif national
moyen
janv 1996-2002
Effectif moyen
de la Baie
janv 1996-2002
Importance de la Baie
ANATIDES
bernache cravant
95 630
4 133
internationale
tadorne de Belon
51 687
228
canard chipeau
17 232
36
canard colvert
202 653
435
canard pilet
16 197
289
nationale
canard siffleur
41 624
1182
nationale
canard souchet
25 643
41
sarcelle d'hiver
96 109
175
macreuse noire
29 622
533
nationale
LIMICOLES
huitrier pie
64 714
2 576
nationale
pluvier argenté
30 171
328
nationale
grand gravelot
12 771
103
nationale (96/97)
tournepierre Ă collier
9 329
101
nationale
courlis cendré
21 771
312
nationale
barge rousse
7 043
648
nationale
chevalier gambette
5 193
35
nationale (00/01)
bécasseau maubÚche
31 014
2 999
nationale -
internationale (98/02)
bécasseau variable
321 286
2 832
nationale (98/01/02)
Tab. n° A3.7 - Importance de la baie de Saint-Brieuc pour les populations de limicoles et
dâanatidĂ©s (moyenne des effectifs pour la France et pour la baie de Saint-Brieuc
pour les années 1996 à 2002)
(Vidal & Ponsero, 2003)
Tab. n° A3.8 -Principales espÚces dont les effectifs ont
augmentĂ© durant la vague de froid de lâhiver 1987 (GEOCA, 1994)
EspĂšce
Effectif
moyen
janv 1988-1991
Effectif
janvier
1987
augmentation
ANATIDES
tadorne de Belon
266
510
1,9
canard siffleur
623
1 400
2,2
LIMICOLES
huitrier pie
4020
9750
2,4
pluvier argenté
226
557
2,5
courlis cendré
593
980
1,5
barge rousse
656
800
1,3
Evaluation qualitative de la biodiversité
Diversité et originalité
5
Ăšme
baie au monde pour lâamplitude de ses marĂ©es (plus de 13 mĂštres de marnage), la
baie de Saint-Brieuc fait partie des trois plus grandes baies de la cĂŽte nord de la Bretagne.
La mer peut se retirer à plus de 7 kilomÚtres, découvrant un paysage marin entre terre et
mer évoluant au rythme des marées. Ce paysage exceptionnel, changeant à chaque
instant, est à chaque marée remodelé, modifié.
La réserve naturelle et le site Natura 2000 englobent tous les milieux caractérisant une
baie : sables et sablons, roseliÚres, vasiÚres et prés-salés ainsi que des dunes et des falai-
ses.
Le vaste estran qui se couvre et se découvre au fil des marées permet un développe-
ment planctonique influençant le fonctionnement de lâensemble de la vaste baie de Saint-
Brieuc.
Le site Natura 2000 constitue une zone remarquable sur le plan paysager, caractéris-
tique du paysage breton nord-armoricain. Son principal intĂ©rĂȘt rĂ©side dans la prĂ©sence de
nombreux habitats dâimportance europĂ©enne.
Taille
30 réserves naturelles françaises sont classées "entre terre et mer" (couvrant
132 996 ha) dont 22 sont situées en France métropolitaine. Du point de vue de la taille,
la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc se situe en 4
Ăšme
position des réserves natu-
relles atlantiques et la premiĂšre de Bretagne. Câest Ă©galement lâune des plus importantes
rĂ©serves naturelles au sein dâune agglomĂ©ration.
La superficie de la réserve naturelle, qui représente environ 50% de l'estran, est un
atout essentiel dans la préservation de la fonction de halte migratoire du site.
Fragilité
La fragilité du site, pris dans sa globalité, réside dans la forte pression humaine (prin-
cipalement des activitĂ©s de loisirs) qui sâexcerce sur les diffĂ©rents milieux et Ă sa pĂ©riphĂ©-
rie immĂ©diate. Les diffĂ©rentes activitĂ©s qui sâaccumulent durant toute lâannĂ©e agissent for-
tement sur le fonctionnement du site, notamment pour les oiseaux ou le secteur dunai-
re.
Le fonctionnement du site est fragilisĂ© par les problĂšmes de pollution quâelle soit dâo-
rigine urbaine ou dâorigine agricole.
Relations et complémentarités
Situé sur les grands axes migratoires, le fond de baie de Saint-Brieuc est une halte
migratoire dâimportance internationale. Le stationnement des oiseaux migrateurs dans la
baie sâinscrit dans un schĂ©ma global Ă lâĂ©chelle de lâaire biogĂ©ographique palĂ©artique cou-
vrant notamment le Groenland et lâEurope.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.46
Le benthos est lâĂ©lĂ©ment essentiel dans le
fonctionnement de la baie.
A.47
Les Ă©cosystĂšmes de fond de baie sont, comme nous l'avons dit, parmi les zones les
plus productives du monde (Pinot, 1998). Ils jouent donc un rĂŽle essentiel dans l'Ă©quili-
bre des chaĂźnes alimentaires marines littorales. De plus, ils servent de nourriceries pour
les jeunes de nombreuses espÚces pélagiques et influencent donc directement l'activité de
pĂȘche cĂŽtiĂšre. Un programme d'Ă©tude sur lâimportance Ă©cologique et Ă©conomique du
fond de la baie de Saint-Brieuc serait nécessaire afin de définir précisément son influen-
ce sur le fonctionnement de lâensemble de la baie.
SituĂ©es Ă lâinterface entre les milieu terrestres et marin, les zones humides littorales
ont un fonctionnement complexe. Elles sont généralement le lieu de concentration maxi-
mum des flux de polluants venant de lâamont. Elles sont Ă©galement un lieu dâĂ©change dâĂ©-
tat des polluants avec un rĂŽle dâĂ©purateur naturel et de filtre.
Valeur Ă©conomique et sociale
Si le fond de la baie de Saint-Brieuc est aujourd'hui protégé pour ses richesses natu-
relles et sa fonction indispensable Ă l'Ă©quilibre de toute la baie, le site est aussi un paysa-
ge que l'homme a utilisé, exploité, façonné, et transformé à travers les ùges.
DĂšs le moyen-Ăąge, les riverains sâorganisent et utilisent les ressources de la baie, prĂ©-
cieux moyens de subsistance. A lâencontre de ces âgrevassinsâ, de riches entrepreneurs
projettent dĂ©jĂ dâassĂ©cher le fond de baie afin dâaugmenter les surfaces agricoles.
Plus tard, avec lâĂšre industrielle se dĂ©veloppe la briqueterie de Langueux exploitant la
marne, la poldĂ©risation des prĂ©s-salĂ©s dâHillion... Au mĂȘme moment lâarrivĂ©e du chemin
de fer des CÎtes du Nord qui désenclave le fond de la baie, favorise le commerce et bou-
leverse les modes de vie.
A partir du début du XX
Ăšme
siĂšcle, les projets dâamĂ©nagement de la baie se multiplient
au risque de la faire disparaßtre. Considérée comme un espace de vase inutile, la baie
devait ĂȘtre assĂ©chĂ©e au nom du âprogrĂšsâ et des besoins dâespaces sans cesse grandis-
sants. Puis vient lâabandon de cet espace qui est illustrĂ© par la crĂ©ation dâune vaste dĂ©char-
ge dans les années 70.
Aujourdâhui, la rĂ©serve naturelle doit non seulement protĂ©ger ce site mais aussi faire
redĂ©couvrir cet espace exceptionnel et peut-ĂȘtre faire Ă©voluer nos liens avec ce territoire.
Quels comportements adopter pour à la fois préserver, utiliser et partager les espaces
naturels avec les différents usagers de la nature ?
A. Approche descriptive et analytique
Plan de gestion/document d'objectif
A
Ev
Ev
olution historique
olution historique
des milieux natur
des milieux natur
els
els
L
âhomme a contribuĂ© de façon plus ou moins directe Ă la
modification de lâenvironnement littoral. Les anses et les
baies ne font pas exception, mais lâapproche a variĂ© au cours
des siĂšcles avec les mentalitĂ©s. Lâenvironnement est une rĂ©alitĂ© complexe
que chacun analyse en fonction du type de sociĂ©tĂ© dans laquelle il vit. Câest
pourquoi nous observons, sur ce littoral des modifications anthropiques
variĂ©es mais qui tendent toujours Ă rĂ©duire le volume oscillant de lâanse ou
de la baie.
4.
A.49
LâĂ©volution du trait de cĂŽte entre le XVIII
Ăšme
siĂšcle et le XIX
Ăšme
siÚcle se caractérise par
la diminution de la surface inondable en fond dâanse et une progradation du schorre.
Lâinstallation de lâhomme en baie de Saint-Brieuc est trĂšs ancienne puisque des vesti-
ges dâĂ©poque prĂ©historique sont retrouvĂ©s dans les sĂ©diments. Les riverains ont toujours
utilisé ce vaste estran.
Anse dâYffiniac
Poldérisation de la cÎte ouest
Le rivage de la cĂŽte ouest de lâanse dâYffiniac (commune de Langueux) est formĂ© de
promontoires rocheux oĂč sâintercalent des falaises meubles (une vingtaine de mĂštres).
Dans la partie sud, la ligne de rivage se situait environ 200 m en arriĂšre au XVIII
Ăšme
siĂš-
cle avant que soit construite la digue de Bout de ville vers le milieu du XIX
Ăšme
siĂšcle. Une
vaste zone poldĂ©risĂ©e sâĂ©tend au pied dâune falaise limoneuse. Avant le XVII
Ăšme
siĂšcle, le
chenal de lâUrne longeait cette partie de la cĂŽte. En deçà de la digue sâest dĂ©veloppĂ© un
schorre à obione en extension depuis les années 50.
Comblement du fond de lâanse dâYffiniac
La commune dâYffiniac, qui a donnĂ© son nom Ă lâanse, ne possĂšde que 500 m de cĂŽte
au milieu du schorre. Il nâen a pas Ă©tĂ© toujours ainsi. Yffiniac aurait eu un port Ă lâĂ©poque
gallo-romaine, mais le comblement de ce fond dâestuaire en a Ă©loignĂ© le rivage.
LâĂ©tude des photographies aĂ©riennes a permis de suivre lâĂ©volution du marais depuis
1952 (Lefeuvre, 2001). Celui-ci est en exhaussement rĂ©gulier compte tenu de lâĂ©loigne-
ment de la filiĂšre qui ne sâest jamais rapprochĂ©e de la digue de Langueux depuis la secon-
de guerre mondiale. Le schorre Ă lâest est nettement moins exhaussĂ© que le schorre ouest,
ce dernier ayant atteint un stade de quasi-équilibre tandis que plus au nord, la végétation
continue sa progression sur lâestran par touffes Ă©parses.
La surface du schorre a progressé de 22 hectares de 1952 à 1998. En fond d'anse, la
surface du schorre reste identique. En effet, il est compris entre deux unités stables, les
digues, et est peu atteint par les marées. Le schorre interne est donc peu soumis à de for-
tes influences qui modifieraient son profil, sauf éventuellement par le débit de l'Urne. De
plus, entre 1952 et 1998, c'est en rive droite de l'Urne que l'avancée moyenne du schorre
est la plus importante, soit 0,38 ha/an, contre 0,1 ha/an pour la rive gauche.
De 1952 à 1983 on observe une progression nette du schorre, malgré quelques ßlots
de régression. La plus forte avancée a eu lieu au niveau du lieu-dit " Le rivage " vers le
nord - est et au niveau du lieu-dit " Morelet " vers l'ouest. Le resserrement est trĂšs net Ă
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.4 - Evolution des milieux naturels
Fig. n° A4.1- Evolution diachronique
du marais de l'anse d'Yffiniac de
1952 Ă nos jours
schorre
externe
rive gauche
schorre
moyen rive
gauche
schorre
interne
schorre moyen
rive droite
schorre
externe rive
droite
TOTAL
1952
37,93
3,26
12
12,71
7,91
73,81
1983
30,88
6,95
12
17,49
15,26
82,58
1993
40,16
7,71
12
19,33
17,72
96,92
1998
38,46
7,39
12
19,29
18,80
95,94
Différence
en ha des
surfaces
Moyenne
annuelle
1952-1983
+8,77
+0,28
1983-1993
+14,34
+1,434
1993-1998
-0,98
-0,196
Tab A4.2- Evolution des marais de
l'anse d'Yffiniac de 1952 Ă nos
jours (surface en ha)
Tab A4.1- Evolution diachronique du marais de l'anse d'Yffiniac de 1952 Ă nos jours (surface en ha)
ce niveau. C'est au cours de la période 1983 - 1993 que la progression du schorre est la
plus importante. Entre 1993 et 1998 on note un inversement de la tendance par rapport
à la période précédente. Au cours de cette période, le schorre a en effet régressé de 0,98
hectare.
Poldérisation de la cÎte est
Sur la cĂŽte est, Ă Hillion, un fermier, J.G. Botrel, en 1823, Ă©lĂšve dans les marais Ă par-
tir de Pissoison dont il est propriétaire une digue de 2,5 Km de long et 4 m de hauteur
afin dâempĂȘcher la pĂ©nĂ©tration des eaux marines sur les espaces cultivables constituĂ©s de
terres sablonneuses et lĂ©gĂšres. En 1824, il y rĂ©coltait de lâorge et du froment. AchevĂ©e en
1847, cette conquĂȘte sur la mer sâest caractĂ©risĂ©e par la crĂ©ation de grandes parcelles qui
ont par la suite été divisées. Les eaux drainées dans les polders sont évacuées dans le
milieu marin par lâintermĂ©diaire de buses creusĂ©es dans la digue. Les excĂ©dents de ferti-
lisation et une proportion de produits phytosanitaires arrivent ainsi dans le schorre. Ces
flux sont totalement inconnus.
Anse de Morieux
Bon Abri
La plage de Bon Abri frange une dĂ©pression bordĂ©e Ă lâouest et Ă lâest par des falaises
mortes n'excédant pas 25 m de hauteur. Le fond de la dépression est occupé par un cor-
don dunaire datant de lâĂąge du bronze Ă lâĂ©poque gallo-romaine sur une superficie actuel-
le de 7.5 ha (750 m de longueur sur 150 Ă 200 m en largeur). La localisation des dunes
est commune Ă beaucoup de sites bretons, orientĂ©es nord/nordâest et installĂ©es Ă la
faveur dâun cap devant un estran largement dĂ©couvert.
A l'Ă©poque gallo-romaine, les dunes devaient former un paysage de transition entre les
surfaces boisées à l'intérieur des terres et la vaste étendue marine que constitue l'anse de
Morieux. Puis les cultures remplacĂšrent les forĂȘts, et les dunes firent office de lieu de
pĂąturage.
Ce n'est qu'aprĂšs la seconde guerre mondiale que l'aspect dunaire de Bon Abri chan-
ge au fur et à mesure que les activités humaines s'y développent. Depuis la guerre et jus-
quâaux annĂ©es 1970, le site a servi de carriĂšre de sable et de terrain de motocross. Le cor-
don a été coupé en deux par une route créée au début des années 1960 permettant aux
mytiliculteurs de rejoindre les bouchots.
Le faciĂšs dunaire est restĂ© rĂ©gressif jusquâen 1982, date Ă laquelle des travaux de rĂ©ha-
bilitation ont été lancés dans la partie est du secteur sur 4 hectares acquis par le Conseil
GĂ©nĂ©ral des CĂŽtes dâArmor. La partie ouest est aujourdâhui occupĂ©e par un camping
privé. Malgré une banalisation de la végétation, cette zone occidentale recÚle encore une
diversité biologique assez remarquable.
Du point de vue de la dynamique végétale, on observe un début de boisement par les
saules de la dune fixée et des dépressions humides.
Estuaire du Gouessant
Dans lâanse de Morieux, la progression des dunes de Bon Abri sâaccompagne dâune
Ă©rosion Ă Grandville. Le dĂ©placement vers lâest du cours du Gouessant entre le XVIII
Ăšme
siĂšcle et 1952 est important. Cette bifurcation sâaccompagne dâune avancĂ©e des dunes Ă
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.50
Restaurées à partir de 1982, les dunes de
Bon Abri recĂšlent une richesse floristique
remarquable formant des habitats dâintĂ©rĂȘt
communautaire prioritaire. Cette diversité
est menacĂ©e dâune part par la surfrĂ©quen-
tation et dâautre part par la dynamique
végétale.
La poldérisation au XIXÚme siÚcle a réduit
le marais maritime de 30 hectares environ,
pour la mise en culture de primeurs.
A.51
Bon abri. A lâinverse, lâimplantation des bouchots vers 1965 a depuis lors freinĂ© les hou-
les et permis au cours du Gouessant de retrouver une orientation sud-est/nord-ouest.
La cÎte de Morieux à Pléneuf-Val-André
A lâest, la baie sâĂ©tend sur prĂšs de 10 Km et est formĂ©e de falaises presque rectilignes
découpées par de petites anses. Auparavant, les plateaux étaient cultivés et les secteurs de
falaises pùturés. Avec la déprise agricole, les pelouses calcaires évoluent naturellement
vers les ourlets pré-forestiers à géranium sanguin ou en fourrés à troÚne. Ces fourrés
apparaissent dĂšs la rupture de pente et peuvent descendre jusquâau pied de falaise. Ceux-
ci régressent au contraire rapidement, au profit de fourrés littoraux à ajoncs et prunelliers
dĂšs que lâon pĂ©nĂštre sur le plateau. Ces landes littorales et ces fruticĂ©es repoussent les
zones de pelouses au niveau des sols les plus maigres, câest Ă dire Ă lâextrĂ©mitĂ© des pro-
montoires et le long des fronts de falaises, ce qui limite considérablement leur étendue.
Ilot du Verdelet
Cet ßlot situé à 300 m de la cÎte culmine à 54 m. Isolé à marée haute, il est relié par
un tombolo à marée basse (lorsque le coefficient de marée est supérieur à 80). Ce cordon
littoral est formé par une levée de galets et de sable. A marée basse sa superficie est esti-
mĂ©e Ă 50 hectares environ. La richesse faunistique Ă©levĂ©e de lâestran attire depuis long-
temps une frĂ©quentation importante de pĂȘcheurs Ă pied.
Port du Légué
ImplantĂ© dans lâestuaire du GouĂ«t, grossi du GouĂ©dic, le port du LĂ©guĂ© se situe Ă la
limite des communes de Plérin et de Saint-Brieuc.
Les premiers aménagements sur le site du Légué remontent à la seconde moitié du
XVIII
Ăšme
siĂšcle, avec la construction des premiers quais. Ils se sont poursuivis au XIX
Ăšme
siĂšcle avec lâextension des quais et la mise en place de lâĂ©cluse. A la fin du XIX
Ăšme
siĂšcle,
le danger que représentaient les nombreux écueils en baie a été en grande partie maßtrisé
grĂące au balisage. Au XX
Ăšme
siĂšcle le bassin n°1, lâallongement de lâĂ©cluse et des apponte-
ments ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. LâĂ©volution du trafic de 1938 Ă 1973 nâa cessĂ© dâaugmenter son tra-
fic total a atteint 525 000 tonnes en 1972, avant de décroßtre. Il semble se maintenir
autour de 300 000 tonnes. La pĂȘche est en rĂ©gression alors que la plaisance se dĂ©veloppe
et que le trafic des pondéreux (sable et maërl) ne représente plus que 25% du total.
En 1982, une étude économique conclut que le port est insuffisamment équipé pour
résister à la concurrence des ports modernes, en raison de la superficie réduite des terre-
pleins et des contraintes dâentrĂ©e liĂ©es Ă la marĂ©e. La modernisation et lâextension des
installations ont dĂ©butĂ© en 1986. Le port va sâĂ©tendre sur une superficie dâestran de
158 ha occupĂ© par un peuplement Ă
Tellina tenuis
.
Les Ă©tudes dâimpact rĂ©alisĂ©es en 1981 et 1983 laissent prĂ©sager que la construction du
nouveau port ne devrait pas modifier globalement et significativement lâĂ©quilibre naturel
dans la baie.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.4 - Evolution des milieux naturels
Lâestuaire du Gouessant prĂ©sente, outre un
intĂ©rĂȘt Ă©cologique majeur, un intĂ©rĂȘt paysa-
ger remarquable.
La cÎte de Morieux à Pleneuf est caractéri-
sée par des falaises rocheuses se prolon-
geant souvent par un platier rocheux.
Si lâĂ©quilibre global de la baie ne devrait pas
souffrir de lâextension du port du LĂ©guĂ©,
lâanse dâYffiniac devrait connaĂźtre des modifi-
cations importantes pouvant avoir des
conséquences sur les équilibres écologiques
de la réserve naturelle, mais également sur
certaines activités économiques qui risquent
dâĂȘtre menacĂ©es.
La création du nouveau port entraßne un éloignement du point de rejet par rapport au
fond de lâanse dâYffiniac et contribue Ă limiter le retour des eaux douces du LĂ©guĂ© vers
le fond de lâanse. Cet amĂ©nagement devrait induire des modifications courantologiques
qui risquent de sâaccompagner dâune accĂ©lĂ©ration du transport des masses dâeau en flot
vers lâanse dâYffiniac. La rĂ©sultante de ces deux effets antagonistes reste inconnu.
LâamĂ©nagement du nouveau port induit un rĂ©trĂ©cissement de la section de lâanse
dâYffiniac. Cet Ă©tranglement conduit Ă une concentration et une accĂ©lĂ©ration des cou-
rants sur environ la moitié ouest de la section subsistante. Ce nouvel état hydrodyna-
mique va modifier sensiblement le rĂ©gime sĂ©dimentologique des fonds proches de lâaire
dâextension du nouveau port. Au nord, la plage de St.-Laurent devrait se comporter
comme un fond dâanse avec une sĂ©dimentation fine accrue. Au sud, le secteur de Cesson
nâa pu ĂȘtre modĂ©lisĂ©.
Merceron et al. (1981) estime que lâĂ©dification du port du LĂ©guĂ© entraĂźne une sĂ©rie de
modifications de la faune et de la flore benthiques qui affectent, à des degrés divers, envi-
ron 15% de lâensemble de lâanse dâYffiniac. Le peuplement benthique dâune partie de
lâanse dâYffiniac devrait ĂȘtre modifiĂ©, accompagnĂ© dâun accroissement de la sĂ©dimenta-
tion dans la partie sud. Il devrait sâensuivre probablement une extension des surfaces en
végétation (en particulier sur la rive ouest).
DĂ©charge de la grĂšve des courses
Historique
En 1966, le marais de la grÚve des courses a été progressivement comblé par des
matĂ©riaux de dĂ©blais pour constituer aujourdâhui une dĂ©charge. Ce remblai dâune surface
de 28 ha sur le domaine public maritime est constitué par 1.2 millions de m
3
de matériaux
divers.
ddaattee PPrriinncciippaauuxx éévvéénnee
Jusquâen 1989, les dĂ©pĂŽts nâont fait
lâobjet dâaucun contrĂŽle. A partir de
cette date, les matériaux sont pesés et
facturés, mais aucun contrÎle qualitatif
nâest effectuĂ©. Il sont censĂ©s ĂȘtre cons-
titués de gravats, ferrailles, déchets
industriels (plastiques et produits de
traitements de métaux), déchets ména-
gers, boues de stations dâĂ©puration, sur-
plus dâĂ©pandage⊠La localisation prĂ©-
cise des différents types de dépÎt est
inconnue.
Les pollutions engendrées par la décharge sont multiples : pollution bactériologiques
provenant des matiĂšres organiques ; pollution en sels nutritifs (nitrate, ammonium,
phosphate) provenant des surplus dâĂ©pandage et des boues de stations dâĂ©puration ; pol-
lutions en mĂ©taux lourds (Fe, Cu, Pb, Zn, Cr, Hg,âŠ) provenant des dĂ©pĂŽts solides et
rejets industriels.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.52
date Principaux événements
1961
Premiers dépÎts sauvages (embouchure du Douvenant)
1966
Véritable départ de la décharge
1973
Ouverture officielle de la décharge sans autorisation administrative
DĂ©but dâenrochement
1977
Le marais maritime Ă totalement disparu.
Lâenrochement barre la moitiĂ© de lâanse
Les dĂ©pĂŽts sâĂ©tendent sur le littoral de Langueux
PremiĂšre concertation avec les acteurs locaux
1988
Lâenrochement est stoppĂ©
1989
Fermeture officielle le 1
er
mai suite Ă la visite de M. B. Lalonde, Ministre de
lâenvironnement
1993
Fermeture réelle de la décharge (1
er
octobre)
Tab. n°A4.3 - Historique de la décharge de la grÚve des Courses
A.53
Impact sur le milieu marin
Les études 1987 et 1992 (DDE, 1987 ; Ouest-Aménagement 1992), montraient que
les transferts par le sable drainant sous-jacent au remblai et Ă la digue de terre, faibles ou
nuls par temps sec et morte eau, sont intenses par temps humide ou vive eau. Lâimpact
de la décharge sur le littoral, en 1992, montrait une disparition quasi-totale de la faune
benthique sur une quarantaine de mÚtres de distance de la digue. Il y a une forte désoxy-
génation des sédiments et formation de H
2
S. Au delà , le déséquilibre est mis en éviden-
ce jusquâĂ environ 150 mĂštres. On retrouve des conditions Ă peu prĂšs normales Ă envi-
ron 200 mĂštres de la digue. DâaprĂšs les services techniques de la ville de Saint-Brieuc, les
flux de pollution seraient en diminution sensible. Toutefois ces niveaux de pollution res-
tent prĂ©judiciables pour la faune de lâestran (St-Brieuc, 2002). Le ruisseau du Douvenant
et son affluent (ruisseau de la age) sont trÚs pollués, mais leur pollution vient essentielle-
ment de lâamont de la dĂ©charge (nitrates, phosphates, pollution bactĂ©riologique). Durant
leurs parcours dans la décharge, les eaux se chargent légÚrement en métaux lourds.
Les grands projets abandonnés
La mise en valeur des marais, grùce aux premiers travaux de poldérisation, a souvent
suscitĂ© de nouvelles convoitises et rĂȘves de transformation. Toute une succession de pro-
jets dâassĂšchement et dâendiguement de la baie ont Ă©tĂ© imaginĂ©s.
En 1762, Le Febvre de la Brulaire, conseiller au parlement de Bretagne avait obtenu
la concession du domaine maritime entre la pointe du Grouin (Hillion), la chaussée
dâYffiniac et la tour de Cesson. Il ferait une digue qui fermerait la baie. Il commença
quelques travaux Ă la pointe du Grouin en 1764. Mais les sauniers ainsi que plusieurs
nobles du voisinage sâopposĂšrent au projet qui aurait conduit Ă la destruction des salines.
La concession fut révoquée en 1767.
En 1833, la sociĂ©tĂ© Thurninger proposa un vaste projet dâassĂšchement des grĂšves de
Langueux et dâHillion. Il prĂ©voyait une digue avec des ponts Ă marĂ©e, reliant Cesson Ă la
pointe du Grouin, de plus une route relierait Hillion à la vallée de Douvenant (à partir de
la plage de lâHĂŽtellerie). Celui-ci prĂ©voyait Ă©galement la crĂ©ation dâun hippodrome.
Comme au siĂšcle prĂ©cĂ©dent, les riverains sâopposĂšrent au projet car il aurait abouti Ă la
destruction des salines, Ă la privation de la marne et du ramassage des coquillages. Seule
la commune dâHillion semblait favorable. Le projet fut abandonnĂ© en 1853.
En 1924, Charles Baratoux, maire de St-Brieuc, rĂȘve lui aussi de « transformer les grĂš-
ves en vastes polders ». Accessoirement, la digue ferait monter le niveau des marées dans
le port du Légué, accessible alors à des bateaux de plus fort tonnage (Fraboulet, 1958).
En 1931, J.B. Illio, conseiller municipal Ă St-Brieuc lança lâidĂ©e de la crĂ©ation dâun terrain
dâaviation. Trente ans plus tard, le projet ressurgit sous une forme plus Ă©laborĂ©e, afin de
construire un aéroport international, mais les financements ont manqué pour un si vaste
chantier. Au nord, Ă la pointe du Grouin, des amas de blocs tĂ©moignent dâune volontĂ© de
fermer lâanse entre cette pointe et la tour de Cesson vers 1776, puis 1835, et enfin 1959 .
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.4 - Evolution des milieux naturels
La digue de la décharge de la grÚve des
courses était perméable aux polluants qui
migraient vers la mer. Il est possible quâau
fil des années un colmatage de cette digue
puisse conduire à son imperméabilisation.
En 1830 la compagnie générale de dessÚ-
chement prévoit de poldériser l'anse
d'Yffiniac en Ă©difiant une digue de prĂšs de
3Km de la pointe de Cesson Ă la pointe du
Grouin. Lors de l'enquĂȘte publique de 1833
les avis des communes sont partagés.
Compte tenu des fortes oppositions soule-
vées par ce projet, il sera abandonné en
1852. La compagnie sera liquidée en 1853.
Fig. n° A4.2- Lâimpact de la
décharge se fait ressentir sur la
diversité biologique du benthos.
La zone A de 40m de largeur
reçoit directement les effluents
de la décharge. La macrofaune a
presque disparu.
La zone B reçoit des effluents
dilués. Il y a un peuplement ben-
thique dĂ©sĂ©quilibrĂ© jusquâĂ 150m
de distance Ă la digue. A environ
200m, on observe un retour pro-
gressif Ă des conditions normales
(dâaprĂšs Ouest Am., 1992).
En
En
vir
vir
onnement socio-
onnement socio-
Ă©conomique
Ă©conomique
A
5.
M
ichel Fraboulet , géographe et éthnologue, analyse
dans sa thĂšse (1958) les relations entre les hom-
mes et la baie :
âle littoral a une originalitĂ© physique et
humaine certaine. Ainsi, lâouverture sur la mer a des incidences physiques
dĂ©terminantes : accumulation de limons, prĂ©sence de tangue, dâengrais
marin, climat doux... ,toutes qualités remarquablement heureuses sur une
spéculation agricole originale : la culture légumiÚre... Mais outre une agri-
culture perfectionnée tÎt, le littoral a eu des activités propres comme par
exemple les salines.(...) Cette originalitĂ© humaine sâest maintenue et dĂ©ve-
loppĂ©e. Elle renforce lâimpression donnĂ©e par la situation et le paysage
dâun pays nettement individualisĂ©.â
A.55
Les activités traditionnelles anciennes
Lâexploitation du limon
Le limon et la tangue associés aux argiles de Carnonen ou de Pommeret ont fourni
les matiĂšres premiĂšres dâune briqueterie installĂ©e au nord des grĂšves de Langueux, sous
lâimpulsion du chĂątelain de Saint Ilan. La production, vers 1870, sâĂ©levait Ă 30 tonnes par
jour. Cette activitĂ© a pĂ©riclitĂ© Ă partir de la seconde guerre mondiale et sâest arrĂȘtĂ©e vers
les années 50.
Les salines
Sur les cĂŽtes nord de la Bretagne, la rĂ©colte du sel fut pratiquĂ©e dĂšs lâĂ©poque du
Bronze (900 ans avant JC). Les premiĂšres allusions Ă lâindustrie du sel dans la baie de
Saint-Brieuc datent du XI
Ăšme
siÚcle. En 1084, Geoffroy, comte de PenthiÚvre possédait des
salines dans le fond de lâanse dâYffiniac quâil concĂ©da au moines du PrieurĂ© de St.Martin
de Lamballe (Clément, 1989). Ces salines étaient situées sur les grÚves de Langueux
(Coquinet), dâHillion (au sud de Pissoison), sur la commune dâYffiniac, et au havre de
Dahouët à Pléneuf.
La technique de récolte du sel consistait à recueillir le sable blanc imprégné de sel
entre les mois de mai et aoĂ»t. « Le sablon » Ă©tait ensuite lavĂ© Ă lâeau de mer dans des fos-
ses. Puis cette saumure, placée dans des récipients sur un fourneau de terre, était concen-
trée.
Les sauniers pratiquaient aussi lâagriculture Ă©tant donnĂ© le caractĂšre saisonnier de leur
industrie. Aussi à cÎté des grÚves, il y avait des « champagnes » bien exposées et fumées
par des engrais marins, dont des textes attestent la pratique au XVIII
Ăšme
siĂšcle. En contre-
bas, soumises aux marĂ©es, les Ă©tendues de marais et dâherbus Ă©taient exploitĂ©es et ser-
vaient de pĂąture pour des bovins, ovins, oies et porcs.
Cette industrie disparaĂźt vers 1830 pour ĂȘtre remplacĂ©e par des champs. Aujourdâhui,
ces terres sont vouées à la culture légumiÚre.
Les activités traditionnelles actuelles
La pĂȘche
La pĂȘche Ă pied en baie de Saint-Brieuc est une activitĂ© ancienne. Cependant trĂšs peu
dâĂ©tudes sây sont attardĂ©es. Une synthĂšse des pratiques a Ă©tĂ© menĂ©e en 2002 (Euzenat,
2002). Les coquillages (moules, hußtres, palourdes, coques) sont les plus recherchés, vien-
nent ensuite huit espÚces de crustacées (étrilles, crevettes roses, araignées, tourteaux),
puis les poissons (bar, sole, plie, dorade, maquereau, lieu).
PPĂȘĂȘcchhee aauuxx ccooqquueess
Le gisement de coques (
Cerastoderma edule
) est soumis Ă une pĂȘche traditionnelle qui
sâexerce depuis plusieurs dĂ©cennies. Lambert (1943) Ă©value, dans les annĂ©es trente, Ă prĂšs
de 3 tonnes la quantitĂ© de coques rĂ©coltĂ©es par jour de pĂȘche qui, au dĂ©part de Saint-
Brieuc, Ă©taient expĂ©diĂ©es en diffĂ©rents points de France ainsi quâen Angleterre. DĂ©jĂ les
problĂšmes dâinsalubritĂ© Ă©taient trĂšs prononcĂ©s dans la baie, entraĂźnant des interdictions
de pĂȘche et le classement de lâanse dâYffiniac (au sud dâune ligne pointe des
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
La briqueterie de Langueux devient
aujourdâhui un musĂ©e sur lâhistoire
humaine de la baie.
Lors de lâĂ©tude menĂ©e en 2002 (Euzenat,
2002), aucun outil prohibé, comme la barre
Ă mine, nâa Ă©tĂ© observĂ©. NĂ©ammoins, cer-
tains outils comme le rĂąteau, la griffe, la
binette, ou le marteau et burin peuvent ĂȘtre
des ravageurs dâhabitats sâils sont mal utili-
sés. Il apparaßt donc important de dévelop-
per une information sur les outils et tech-
niques de pĂȘche.
Fig. n° A5.1- Carte des zones de
pĂȘche rĂ©crĂ©ative en fonction des
différentes pratiques
Guettes/pointe du Roselier) en zone insalubre. Cette activitĂ© est aujourdâhui rĂ©glementĂ©e
(jours, heures, lieux de pĂȘche) et contrĂŽlĂ©e [arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 19 octobre 1971 de clas-
sement du gisement ; arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 17 octobre 1990 dĂ©finissant les mesures sani-
taires]. Elle concerne moins dâune centaine de pĂȘcheurs qui Ă partir de Cesson et
dâHillion (Lermot) exploitent principalement les abords de lâUrne au dĂ©bouchĂ© de lâanse
dâYffiniac. Les pĂȘcheurs doivent obtenir une autorisation individuelle dĂ©livrĂ©e par les
Affaires Maritimes. La pĂ©riode de pĂȘche sâĂ©tend habituellement de la mi-octobre Ă la fin
avril. On pĂȘche environ 15 marĂ©es par mois. Avec lâarrivĂ©e de pĂȘcheurs extĂ©rieurs (de
Normandie en particulier) en 1983, la production annuelle est passée de 50 t à plus de
350 t. Elle est aujourdâhui de 150 t Ă 200 t, pour une taille de premiĂšre capture de 30 mm.
A cette pĂȘche professionnelle sâajoute une pĂȘche de loisir principalement estivale qui
se pratique dans les anses dâYffiniac et de Morieux, Ă partir des principaux accĂšs. Aucune
estimation de ces prĂ©lĂšvements nâa jusquâĂ prĂ©sent Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. Au mĂ©pris des rĂšglements,
cette pĂȘche est pratiquĂ©e toute lâannĂ©e sur tout le banc, y compris en zone insalubre, et
sans respect des tailles minimales de capture.
PPĂȘĂȘcchhee ddeess ppooiissssoonnss
La pĂȘche Ă pied Ă utilisĂ© plusieurs techniques qui se sont succĂ©dĂ© dans le temps : la
pĂȘche au haveneau qui se pratiquait dans les filiĂšres par les femmes ou la pose de filet.
Actuellement, la technique pratiquĂ©e par les derniers pĂȘcheurs est la pose de ligne de
fond permanente. Sur un fil d'une centaine de mÚtres posé sur le sable sont disposés de
nombreux hameçons. A marée basse les appùts sont placés ; la récolte s'effectue à la
marĂ©e basse suivante. Ainsi on peut pĂȘcher des mulets, bars et surtout des poissons plats
(plies, solesâŠ).
Cette pĂȘche sâeffectue essentiellement dans lâanse dâYffiniac au niveau moyen de lâes-
tran. Les accĂšs se font principalement par St.Guimont et la plage du Valais. Ce type de
pĂȘche est pratiquĂ© toute lâannĂ©e avec un maximum lors des forts coefficients de marĂ©e.
PPĂȘĂȘcchhee ddeess aanngguuiilllleess
Depuis longtemps la pĂȘche Ă la civelle se pratique de maniĂšre illĂ©gale dans lâestuaire
du Gouessant, en profitant de lâeffet bloquant du barrage de Pont-Rolland. Depuis la
création de la réserve naturelle, une surveillance a été mise en place et les premiÚres inter-
ventions de police ont eu lieu Ă partir de 2000.
La mytiliculture
LâactivitĂ© mytilicole en baie de Saint-Brieuc sâest dĂ©veloppĂ©e dans les annĂ©es soixante
lorsque le bassin pionnier de la baie de lâAiguillon est devenu saturĂ©, et que les mytilicul-
teurs charentais ont recherché de nouveaux sites. Ils se sont alors intéressés aux larges
estrans quâoffre la Bretagne nord, permettant une exploitation Ă basse mer.
AprÚs quelques essais en 1960, la mytiliculture se développe dans la baie en 1964, par
lâoctroi de 68 Km de bouchots dans lâanse de Morieux Ă des mytiliculteurs charentais et
Ă quelques pĂȘcheurs et agriculteurs (680 lignes de 100 m comportant au maximum 200
pieux/ligne). La longueur de bouchots est portée à 81.9 Km en 1971. Elle est actuelle-
ment de 94.7 Km. Les concessions couvrent environ 320 ha (48 concessions).
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.56
La production de moules de la baie de
Saint-Brieuc est de lâordre de 4000 tonnes
par an.
La pĂȘche aux coques excercĂ©e par les pro-
fessionnels prélÚve chaque année entre
100 et 300 tonnes. La pression de la
pĂȘche amateur nâa jamais Ă©tĂ© estimĂ©e.
Fig. n° A5.2- Zones de classement
du banc de coque et Ă©volution de
la pression de pĂȘche profession-
nelle de 1993 Ă 2000
A.57
La baie de Morieux est le deuxiĂšme bassin mytilicole de Bretagne nord et le quatriĂš-
me au niveau national, avec une production annuelle de lâordre de 4200 tonnes (10% de
la production française de moules dâĂ©levage), assurĂ©e par une quarantaine dâentreprises.
Lâanse de Morieux offre la particularitĂ© dâexploiter la moule de bouchot
(Mytilus edu-
lis
) et la moule dâErquy
(Mytilus galloprovincialis)
. Les facilitĂ©s dâexploitation, ainsi que la
bonne productivité du bassin, ne sauraient masquer les problÚmes auxquels sont
confrontĂ©s les exploitants. Ils ont dĂ» tout dâabord limiter lâaction des prĂ©dateurs, notam-
ment celle des goélands sur les naissains. Par ailleurs, les moules produites dans la baie
sont soumises Ă une pollution bactĂ©rienne devenue chronique qui a conduit, en 1986, Ă
des interdictions de commercialisation. Des installations de purification ont été créées.
Lâextraction de la marne
La Bretagne est une rĂ©gion pauvre en ressources calcaires. Lâexploitation des marnes
Ă des fins agricoles sây est dĂ©veloppĂ©e dĂšs le XII
Ăšme
siĂšcle et se poursuit encore aujourdâ-
hui mais de maniÚre moins intense. Depuis le début du XX
Ăšme
siĂšcle le volume extrait est
dâenviron 1000m
3
/an. Lâextraction est soumise Ă autorisation (occupation temporaire du
domaine public maritime) et redevance (6,10F en 1993). Un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral fixe
annuellement les dates dâextraction. Ces amendements sont extraits par des entreprises
artisanales locales et utilisés par les maraßchers. A la création de la réserve naturelle, les
prĂ©lĂšvements ont lieu dans 3 secteurs de lâanse dâYffiniac :
- Bout de ville (Langueux), Ă la limite de la haute slikke
- Au niveau de la grĂšve des Courses (Saint-Brieuc)
- En face de la cale de Saint-Guimont (Hillion)
A partir de 2000, les prélÚvements sont effectués dans le secteur de la grÚve des
Courses par 2 exploitants (chaque exploitant ayant une autorisa-
tion individuelle dâoccupation temporaire du DPM dĂ©livrĂ©e par
la DDE). Depuis 2001, lâexploitation ne sâeffectue plus que par
une seule entreprise. Si l'impact des prélÚvements sur la sédi-
mentologie est faible, les extractions de marne sont autorisées en
période hivernale, lorsque les oiseaux sont les plus nombreux, et
à proximité des reposoirs à limicoles et des zones d'alimentation
des anatidĂ©s herbivores. Lâextraction Ă proximitĂ© du schorre Ă
lâouest de lâanse dâYffiniac induit une dĂ©stabilisation du fond du
schorre. A partir de 2002, l'arrĂȘtĂ© d'autorisation limite l'extrac-
tion Ă un secteur au nord d'une ligne "GrĂšve des Courses/Ă©glise
d'Hillion", et aucune extraction ne pourra ĂȘtre effectuĂ©e durant
la période de 90 minutes avant et aprÚs la pleine mer, sur une
profondeur inférieure à 30cm.
Le pĂąturage
Les prĂ©s-salĂ©s sont un milieu particulier du fond de la baie, entre terre et mer, oĂč pren-
nent place des successions végétales originales. Les activités humaines, dont le maintien
d'un pùturage raisonné, y jouent un grand rÎle dans la conservation de la diversité des
communautés végétales.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
Quantité de marne extraite
(entre 1986 et 2002)
1
2
3
4
5
0
300
600
900
1200
1500
v o lu m e (m 3 )
n b d 'a u t o ris a t io n
'2202
'2000'
'1998'
'1996'
'1994'
'1992'
'1990'
'1989'
'1986'
n b d 'a u ro ris tio n s
v o lu m e (m 3
L'activité de pùturage sur les prés-salés de l'anse d'Yffiniac est ancienne. Elle était liée
à un systÚme agricole de type petites fermes familiales, basé sur la polyculture et l'éleva-
ge. La généralisation de l'utilisation du pré-salé comme lieu de pùture a eu lieu au cours
du XIX
Ăšme
siÚcle. En effet, face à la croissance démographique des campagnes, les terres
cultivables devenaient de plus en plus rares. Pour y faire face, les paysans emmenaient un
troupeau de quelques vaches et moutons, paĂźtre sur le marais maritime.
Ces pratiques ont perduré jusqu'au début des années 50 sur le marais, en rive droite
de l'Urne. Aujourd'hui, seul un agriculteur maintient une activité de pùturage, exclusive-
ment par des bovins pour lâengraissement durant la bonne saison (mars Ă octobre), sur
une surface de 18 hectares. La charge est en moyenne de 20 bovins et nâexcĂšde jamais 25
(Lefeuvre, 2001).
Les activités sportives et de loisir
Les activités sportives touristiques et de loisir sont réglementées par le décret de créa-
tion, complĂ©tĂ© par un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. Cet arrĂȘtĂ©, Ă©laborĂ© en 2000-2001 est basĂ© sur
trois grands principes :
âą
Toute organisation dâactivitĂ©s quâelle soit ponctuelle (comme une manifestation) ou
continue (crĂ©ation dâune activitĂ© par une association ou un professionnel) doit ĂȘtre sou-
mise à autorisation du Préfet aprÚs avis du comité consultatif.
âą
Durant la phase sensible au dérangement lors de la pleine mer, certaines activités
sont restreintes durant 90 minutes avant et aprĂšs la pleine mer.
âą
Durant la pĂ©riode dâaccueil des oiseaux hivernants, certaines activitĂ©s dĂ©rangeantes
sont interdites ou réglementées.
Validé par le comité consultatif du 5 juillet 2001, ce texte est entré en vigueur le 4
octobre 2001.
La chasse
Sur la rĂ©serve naturelle, la chasse est interdite sur toute son emprise. Auparavant lâan-
se dâYffiniac Ă©tait dĂ©jĂ classĂ©e rĂ©serve de chasse depuis 1973 sur 650 ha. La crĂ©ation de
la rĂ©serve naturelle a donc Ă©tendu la zone protĂ©gĂ©e sur lâanse de Morieux. A partir de
1995, lors de la procĂ©dure de classement, la chasse ne sâest plus pratiquĂ©e sur le territoi-
re de la future rĂ©serve naturelle. Lâextension de la rĂ©serve de chasse a eu comme effet
lâapparition de nouveau reposoirs Ă limicoles (J.Petit, com.pers.)
Les prĂ©lĂšvements concernent les oiseaux dâeau, les lapins et renards sur les falaises
longeant lâestran. Lâimpact de ces prĂ©lĂšvements sur les effectifs des populations est diffi-
cile Ă Ă©valuer. La chasse au gibier dâeau sur le domaine public maritime du littoral se pra-
tique de septembre Ă janvier. LâĂ©tendue des estrans crĂ©Ă© des conditions favorables Ă son
exercice. Elle concerne les limicoles (8 espÚces) et anatidés (12 espÚces).Un carnet de pré-
lĂšvement du gibier dâeau devrait ĂȘtre mis en place afin de mieux estimer les prĂ©lĂšvements.
LâĂ©quitation
La pratique du sport équestre en fond de baie de Saint-Brieuc est ancienne. Par déc-
ret impérial du 4 juillet 1806 les courses hippiques furent organisées sur le site « des grÚ-
ves des courses». Ces courses avaient lieu la premiĂšre semaine de juillet. Aujourdâhui, lâes-
tran du fond de baie est utilisĂ© pour une activitĂ© de loisir Ă©questre et dâentraĂźnement pro-
fessionnel.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.58
Tab n° A5.1 - PrélÚvements
effectués durant la saison
2001/2002 par les chasseurs dans
les 4 hutteaux autorisés en baie
de Saint-Brieuc.
Nb de
piĂšces
Canard colverts
6
Sarcelle dâhiver
11
Canard chipeau
1
Canard siffleur
3
Canard pilet
5
Canard souchet
1
foulque
1
total
28
A.59
A
Accttiivviittéé ddee llooiissiirr
LâĂ©quitation pratiquĂ©e en tant que loisir est exercĂ©e par des riverains du pourtour de
la baie. Ces cavaliers se promĂšnent trĂšs rĂ©guliĂšrement sur lâensemble de la baie.
A
Accttiivviittéé pprrooffeessssiioonnnneellllee
Les trotteurs :
Lâestran est utilisĂ© comme un lieu dâentraĂźnement. Les chevaux sont
attelĂ©s Ă un sulky, ce qui nĂ©cessite un substrat dur. Cette activitĂ© sâexerce Ă marĂ©e basse
au niveau des plages du Valais, de la GrĂšve des Courses, de Bon Abri.
Les galopeurs :
Ces chevaux viennent sâentraĂźner sur lâestran, le long des dunes de Bon
abri oĂč le substrat est meuble. Cette activitĂ© dĂ©grade fortement la vĂ©gĂ©tation pionniĂšre
avant dunaire ou le marais maritime de Bon Abri.
La thalassothérapie :
La baie est un lieu de soin et de remise en forme pour ces che-
vaux. Un professionnel exerce sur lâanse de Morieux en utilisant la marche dans lâeau
de mer pour la remise en forme des chevaux.
La randonnée :
Du fait de la frĂ©quentation touristique de la baie, lâactivitĂ© des centres
Ă©questres locaux sâintensifie en pĂ©riode estivale.
Le nautisme
Lors des pleines mers, le fond de baie est utilisé comme bassin nautique (en particu-
lier lâanse dâYffiniac). La planche Ă voile se pratique surtout Ă partir de la plage du Valais
et de la plage de Béliard. Par le caractÚre abrité du fond de baie, la voile se pratique peu
ou pas sur la rĂ©serve naturelle. Des petits bateaux Ă voile ou Ă moteur pĂ©nĂštrent dans lâan-
se dâYffiniac jusquâĂ la hauteur de Saint-Guimont. LâintensitĂ© de cette pratique augmen-
te lâĂ©tĂ©.
Le canoë kayak est trÚs peu pratiqué actuellement dans la baie. Quelques particuliers
pratiquent le canoĂ« dans lâanse dâYffiniac sur la filiĂšre de lâUrne et le long des cĂŽtes Ă
marée haute.
Autres activités sportives
Les sports de plage (volley-ball, cerf volantâŠ) et les activitĂ©s balnĂ©aires (bien que
limitées par la faible profondeur de l'eau et la présence d'algues vertes) se développent
principalement sur les plages de Lermot, Bon Abri, Béliard et du Valais. La fréquentation
débute dÚs le printemps (essentiellement le week-end) et au cours des mois d'été. Le
speed-sail (char Ă voile) se pratique ponctuellement sur la plage de Bon-Abri. Le fly-surf
(planche nautique tractée) se pratique réguliÚrement à partir de la plage de Béliard en limi-
te de la réserve naturelle.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
Fig. n° A5.3 - Parcours principaux
des cavaliers
Les activités équestres peuvent induire un
fort dérangement des oiseaux. Les sulkys
occasionnent le plus fort dérangement, sur-
tout en frĂ©quentant le bord de lâeau. La
réglementation interdisant les activités spor-
tives 90 minutes avant et aprĂšs la pleine
mer devrait induire une diminution du
dĂ©rangement de lâavifaune.
Une bande de 3 Ă 5 mĂštres de large est
totalement piétinée par le passage régulier
des chevaux. Le developpement du marais
maritime et des dunes y est perturbé, ainsi
que le maintien dâespĂšces remarquables
comme le crapaud
calamite
(Bufo calamita).
La fréquentation touristique
La connaissance du public fréquentant la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc
est essentielle pour dĂ©finir une stratĂ©gie relative Ă lâaccueil et Ă la gestion de la frĂ©quenta-
tion. Afin de mener à bien cette réflexion, un observatoire permanent de la fréquenta-
tion a été mis en place (Gicquel, 2003 ; Vidal et Ponsero, à paraßtre). Cet observatoire a
plusieurs objectifs : Mesurer la fréquentation ; mieux connaßtre les visiteurs ; quantifier
les activitĂ©s effectuĂ©es sur la rĂ©serve naturelle ; estimer lâimpact de la frĂ©quentation sur la
conservation du patrimoine.
La randonnĂ©e sâeffectue sur les grĂšves le long du GR 34, qui ceinture la baie. De la
pointe de Pléneuf à la pointe du Roselier, le GR 34 permet de parcourir 45 Km, en lon-
geant la cÎte. La majorité du GR est en sen-
tier de servitude littorale, destinée à assurer
exclusivement le passage des piétons.
Cependant, il est couramment fréquenté par
les VTT, motos et chevaux (Ă noter que cer-
taines portions du sentier sont autorisées à la
circulation des chevaux).
La question de la perception du littoral
par les populations qui le fréquentent est
complexe en raison de la multiplication des
groupes sociaux et d'une socialisation crois-
sante de cet espace (Dauvin, 2002). Une analyse de la per-
ception de la réserve naturelle par le public a été réalisée en
2003 (Ouest-Aménagement, 2003). La baie est appréciée
pour sa tranquillitĂ© et son caractĂšre âauthentiqueâ. LâintĂ©rĂȘt
de la baie pour une majorité de personnes interrogées rési-
de dans les paysages quâelle offre. MalgrĂ© le caractĂšre trĂšs
urbanisĂ© du site, la baie apparaĂźt âsauvageâ. Elle est essen-
tiellement perçue comme un paysage pour les promeneurs.
Bien que la baie de Saint-Brieuc ne soit pas toujours
bien perçue, la plupart des personnes interrogées ne
contestent pas la nĂ©cessitĂ© dâune rĂ©serve naturelle, mais
plutĂŽt critique le fait quâelle aurait due ĂȘtre en rĂ©serve natu-
relle depuis longtemps, avant quâelle ne soit dĂ©naturĂ©e par
les pollutions. Certaines personnes souhaitent une protec-
tion de la baie sans réglementation engendrant des
contraintes. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le public se dit peu
informé à propos de la réserve. On observe une mécon-
naissance de la réglementation. Les richesses naturelles sont
peu connues dĂšs que lâon sort du cercles des spĂ©cialistes et
des naturalistes.
Ces éléments sur la perception de la réserve naturelle, fournissent des éléments afin
de mettre en place une communication efficace envers les visiteurs et les habitants, afin
dâaboutir Ă une cohabitation harmonieuse entre Ă©lĂ©ments humains et Ă©lĂ©ments naturels.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.60
Fig n°A5.4 - Analyse de la fré-
quentation estivale
Fig n°A5.5 - Carte des infrastruc-
tures touristiques existant en
périphérie
Une premiÚre analyse de la fréquentation de la réserve naturelle de la baie
de Saint-Brieuc a été réalisée durant les périodes estivales 2000 et 2001
(Ponsero, 2000 ; Roger, 2002). De ces Ă©tudes, il en ressort que :
Â
Du point de vue de la fréquentation globale :
âąâą
La fréquentation instantanée est de 10 véhicules par parking ;
âąâą
La frĂ©quentation est maximale en fin dâaprĂšs midi ;
âąâą
La fréquentation est doublée le dimanche ;
âąâą
La fréquentation étrangÚre représente 5% ;
âąâą
La frĂ©quentation Ă©trangĂšre provient surtout du nord de lâEurope
âąâą
La région parisienne est la premiÚre région française (hors-
Bretagne) fréquentant la baie ;
âąâą
63% de la fréquentation est régionale et 55% costamoricaine ;
âąâą
Le FinistÚre est le département breton sous représenté ;
âąâą
Toutes les régions françaises fréquentent la réserve naturelle ;
âąâą
Globalement la fréquentation est constante entre juillet et août.
Â
Lâanalyse par site fait ressortir que :
âąâą
Les plages connaissent une baisse de fréquentation entre juillet et
aoĂ»t, en lien avec lâaugmentation des Ă©chouages dâalgues ;
âąâą
Lermot est le site le plus fréquenté ;
âąâą
St-Maurice est le site le plus fréquenté par les étrangers ;
âąâą
Bon Abri est fréquenté à 80% par un tourisme local.
Nb de passage journalier
site
Nb de
passage par
an
moyenne nimi maxi En Week-end En semaine
Maison de la Baie
33 185
91
26 837
105
76
Pointe des Guettes
16 750
46
8
407
49
42
Dune de Bon Abri
51 402
141
3
664
175
130
La Grandville
15 544
42
13 334
42
42
Tab n° A5.2 - fréquentation du sentier littoral à proximité de la réserve naturelle
(données : juillet 2001 à juillet 2002)
A.61
Impact des classements sur les activités
Classement en réserve naturelle
Les anses dâYffiniac et de Morieux, constituant la rĂ©serve naturelle de la baie de Saint-
Brieuc, sont le support dâun certain nombre dâactivitĂ©s Ă©conomiques ou de loisirs qui
sont plus ou moins concernées par la création de la réserve. Deux textes réglementent les
activités : le décret ministériel de création de la réserve naturelle (décret n°98-324, annexe
n°1) et lâarrĂȘtĂ© prĂ©fectoral (conformĂ©ment Ă lâarticle 17 et suivant du dĂ©cret).
Le décret de création de la réserve naturelle définit deux zones de protection renfor-
cĂ©e : fond de lâanse dâYffiniac et estuaire du Gouessant, oĂč
la circulation et le station-
nement des personnes et des chiens sont interdits
(sauf lâaccĂšs aux versants de la val-
lée du Gouessant en période de chasse). La navigation y est interdite (sauf autorisation
limitée pour le kayak).
Classement Natura 2000
La désignation des sites « Natura 2000 » ne conduit pas à interdire à priori les activi-
tés humaines existantes ou à venir, pour peu que celles-ci ne portent pas atteinte aux
habitats et aux espĂšces dâintĂ©rĂȘt communautaire. LâoriginalitĂ© de la directive âHabitatsâ
est de chercher Ă concilier les exigences Ă©cologiques des habitats naturels et des espĂšces
avec les nĂ©cessitĂ©s Ă©conomiques, sociales et culturelles. Lâobjectif nâest donc pas de crĂ©er
des sites âsanctuairesâ oĂč un rĂšglement fixerait une fois pour toutes des interdictions.
Dans le cas de la frange cÎtiÚre de la baie de Saint-Brieuc (hors de la réserve naturel-
le) le principal texte de réglementation est la loi littorale du 3 janvier 1986.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
Type dâactivitĂ©s
Décret de création de la
réserve naturelle
ArrĂȘtĂ© prĂ©fectoral
PĂȘche Ă pied
autorisé
-
Activités mytilicoles
autorisé
-
Activités agricoles
RĂ©glementation possible
-
Circulation et stationnement des
personnes
Réglementé pour les zones
de protection renforcées
-
Activités équestres
RĂ©glementation possible
réglementé
Activités sportives et de loisirs
RĂ©glementation possible
réglementé
Circulations des chiens
réglementé
réglementé
Navigations
réglementé
réglementé
Circulations des véhicules à moteurs
interdit
Survol Ă une altitude <300m
interdit
Campement
interdit
Tab n° A5.3 - Réglementation des activités
Balisage terrestre de la réserve naturelle
mis en place en 2001.
Impact des activités périphériques sur la qualité des
eaux
Comprise entre une zone urbaine dense (Saint-Brieuc, Langueux, Trégueux et
Yffiniac) et des secteurs agricoles pratiquant lâĂ©levage intensif de porc et de volaille, la
baie de Saint-Brieuc est soumise Ă des apports polluants dâorigine domestique, agricole
et industrielle. Les pollutions véhiculées par les cours d'eau vers le littoral sont donc mul-
tiples.
La qualitĂ© des eaux est lâun des problĂšmes fondamentaux de lâenvironnement en baie
de Saint-Brieuc.
Qualité bactériologique des eaux
La qualitĂ© bactĂ©riologique des eaux influence directement les capacitĂ©s dâutilisation
touristique (eaux de baignade) et la production ou le ramassage conchylicole. Elle a pour
origine les dĂ©jections humaines et animales (pollutions dâorigine urbaine et agricole).
En ce qui concerne les eaux de baignade, la plupart des sites de la baie de Saint-Brieuc
sont dans les catégories A (bonne qualité) et B (qualité moyenne). Quelques sites sont
classĂ©s en C (eau momentanĂ©ment polluĂ©e). Câest le cas des sites en fond de baie comme
la plage du Valais, Lermot, Bon Abri, Grandville. Les pollutions peuvent ĂȘtre d'origine
agricole (effluents des bùtiments d'élevage, stockage non étanche des déjections anima-
les, épandage excessif de déjections animales en période de ruissellement et d'érosion des
sols âŠ) ou domestique (assainissement autonome inadaptĂ© ou insuffisant, raccordement
au rĂ©seau collectif dĂ©fectueux âŠ).
Les cours dâeau comme le GouĂ«t, le GouĂ©dic, le Douvenant sont chroniquement de
mauvaise qualitĂ© bactĂ©riologique. Ce sont des cours dâeau urbains recueillant des
effluents domestiques. Le Douvenant est le cours d'eau qui transporte en moyenne le
plus de germes vers le milieu marin. Cependant, les principaux apports se font lors de
forts pics ponctuels de contamination. Seul le Gouessant est de bonne qualité, les rete-
nues des Ponts-Neufs et de Pont-Rolland ont un rÎle épurateur sur les pollutions bacté-
riennes provenant de lâamont (Lagarde, 2002).
Depuis quelques annĂ©es, aucune amĂ©lioration notable de lâimpact des rejets urbains
nâa pu ĂȘtre constatĂ©e, tandis que la pollution bactĂ©rienne d'origine agricole a sensiblement
rĂ©gressĂ©. LancĂ© sur lâinitiative du Conseil GĂ©nĂ©ral des CĂŽtes dâArmor, le programme Vert
et Bleu (1988-1996) est intervenu sur les différentes sources de pollution bactériologique
urbaine et agricole et visait principalement lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de la production
mytilicole (programme de 215 MF). Le principal résultat est une diminution significative
des niveaux de contamination qui se traduit par un classement en B des bouchots. Pour
les autres gisements de coquillages naturels, aucune tendance Ă lâamĂ©lioration de leur qua-
litĂ© bactĂ©rienne nâa Ă©tĂ© observĂ©e. Les teneurs en
E. coli
sont beaucoup plus importantes
dans les coques que dans les moules. En effet, les coques ont la propriété d'accumuler
plus fortement les germes que les moules. Les travaux de rĂ©novation de la station dâĂ©pu-
ration dâYffiniac ont Ă©tĂ© insuffisants. A titre dâexemple, deux alertes microbiologiques ont
Ă©tĂ© notĂ©es par lâIFREMER en 1999, suite Ă la rupture dâune canalisation dâeaux usĂ©es
dans le port du LĂ©guĂ© et dues Ă un dysfonctionnement de la station dâĂ©puration
dâYffiniac.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.62
Fig. n° A5.6 - Classification des
eaux de baignade en baie de
Saint-Brieuc
(dâaprĂšs des donnĂ©es DDASS22)
Fig. n° A5.7 - Evolution de la teneur
en coliformes fécaux (CF/100ml)
aux exutoires des cours d'eau en
baie de Saint-Brieuc
(dâaprĂšs des donnĂ©es CG22)
Fig. n° A5.8 - Pourcentage de l'o-
rigine agricole dans les excédents
azotés des bassins versants
(Merceron, 1999)
Construit illégalement sur le domaine littoral
(zone NDl), la plupart des cabanons de la
âcitĂ© Babyâ ne dispose dâaucun systĂšme
dâassainissement.
A.63
Qualité physico-chimique des eaux
N
Niittrraatteess
La Bretagne a connu au cours des trente derniĂšres annĂ©es un dĂ©veloppement extrĂȘ-
mement important de sa production agricole. Ce développement a induit une augmenta-
tion significative de lâutilisation des intrants et une intensification des modes de produc-
tion. Le dĂ©sĂ©quilibre global entre les apports aux cultures et leurs besoins est aujourdâhui
bien connu (Merceron, 1999). Ce développement a généré des atteintes majeures aux
milieux, en particulier lâeutrophisation des eaux littorales.
Lâagriculture apporte lâessentiel des sels nutritifs inorganiques dissous (en particulier
les nitrates) par lâintermĂ©diaire des cours dâeau.
Si la concentration de nitrates des cours dâeau Ă©volue selon les saisons et dâune annĂ©e
sur lâautre en fonction des variations climatiques, la tendance est Ă lâaugmentation. Cette
variabilitĂ© des concentrations est renforcĂ©e par lâexistence dâun phĂ©nomĂšne de prolifĂ©ra-
tion algale dans les retenues dâeau (Saint-BarthĂ©lĂ©my et bassin du port du LĂ©guĂ©, plan
dâeau de Pont-Rolland) qui varie selon les conditions climatiques inter annuelles et contri-
bue Ă lâabattement des concentrations dâazote.
Les apports de nitrates constituent en moyenne 75% Ă 90% des apports dâazote total
Ă lâexutoire des bassins versants de la baie de Saint-Brieuc.
LâĂ©volution annuelle des teneurs en nitrate suit les variations des prĂ©cipitations avec
un maximum en hiver. Le Gouessant est le cours d'eau qui présente les concentrations
en nitrates les plus élevées et les flux horaires généralement les plus grands du fait de
l'existence sur le bassin versant d'importantes industries agroalimentaires et de la pratique
de lâĂ©levage intensive et des cultures liĂ©es. Cependant, comme le GouĂ«t a un dĂ©bit plus
important que celui du Gouessant, il arrive que le flux horaire soit plus important pour
le GouĂ«t mĂȘme si la teneur en nitrates y est plus faible. Ces deux cours d'eau apportent
nettement plus d'éléments nutritifs en 1 heure au milieu marin que l'Urne.
Pour l'ensemble de ces cours d'eau, aucune tendance significative à l'amélioration ne
semble se dessiner pour les teneurs en nitrates. Ils sont tous de mauvaise qualité.
PPhhoosspphhoorree
Les apports de phosphates constituent en moyenne 70% des apports de phosphore
total. Le phosphore possĂšde une forte potentialitĂ© Ă ĂȘtre stockĂ© dans les sĂ©diments Ă la
fois fluviaux et littoraux. Les retenues jouent ainsi un rĂŽle de piĂšge Ă phosphore. Le stock
sédimentaire de phosphore de la baie a été évalué par le CEMAGREF à environ 11 000
tonnes de phosphore total (Cann et Benoist, 1997).
Les phosphates présents dans les eaux douces proviennent aujourd'hui essentielle-
ment de l'agriculture puisque les apports domestiques diminuent (réduction des
phosphates dans les détergents et les stations d'épuration domestiques et industrielles de
la baie munies d'une unité de déphosphatation). Lors des crues, ils peuvent également
rĂ©sulter de la remise en suspension des sĂ©diments dĂ©posĂ©s dans le lit des cours d'eau oĂč
ils sont stockés en grande quantité.
Pour lâensemble des cours dâeau, on observe une diminution des teneurs en phospha-
tes (Lagarde, 2002).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
Fig.A5.9 - Flux de nitrate par hec-
tare de surface totale de bassin
versant (en kg/NO3/j/ha).
(Lagarde 2002,
dâaprĂšs des donnĂ©es CG22)
Fig.A5.10 - Evolution des flux horai-
res annuels de nitrates pour les
trois principaux cours dâeau
(Lagarde 2002,
dâaprĂšs des donnĂ©es CG22)
PPhhéénnoom
mÚÚnnee ddeess m
maarrééeess vveerrtteess
mécanisme
Les sels nutritifs, s'ils sont présents en trop forte concentration dans les eaux marines
littorales, vont favoriser l'apparition du phénomÚne des marées vertes, c'est à dire la pro-
lifération massive d'algues vertes pélagiques sur le littoral. En effet, l'azote et le phospho-
re sont nécessaires pour le développement de ces algues qui sont à l'origine de fortes nui-
sances pour l'homme et l'environnement. Il en existe deux espĂšces, difficiles Ă distinguer,
qui sont l'
Ulva armoricana
et l'
Ulva rotundata
, plus communĂ©ment appelĂ©es âlaitue de merâ.
Le phénomÚne des marées vertes a été observé pour la premiÚre fois en baie de Saint-
Brieuc dÚs le début des années 50. C'est en 1972 que la prolifération des algues a atteint
un niveau critique, crĂ©ant des gĂȘnes pour les riverains. De nos jours, ce sont des milliers
de tonnes d'algues vertes qui envahissent le littoral chaque année et nécessitent des tra-
vaux considérables et répétés de ramassage et de nettoyage des sites touristiques, à la
charge des collectivités.
Dans la baie de Saint-Brieuc, toutes les conditions sont réunies pour que les ulves se
multiplient dans la masse d'eau et s'Ă©chouent sur l'estran. En effet, la conjugaison de plu-
sieurs facteurs est nécessaire à la croissance de ces algues. Ce sont :
- le facteur anthropique : les cours d'eau se jetant dans la baie de Saint-Brieuc appor-
tent d'importantes quantités de matiÚres nutritives au milieu marin aussi bien sous forme
soluble que sous forme de particules en suspension. Ces nutriments ont une origine
anthropique à la fois agricole, domestique, ou industrielle. Les ulves à marée vertes ont
besoin des formes assimilables de l'azote et du phosphore (nitrates ou ammonium et
phosphore soluble) pour leur croissance. L'azote est le facteur limitant dans la croissan-
ce des algues vertes.
- le facteur climatique : un bon éclairement et des températures de l'eau élevées parti-
cipent au déclenchement de la multiplication des ulves à marées vertes. De plus, les nom-
breuses précipitations printaniÚres provoquent un lessivage des sols à l'origine de flux
azotés importants. La croissance des ulves a donc lieu principalement d'avril à septembre.
- le facteur morphologique : une baie est caractérisée par un vaste estran sableux de
faible pente. Ceci explique que les matiÚres en suspension y sont peu présentes. Par
conséquent, la lumiÚre pénÚtre bien dans la colonne d'eau et l'activité photosynthétique
des algues vertes se renforce. De plus, une pente légÚre contribue à une faible vitesse d'é-
coulement. Ainsi, les algues s'échouant à marée montante ne sont pas reprises par effet
de chasse lors de la marée descendante. Enfin, l'estran présente quelques reliefs qui cons-
tituent des piĂšges pour les ulves.
- le facteur hydrodynamique : par ailleurs, le fond de la baie de Saint-Brieuc constitue
une zone abritĂ©e oĂč les algues vertes peuvent facilement s'installer. Les courants marins
y sont de faible intensité, ce qui a pour conséquence de limiter la dilution des éléments
nutritifs arrivés par les cours d'eau et de favoriser l'immobilité de la masse d'eau. La mul-
tiplication des algues vertes dans la colonne d'eau se trouve donc accrue. Dans l'anse
d'Yffiniac, les courants de jusant sont plus forts que dans l'anse de Morieux ce qui induit
une plus forte concentration d'algues sur l'estran de Morieux.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.64
A.65
Au printemps, la prolifération des algues vertes est initiée par un reliquat de la marée
verte précédente ayant subsisté pendant l'hiver et par un "stock" important de nutriments
disponibles .
Chaque année, les lieux d'implantation des algues vertes ainsi que leur nombre varie
en fonction du déplacement des filiÚres des cours d'eau que reçoit la baie mais aussi de
la direction de la houle.
Les ulves à marée vertes sont à l'évidence préjudiciables aux activités humaines et
induisent, de maniÚre moins visible mais durable, différentes nuisances pour le milieu
naturel.
conséquences écologiques
Les consĂ©quences Ă©cologiques des prolifĂ©rations dâulves ont Ă©tĂ© peu Ă©tudiĂ©es. Des
études précises restent à développer.
- les impacts sur le schorre : les ulves recouvrent partiellement les prés-salés dÚs le
printemps. Celles-ci constitueraient une pellicule suffisamment Ă©paisse pour empĂȘcher la
lumiÚre de pénétrer et donc limiter l'activité photosynthétique de la végétation en pleine
période de croissance. De plus, les algues sont dégradées par des bactéries aérobies
entraßnant une consommation en oxygÚne importante et la production de composés sul-
furés entrainant une diminution de la biodiversité du marais maritime. Il ne peut donc
plus jouer son rÎle épurateur, favorisant ainsi l'arrivée de polluants au milieu marin.
- les impacts sur la macrofaune benthique : les ulves, si elles sont en concentration
importantes dans l'eau, en faisant écran à la pénétration de la lumiÚre et en fixant les sels
nutritifs, empĂȘchent le dĂ©veloppement du phytoplancton qui constitue la nourriture des
invertébrés filtreurs suspensivores et déposivores, consommateurs primaires dans la
chaĂźne alimentaire. De mĂȘme, lorsque les algues Ă©chouĂ©es sur l'estran sont dĂ©composĂ©es
par les bactéries, il se crée un déficit en oxygÚne néfaste pour les organismes vivants dans
les sédiments. La forte biomasse algale immergée a pour conséquence de faire varier
considérablement la teneur en oxygÚne dissous entre le jour et la nuit, pouvant nuire à la
faune aquatique. Par ailleurs, la dégradation des ulves vertes produit un "jus" riche en
nutriments, en particulier en ions ammonium qui nuiraient Ă la faune marine et partici-
peraient à la multiplication des algues vertes de l'année suivante.
- les impacts sur l'avifaune : lors des périodes de marée verte, les ulves couvrent des
zones exploitĂ©es par les oiseaux en quĂȘte de nourriture. Ainsi, les passereaux ne peuvent
plus accéder aux insectes habituellement présents dans le marais maritime et les limico-
les aux coquillages fouisseurs et aux vers enfouis dans le sable. La prolifération des algues
vertes représente donc un facteur de diminution de l'accessibilité aux ressources alimen-
taires pour le peuplement ornithologique (bien que peu prĂ©sent Ă cette Ă©poque de lâan-
née). Néanmoins, les algues vertes sont aussi une source importante de nourriture
notamment pour les bernaches cravant.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
On connait mal quel peut ĂȘtre lâimpact des
marées vertes sur la végétation des prés-
salĂ©s dâYffiniac et de lâestuaire du
Gouessant.
M
Miiccrrooppoolllluuaannttss m
mééttaalllliiqquueess
Le RNO (RĂ©seau National dâObservation) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1974 par le MinistĂšre char-
gé de l'Environnement. Il est coordonné par l'IFREMER afin d'évaluer la contamination
du milieu marin par les micropolluants métalliques et organiques. Celle-ci est évaluée sur
des mollusques qui sont de bons indicateurs de pollution chimique. En effet, les micro-
polluants sont fixés sur les particules en suspension qui constituent l'alimentation des
coquillages filtreurs.
Dans le fond de la baie de Saint-Brieuc, le point RNO est situé au niveau de la poin-
te du Roselier à Plérin. Les analyses sont effectuées sur des moules une fois par trimest-
re.
Le zinc est le métal dont la concentration dans les moules est la plus forte et dont la
tendance depuis 1990 est Ă la hausse. Ceci s'explique par l'ancienne exploitation d'une
mine de galÚne prÚs de Saint-Brieuc qui est aujourd'hui lessivée lors de pluies. Les 3
métaux qui font l'objet d'un seuil réglementaire présentent des teneurs inférieures aux
limites fixées. Les teneurs en cuivre sont relativement élevées tandis que celles du mer-
cure sont trĂšs faibles.
Le point RNO de la pointe du Roselier présente des valeurs en cadmium,
plomb et zinc supérieures à la médiane des résultats de l'ensemble du littoral
français
(IFREMER, 2002). L'ancienne décharge de la grÚve des Courses gagnée sur l'es-
tran de l'anse d'Yffiniac et la présence des anciennes mines de galÚne sur le bassin ver-
sant du Gouët pourraient contribuer à ces résultats.
Les teneurs en micropolluants métalliques sont supérieures dans le port de plaisance
du LĂ©guĂ© que dans le port de commerce (exceptĂ© pour le mercure oĂč elles sont identiques
dans les deux ports). Le niveau 1 est dépassé pour l'arsenic, le cuivre et le zinc dans le
port de plaisance et pour le cuivre et le zinc dans le port de commerce. La teneur en arse-
nic dans le port de plaisance est Ă la limite du niveau 1. Les fortes teneurs en cuivre et
zinc pourraient ĂȘtre dues Ă l'utilisation de peintures antisalissures et aux activitĂ©s agro-ali-
mentaires.
M
Miiccrrooppoolllluuaannttss oorrggaanniiqquueess
Les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)
Ils sont issus des déchets des activités industrielles et urbaines et sont acheminés vers
le milieu marin par les pluies et les eaux de lessivage. Ils peuvent provenir Ă©galement des
dégazages des pétroliers. Ils présentent une toxicité aiguë importante et sont fortement
cancérigÚnes en particulier pour les poissons benthiques. D'autre part, ils sont trÚs peu
solubles et vont donc s'accumuler et provoquer des foyers tumoraux chez les espĂšces
marines et chez l'homme. Ce sont les hydrocarbures les plus toxiques et les moins bio-
dégradables.
Aucune tendance à l'amélioration ou à la dégradation ne semble se dégager
pour les HAP.
Les PCB (PolyChloroBiphényles)
Ce sont des composés organochlorés qui ont été largement utilisés depuis les années
30 comme agents diélectriques, fluides hydrauliques et caloporteurs (pyralÚne), adjuvants,
lubrifiants, additifs de peinture ⊠Ce sont des molécules de synthÚse peu solubles dans
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.66
A.67
l'eau, chimiquement trÚs stables et inertes (forte rémanence dans le milieu marin), accu-
mulables et promoteurs de foyers tumoraux. Ces molécules peu ou pas métabolisables en
fonction de leur halogénation ont largement contaminé les écosystÚmes aquatiques et
sont persistantes chez tous les animaux oĂč elles s'accumulent dans diffĂ©rents tissus. Leur
usage a été interdit en France depuis 1987 si bien qu'elles ne subsistent plus que comme
isolants caloporteurs et diélectriques dans des transformateurs et gros condensateurs
anciens.
Ce paramĂštre a fortement diminuĂ© depuis 1992. Ce rĂ©sultat est peut-ĂȘtre dĂ©jĂ
la consĂ©quence de son interdiction depuis 1987 mĂȘme si c'est un composĂ© rĂ©ma-
nent dans l'environnement marin.
Contrairement aux micropolluants métalliques, les concentrations en micropolluants
organiques dans le port de commerce sont supérieures à celles du port de plaisance sauf
pour 1 HAP : le pyrÚne. Aucun dépassement des niveaux de référence n'est constaté pour
les PCB.
Produits phytosanitaires et pesticides
Les produits phytosanitaires et pesticides sont principalement utilisés en agriculture
pour la culture du maïs en particulier, dans les villes sur les chaussées, les voies ferrées et
dans les parcs et enfin dans les jardins et potagers des particuliers. Seules les concentra-
tions de deux produits sont mesurées : le lindane et le DDT.
Le lindane ou hexachlorocyclohexane est un insecticide organochloré de synthÚse lar-
gement utilisé jusqu'à ces derniÚres années. On le trouve en concentration assez faible
dans la matiĂšre vivante du littoral car il s'y accumule peu.
Le DDT (DichloroDiphénylTrichloroéthane) est également un insecticide organo-
chloré dont la toxicité et la rémanence ont conduit à son interdiction d'utilisation en
1972. Les métabolites du DDT (DDE et DDD) sont également toxiques.
Globalement, les teneurs en lindane diminuent mĂȘme si elles varient beaucoup d'un
prélÚvement à l'autre. L'interdiction d'utilisation du DDT depuis 1972 semble porter ses
fruits puisque les concentrations observées en 1997 sont nettement inférieures à celles de
1990 et 1991.
Le point de la pointe du Roselier se situe bien en dessous des médianes natio-
nales pour ces deux micropolluants organiques suivis. Mais il serait souhaitable
que dâautres micropolluants organiques soient suivis.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.5 - Environnement socio-Ă©conomique
A
Appr
Appr
oche globale
oche globale
L
e fond de la baie de Saint-Brieuc représente un
site aux richesses naturelles remarquables trĂšs
convoitĂ© par lâhomme. Lâanalyse de lâutilisation
de lâespace par lâavifaune et par lâhomme met en Ă©vidence des
superpositions spatio-temporelles des activités. Certaines uti-
lisations du site par lâhomme sont incompatibles avec la
conservation des milieux ou de lâavifaune et sont Ă lâorigine de
conflits dâusage.
6.
A.69
Les conflits dâusage
Quatre grands types de conflit dâusage ont Ă©tĂ© identifiĂ©s :
Sur le domaine maritime
L
Leess ddéérraannggeem
meennttss
Les activités humaines peuvent modifier fortement la distribution des espÚces, qui
dans des situations naturelles dépend essentiellement de la distribution des ressources
trophiques (Bell & Owen, 1990). La pression des activités humaines se traduit par une
modification de lâoccupation de lâespace et une augmentation des densitĂ©s dâoiseaux sur
les zones dâalimentation non soumises aux dĂ©rangements (Triplet & Etienne, 1991 ;
Fagot et al., 2000).
Le dérangement conduit ces derniers à se déplacer et induit une augmentation de
consommation dâĂ©nergie. Ces dĂ©placements sâajoutent Ă ceux liĂ©s aux contraintes natu-
relles (marées, dispersion spatiale des ressources). Le dérangement est un élément pré-
pondĂ©rant dans le choix de la zone dâalimentation (Le DrĂ©an QuĂ©necâhdu et
al.
, 1994)
Lâimpact du dĂ©rangement est maximum en hiver, quand les effectifs prĂ©sents sont
importants et les individus faibles. Les sulkys occasionnent le plus fort dérangement du
fait de leur vitesse importante et parce quâils frĂ©quentent le bord de lâeau oĂč stationnent
les oiseaux. Les promeneurs seuls ont un impact plus faible que les promeneurs avec
chien. En effet, lâanimal non tenu en laisse a tendance Ă courir vers les oiseaux au devant
de son maßtre provoquant alors un dérangement inévitable (GEOCA, 1994).
La mise en place dâun observatoire permanent de la frĂ©quentation devrait permettre
de mieux apprĂ©hender les effets des dĂ©rangements en fonction des types dâactivitĂ©s
(Vidal et Ponsero, Ă paraĂźtre). Dans lâĂ©tat actuel de frĂ©quentation, la cohabitation entre
lâhomme et lâavifaune est relativement bonne. Mais il apparaĂźt Ă©vident que lâintensifica-
tion de la prĂ©sence de lâhomme en fond de baie aboutirait Ă rĂ©duire la capacitĂ© dâaccueil
de la rĂ©serve naturelle pour lâavifaune. Câest dans cette optique que lâarrĂȘtĂ© prĂ©fectoral a
Ă©tĂ© Ă©tabli afin que toutes nouvelles activitĂ©s qui pourraient ĂȘtre crĂ©Ă©es, soient soumises Ă
autorisation et contrĂŽlĂ©es. Cet arrĂȘtĂ© permet de partitionner le temps et lâespace entre
lâhomme et les oiseaux. Il sâagit dâessayer de concilier une pratique raisonnĂ©e des activi-
tĂ©s humaines et le maintien de lâidentitĂ© et de la fonction Ă©cologique de cet espace.
L
Leess pprrééllÚÚvveem
meennttss ssuurr lleess rreessssoouurrcceess
Les activitĂ©s humaines dâexploitation des ressources naturelles du fond de baie agis-
sent sur la disponibilitĂ© des ressources spatiales et temporelles recherchĂ©es par lâavifaune
et contribuent Ă rĂ©duire la capacitĂ© dâaccueil du site. La prospection, par les pĂȘcheurs, de
la grÚve dans la zone de mi-marée contraint les limicoles à se réfugier dans des secteurs
moins productifs et à effectuer de fréquents envols de repli (Annezo & Hamon, 1989).
Une organisation de la pĂȘche professionnelle en termes de circulation des vĂ©hicules Ă
moteur pourrait ĂȘtre envisagĂ©e (accĂšs au gisement par un seul engin).
Outre le dĂ©rangement occasionnĂ©, la pĂȘche aux coques exploite le mĂȘme gisement
que les grands limicoles, bien que les classes dâĂąge exploitĂ©es soient diffĂ©rentes (les
oiseaux consommant des coques inférieures à la taille marchande). La gestion du gise-
ment est une nĂ©cessitĂ© pour le maintien Ă terme de lâactivitĂ© de pĂȘche et pour le peuple-
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.6 - Approche globale
Les chiens sont une des principales sources
de dĂ©rangement de lâavifaune. LâarrĂȘtĂ© pre-
fectoral établi en 2001 prévoit que les
chiens doivent ĂȘtre tenus en laisse
sur lâestran.
Si indépendamment les unes des autres, les
activitĂ©s humaines ont un impact limitĂ© vis Ă
vis des objectifs de préservation du site,
leurs effets cumulés dans le temps et dans
lâespace provoquent des dĂ©rangements
importants de lâavifaune pouvant aller jus-
quâĂ la fuite des oiseaux hors
de la réserve naturelle.
ment de limicoles. Chaque année, une estimation précise du gisement et de sa localisation
est fournie par la rĂ©serve naturelle aux Affaires Maritimes qui rĂ©glementent la pĂȘche
(Ponsero et
al.
, 2001 ; Ponsero et
al.
, 2002). Si une gestion durable du gisement est mise
en place avec les pĂȘcheurs professionnels, la pĂȘche amateur n'est nullement contrĂŽlĂ©e que
ce soit du point de vue quantitatif que qualitatif (respect des tailles minimales de captu-
re). Il existe donc un certain conflit d'usage entre pĂȘcheurs professionnels et amateurs, et
il serait nécessaire de mettre en place une limitation de l'exploitation amateur en termes
de quotas.
La pĂȘche Ă pied est autorisĂ©e sur la rĂ©serve naturelle dans le respect des lois et rĂšgle-
ments en vigueur. Elle s'exerce surtout sur les populations de bars, mulets et poissons
plats. Cette activité en induit une autre qui n'est pas autorisée par le décret : la recherche
de vers polychĂštes (
Arenicola marina, Nereis diversicolor
) qui serviront d'appĂąts.
L
Laa m
mooddiiffiiccaattiioonn ddeess hhaabbiittaattss ppaarr lleess aam
méénnaaggeem
meennttss
Les aménagements réalisés plus ou moins récemment ont diminué la surface de la
zone humide littorale. Ces modifications du trait de cĂŽte ont soustrait plus de 150 hecta-
res au DPM. Ces ouvrages ont rĂ©duit la capacitĂ© dâaccueil ornithologique de la baie.
La comparaison des faciÚs sédimentaires établie à partir de prélÚvements faits en 1988
et 2001 montre peu dâĂ©volution sur une pĂ©riode de presque quinze ans (Bonnot-Courtois
& Dreau, 2002). Les effets des amĂ©nagements comme lâextension du port de Saint-Brieuc
engendrent des modifications localisées.
Sur la frange littorale
L
Laa ddééggrraaddaattiioonn ddeess hhaabbiittaattss
La pression touristique ne pose, pour le moment, pas de réels problÚmes induisant la
dégradation de la végétation de falaise.
Le milieu dunaire représente des habitats particuliÚrement vulnérables. Le piétine-
ment reprĂ©sente le principal facteur de dĂ©gradation, bien quâactuellement les zones for-
tement dégradées soient restreintes. Une gestion de la fréquentation associée à une infor-
mation sur la fragilité du site est nécessaire.
Les habitats de haut de plage et les dunes sont extrĂȘmement sensibles au piĂ©tinement.
Il y a un rĂ©el conflit dâusage entre les galopeurs frĂ©quentant les hauts de plages (en par-
ticulier Bon Abri) afin de profiter dâun substrat meuble, et le maintien des habitats.
RéguliÚrement, au mépris de la réglementation de la réserve naturelle, les galopeurs
retournent Ă la herse le front dunaire afin dâallĂ©ger le substrat.
Le cordon de galets des Rosaires est soumis à une forte pression de fréquentation
principalement dans son extrémité ouest. Ce cordon présente aussi des pelouses de type
dunaire dégradées par le piétinement et rudéralisées.
Les marais salĂ©s de lâanse dâYffiniac dont la quasi-totalitĂ© est intĂ©grĂ©e dans la zone de
protection renforcĂ©e sont par ce fait soustrait Ă tous conflits dâusage.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.70
Les habitats de haut de plage forment une
frange peu Ă©tendue extrĂȘment sensible au
pietinement qui tend Ă disparaĂźtre dans de
nombreux secteurs. Dans le cas de Bon
Abri, ces habitats sont totalement détruits
par les galopeurs ou parfois lors des ramas-
sages dâalgues vertes.
Pourtant ces habitats jouent un rĂŽle essen-
tiel dans le fonctionnement du systĂšme
dunaire.
La dégradation du secteur dunaire est (en
réserve naturelle) du site de Bon Abri est lié
à la surfréquentation piétionniÚre.
A.71
SynthĂšses
Le challenge de la réserve naturelle est de veiller à préserver une faune et une flore
riche et diversifiée tout en contingentant les activités humaines sur le DPM afin que cel-
les-ci puissent continuer Ă se pratiquer dans le respect du patrimoine naturel.
Un environnement âsous pressionâ
L'espace littoral reprĂ©sente une zone d'usages multiples mais aussi est l'exemple mĂȘme
d'une zone conflictuelle par excellence tant les intĂ©rĂȘts sont contradictoires. S'y affron-
tent les enjeux majeurs dans les prochaines annĂ©es oĂč plus de 60% de la population
humaine vivra Ă moins de 50Km d'un rivage. Les grands espaces naturels littoraux ne
représentent plus que 23% du linéaire cÎtier français (Dauvin, 2002).
Depuis trente ans le développement de l'agglomération briochine s'est traduit par une
forte consommation d'espaces. Elle s'étend spatialement sur sa périphérie, afin de dispo-
ser d'espaces résidentiels qu'elle ne peut offrir en son centre (schéma directeur Saint-
Brieuc, 2000). On observe l'éclatement et la dilution de l'urbanisation en périphérie de la
réserve naturelle. Ce développement démographique et l'urbanisation sont une menace
sur la pérennité des espaces naturels de l'agglomération et sur la qualité biologique de la
réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc.
âLe caractĂšre irrĂ©versible de la modification paysagĂš-
re périurbain devrait susciter un effort préalable d'évaluation de incidences de l'urbanisation. La péren-
nité de la qualité des espaces naturels repose en premier lieu sur la gestion rigoureuse du développement
urbainâ
(schéma directeur Saint-Brieuc, 2000).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.6 - Approche globale
dérangements
PrélÚvement de la
ressource
Modifi-
-cation
DĂ©gradation dâhabitats
activités
limicoles anatidés
Laridés et
oiseaux
marins
benthos piscicoles
de la
sédimento
logie
Prés-salés
dunes
Haut-
estran
estran
Mytiliculture
*
*
**
*
PĂȘche Ă pied
*
**
*
Chasse
**
**
Extraction de marne
*
*
*
*
*
Voile
Canoë-kayak
* Ă **
(1)
* Ă **
(1)
*
Speed-sail
**
**
**
Trial
***
***
***
Promeneur
*
*
*
**
Promeneur avec chien
* Ă **
(1)
* Ă **
(1)
* Ă **
(1)
***
Promeneur pénétrant les prés-
salés
***
**
*
Equitations :
- de loisirs * Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
- trotteur (sulky) * Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
*
- galopeur * Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
* Ă ***
(1)
**
- thalassothérapie équine
*
*
*
DĂ©charge de la GrĂšve des
Courses
*
Extension du port
?
(2)
Pollutions :
- bassin versant (marées vertes)
* (2)
**
-urbaines et industrielles
*
Ramassage des algues vertes
**
Tab n° A6.1 - Tableau de synthÚse des impacts des activités humaines sur les écosystÚmes de fond de baie
impact : * faible, ** moyen, *** fort
(1) impact variable selon
le comportement
(2) impact Ă estimer
Un médiateur : la Maison de la Baie
Dans ce contexte, il est évident que les gestionnaire de la réserve naturelle sont appe-
lés à jouer un rÎle de plus en plus important tant localement que régionalement ou natio-
nalement, afin d'assurer une mission pédagogique et de sensibilisation du public dans le
respect de ses objectifs de gestion et de conservation.
C'est tout particuliĂšrement le rĂŽle de lâassociation gestionnaire de la Maison de la Baie,
(et co-gestionnaire de la réserve naturelle) qui assure cette mission depuis 1986, soit
12 ans avant la création de la réserve naturelle.
Créée en 1985, sur l'initiative du Conseil Général des CÎtes d'Armor et des
Communes riveraines de la baie de Saint-Brieuc, la Maison de la Baie est un Ă©quipement
à vocation pédagogique et touristique. Ses objectifs sont de faire connaßtre, de préserver
et de promouvoir les richesses naturelles et Ă©conomiques de la baie. Vitrine du milieu
marin et de âl'entre Terre et Merâ, la Maison de la Baie est aussi la vitrine et le lieu d'ex-
pression des efforts de restauration de la qualité des eaux engagées en baie de Saint-
Brieuc et sur l'ensemble de ses bassins versants (Urne, Gouet, Gouessant).
DĂšs sa crĂ©ation, lâassociation gestionnaire de la Maison de la Baie a rassemblĂ© tous les
partenaires animés d'une volonté de dialogue et soucieux de dépasser des contradictions
partisanes. Sont ainsi associés à cette action, tous les partenaires concernés par la pro-
tection et la mise en valeur de la baie de Saint-Brieuc : le département, les communes, les
associations (environnement, chasseâŠ), les organisations professionnelles (mytiliculture,
pĂȘcheâŠ), les organismes Ă vocation pĂ©dagogique et touristique⊠le conseil d'adminis-
tration de la Maison de la Baie préfigurait ainsi le comité consultatif de la réserve natu-
relle.
La Maison de la Baie devient à la création de la réserve naturelle le centre d'accueil et
d'information de la réserve naturelle. L'élément principal qui marquera cette évolution est
la création en 2002 d'une nouvelle muséographie présentant
la baie de Saint-Brieuc : une
réserve d'émotion.
Potentiel dâinterprĂ©tation
La Maison de la Baie, centre d'accueil et d'information de la réserve naturelle, a pour
objectifs de faire connaßtre, de préserver et de promouvoir les richesses naturelles et l'é-
conomie maritime de la baie de Saint-Brieuc. L'animation devient alors un outil essentiel
pour la protection de la nature.
La protection des milieux naturels nécessite une sensibilisation et une information des
diffĂ©rents publics (scolaires, riverains, touristesâŠ). La connaissance du patrimoine natu-
rel par le plus grand nombre est une des conditions de sa sauvegarde et de l'acceptation
d'un espace protégé comme une réserve naturelle dans le contexte socio-économique
local.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.72
La Maison de la Baie s'est fixée 4 mis-
sions :
· Une mission pédagogique pour
permettre Ă la population scolaire de
mieux connaĂźtre les milieux naturels ;
· Une mission touristique pour permettre
aux visiteurs de découvrir la baie ;
· Une mission écologique pour faire com-
prendre le fonctionnement complexe des
Ă©cosystĂšmes ;
· Une mission culturelle pour porter
témoignage des traditions humaines et
sociales.
A.73
Lâassociation gestionnaire de la Maison de la Baie de Saint-Brieuc sensibilise tous les
publics Ă l'Ă©ducation nature, et plus largement Ă la valorisation du patrimoine naturel de
la réserve naturelle et elle contribue à la création d'éco-territoires.
Les 3co-gestionnaires de la réserve naturelle ont signé la charte d'animation de
RĂ©serve Naturelle de France en mai 2000.
Animations nature
La majorité des animations démarre du site de la Maison de la Baie, à proximité immé-
diate de la réserve naturelle. Les principaux thÚmes abordés sur la réserve naturelle sont :
les vasiĂšres, les dunes, les milieux rocheux, l'ornithologie ; sur le site Natura 2000 (hors
réserve naturelle) les thÚmes sont : les falaises, les landes.
D'autres sujets sont traités, concernant : les déchets, l'eau, les activités portuaires, le
cap Fréhel, la mytiliculture.
A noter qu'à l'exception des prés-salés et de l'estuaire du Gouessant, situés en zones
de protection renforcée, l'ensemble des grands types de milieux de la réserve naturelle
est proposé au public.
Nouvelle musĂ©ographie : la baie de Saint-Brieuc, une rĂ©serve dâĂ©motion
En complément aux visites sur le terrain, ce projet d'exposition vise à faire pénétrer
le visiteur dans l'intimitĂ© d'un milieu naturel. Plus quâune simple reproduction d'un pay-
sage, cette exposition permet au public de comprendre le fonctionnement complexe et
fragile d'un milieu, ainsi que de découvrir son incroyable richesse.
La réserve naturelle attire une part de public qui fréquente peu les musées et les expo-
sitions. Le projet de lâassociation gestionnaire de la Maison de la Baie fera donc le lien
avec les diffĂ©rents sites d'accueil du public prĂ©sent dans la rĂ©gion afin d'inciter celui-ci Ă
découvrir ces structures muséographiques.
Cet espace musĂ©ographique est composĂ© dâune premiĂšre phase (crĂ©ation 2002) cons-
tituée d'un diorama de 11m présentant 30 oiseaux sculptés, des bornes vidéo et bornes
interactives, livret d'accompagnementâŠA la suite de cette galerie, le second espace
muséographique présentera les différents biotopes marins locaux (création 2004). A tra-
vers deux aquariums de 12m
3
environ, le visiteur découvrira deux milieux sous-marins
caractéristiques de la baie de Saint-Brieuc : les milieux sableux et rocheux. Des aquariums,
de plus petite dimension, présenteront d'autres espÚces de ces biotopes (mollusques, cni-
daires, herbier de zostĂšres et hippocampes, syngnathesâŠ).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A.6 - Approche globale
ornithologie
40%
flore et faune des
dunes
8%
landes et falaises
12%
milieux marins
(vasiĂšre+estran)
26%
mytiliculture
11%
autres
3%
Fig. n° A6.2 - Principaux sujets dâanimation pĂ©dagogique de la
Maison de la Baie
A
Conclusions
Conclusions
A
u terme de cette description et Ă©valuation du
patrimoine naturel du fond de la baie de Saint-
Brieuc, on peut s'interroger sur les enjeux et les
perspectives du développement durable du littoral et de la
place du patrimoine nature dans cette démarche. C'est certai-
nement
"un des milieux de notre biosphĂšre oĂč il convient de met-
tre en place une politique coordonnée de protection et de conser-
vation"
(J.C. Dauvin, 2002). Il est clair que les mesures de pro-
tection du patrimoine naturel sur le littoral est un défi pour
cette zone oĂč la pression anthropique s'accroĂźt rĂ©guliĂšrement
créant en permanence des conflits et des tensions pour la ges-
tion intégrée de cet espace convoité.
7.
A.75
L'examen des évolutions prévisibles de chaque activité ou impact est soumis à de
grandes incertitudes, en partie Ă cause du caractĂšre lacunaire des suivis, et en partie parce
que toute extrapolation est sujette Ă caution dans les domaines aussi complexes que l'Ă©-
cologie ou la sociologie. On peut cependant s'essayer à une prévision théorique à un hori-
zon Ă 5 ans.
Le site Natura 2000 est peu soumis à dégradation. Il est relativement préservé, et la
fréquentation ne semble pas épuiser jusqu'à présent les capacités d'accueil du site. Il ne
pĂšse donc pas actuellement de menaces importantes sur ce site.
Au niveau de la réserve naturelle qui constitue la zone majeure du site Natura 2000, il
est difficile de fournir actuellement des estimations chiffrées de l'évolution de la fré-
quentation mais des tendances peuvent ĂȘtre observĂ©es :
Ă
Ă
Une augmentation de la fréquentation de proximité
Les loisirs de proximité sont en augmentation. Une telle évolution augmente l'attrait
pour un territoire facilement accessible comme la réserve naturelle. Cette évolution
risque d'ĂȘtre accentuĂ©e par l'augmentation de la population dans le secteur.
Ă
Ă
L'évolution de la fréquentation touristique
La Bretagne et les CĂŽtes d'Armor sont des territoires oĂč l'attractivitĂ© touristique est
en augmentation. Cette augmentation risque d'ĂȘtre accentuĂ©e par les impacts de la recon-
naissance de la qualité environnementale du site de la réserve naturelle et par le dévelop-
pement du tourisme nature et de l'intĂ©rĂȘt pour la faune et la flore. Cependant, le degrĂ©
de pollution de la zone est un facteur limitant l'attrait du site en période estivale.
Ă
Ă
L'Ă©volution des temps sociaux
Les changements sociaux actuellement en cours, notamment au niveau de l'organisa-
tion et de la répartition des différents temps de la vie ne vont pas forcément entraßner
une augmentation des loisirs mais une redéfinition des temps sociaux. Pour la réserve
naturelle, cela se traduirait, non pas par une augmentation de la fréquentation, mais par
une dispersion des visiteurs sur l'année entiÚre. On peut poser l'hypothÚse d'une aug-
mentation du tourisme hivernal.
Ă
Ă
L'évolution des activités
Tout les analystes tablent sur une augmentation générale des activités liées au littoral,
ce qui induit une augmentation de la pression sur les Ă©quipements, les espaces ou les iti-
nĂ©aires dĂ©jĂ existants. Ceci est valable pour lâensemble du site. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale,
aucune modification subtenstielle des rĂ©partitions spatiales dâactivitĂ©s nâest Ă prĂ©voir, Ă
lâexception de la pĂȘche Ă pied professionnelle qui devrait se restreindre progressivement.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A7 - Conclusions
La mise en Ćuvre d'une politique de protection ne peut se rĂ©aliser sans un appui
scientifique indispensable à la compréhension des phénomÚnes physiques, chimiques et
biologiques qui conditionnent l'Ă©volution des Ă©cosystĂšmes littoraux. La recherche est un
outil indispensable pour une politique Ă la fois de protection et de gestion du littoral. Et
les rĂ©serves naturelles sont des sites privilĂ©giĂ©s pour mettre en place des programmes dâĂ©-
tudes, de suivis et de recherche.
Le dĂ©veloppement durable ne pourra ĂȘtre assurer sans une prise de conscience des
citoyens à la fois sur la richesse de leur patrimoine naturel mais aussi sur sa fragilité. Il
convient donc parallĂšlement Ă la protection et Ă la gestion, dâinformer, de sensibiliser et
dâĂ©duquer les citoyens Ă l'usage durable du patrimoine nature littoral. L'interdiction et la
verbalisation ne suffisent pas Ă assurer la conservation Ă long terme des espaces et des
espĂšces ; une connaissance individuelle et collective de l'intĂ©rĂȘt patrimonial du littoral
doit prévaloir dans le processus de gestion durable des ressources. Elle vise à mieux faire
connaĂźtre le fonctionnement Ă©cologique des divers constituants du domaine cĂŽtier et Ă
sensibiliser les différents usagers à leur diversité, à leur fragilité et à la nécessité de leur
préservation. Pour cela, de nouvelles approches sont à inventer. La protection de l'envi-
ronnement ne passe pas uniquement par l'apprentissage des gestes respectueux mais
aussi par la connaissance des milieux naturels. Eduquer Ă l'environnement, c'est faire
découvrir un site pour l'apprécier et le respecter.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.76
activités
tendance
Activités professionnelles
Mytiliculture
Ă
PĂȘche Ă pied
Ă
Extraction de marne
Ă
Activités équestres
?
Activités portuaires
Ă
?
Activités de loisirs
PĂȘche Ă pied amateur
Ă
chasse
Ă
Ă
?
Equitations de loisirs
Ă
Navigation de plaisance
Ă
Limité par le nombre de mouillage
Activités nautiques
(canoĂ«-kayak, planche Ă voile, fly-surfâŠ)
Ă
Char Ă voile
?
ActivitĂ©s motorisĂ©s (4x4, trialâŠ)
?
PlutÎt en régression
VTT
Ă
Promenade, randonnées
Ă
Promenade avec chien
Ă
Activités balnéaires
Ă
En fonction de la qualité des eaux
Tab n° A7.1 - Evolution potentielle des activités humaines en de fond de baie
A.77
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
A7 - Conclusions
A
Bib
Bib
lio
lio
gra
gra
phie
phie
8.
A.79
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Anne
Anne
x
x
es
es
Annexe 1 : Décret portant création de la réserve naturelle de la
baie de Saint-Brieuc (CĂŽte dâArmor), du 28 avril 1998.
Annexe 2 :ArrĂȘtĂ© prefectoral portant rĂ©glementation de certaines
activités dans la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, du 4
octobre 2001.
Annexe 3 : Convention fixant les modalité de gestion de la réserve
naturelle de la baie de Saint-Brieuc, du 10 novembre 1999, modifiée
le 15 semptembre 2003.
8.
A.87
J.O. Numéro 101 du 30 Avril 1998 page 6592
Textes généraux
MinistĂšre de lâamĂ©nagement du territoire et de lâenvironnement
Décret no 98-324 du 28 avril 1998 portant création de la réserve naturelle de la baie de
Saint-Brieuc (CĂŽtes-dâArmor)
NOR : ATEN9860042D
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de lâamĂ©nagement du territoire et de lâenvironnement,
Vu le code rural, et notamment le chapitre II du titre IV du livre II relatif Ă la protection de la natu-
re ;
Vu le dĂ©cret no 78-272 du 9 mars 1978 relatif Ă lâorganisation des actions de lâEtat en mer ;
Vu le dĂ©cret no 97-1204 du 19 dĂ©cembre 1997 pris pour lâapplication du 1o de lâarticle 2 du dĂ©cret
no 97-34 du 15 janvier 1997 relatif à la déconcentration des décisions administratives individuelles ;
Vu les piÚces afférentes à la procédure de consultation simplifiée relative au projet de classement en
rĂ©serve naturelle de la baie de Saint-Brieuc (CĂŽtes-dâArmor) : lâaccord des propriĂ©taires, le rapport
du prĂ©fet des CĂŽtes-dâArmor en date du 12 avril 1996, lâavis des conseils municipaux des communes
de Hillion le 2 juin 1995, Langueux le 23 octobre 1995, Morieux le 8 juin 1995, Saint-Brieuc le 15
mai 1995 et Yffiniac le 13 septembre 1995 et lâavis de la commission dĂ©partementale des sites, per-
spectives et paysages siégeant en formation de protection de la nature le 19 décembre 1995
Vu les accords et avis des ministres intéressés ;
Vu lâavis du Conseil national de la protection de la nature,
DĂ©crĂšte :
Chapitre Ier
Création et délimitation de la réserve naturelle
de la baie de Saint-Brieuc
Art. 1er. - Sont classés en réserve naturelle, sous la dénomination de « réserve naturelle de la baie de Saint-
Brieuc » (CĂŽtes-dâArmor) :
- les parcelles cadastrales nos 274, 275, 1751 et 1753 de la section A de la commune dâHillion, pour une
surface de 4 hectares 14 ares 75 centiares ;
- le domaine public maritime du fond de la baie de Saint-Brieuc, au droit des communes de Langueux,
Yffiniac et Hillion, et au droit dâune partie des communes de Morieux et de Saint-Brieuc, au sud dâune
ligne joignant les points suivants :
- le point situĂ© au dĂ©bouchĂ© de la route dâaccĂšs Ă la plage du Valais (commune de Saint-Brieuc) ;
- le point situĂ© Ă 500 mĂštres Ă lâest de la pointe de lâenrochement de Cesson (commune de Saint-Brieuc) ;
- le point situĂ© Ă 300 mĂštres au nord de la pointe des Guettes (commune dâHillion) ;
- les deux points situés à 300 mÚtres au large des deux pointes enserrant la plage de Lermot (commune
dâHillion) ;
- le point situé à 100 mÚtres au nord du rocher de Roc Verd ;
- le point situĂ© au bas de lâescalier dâaccĂšs Ă la plage de BĂ©liard (commune de Morieux).
Toutefois, la zone endiguée de la grÚve des Courses sur les communes de Langueux et de Saint-Brieuc
(ancienne dĂ©charge) et la concession de mouillage de Saint-Guimond (commune dâHillion) sont exclues de
ce classement.
La superficie totale classée en réserve naturelle est de 1 140 hectares environ.
Dans cette rĂ©serve naturelle est dĂ©finie une zone Ă protection renforcĂ©e dans la partie sud et ouest de lâan-
se dâYffiniac et dans lâestuaire du Gouessant, conformĂ©ment Ă la dĂ©limitation suivante :
1/ La partie située à la fois au sud de la ligne joignant la pointe de la Cage (commune de Langueux) à la
pointe de lâHĂŽtellerie (commune dâHillion) et Ă lâouest de la ligne joignant la pointe du terre-plein de
Cesson (commune de Cesson) au milieu de la ligne joignant le carrefour de Bout de ville (commune de
Langueux) Ă la pointe situĂ©e Ă lâouest du chĂąteau des Marais (commune dâHillion), ainsi que la partie situĂ©e
au sud de cette derniĂšre ligne ;
2/ La partie de la vallée du Gouessant située en amont de la pointe située au nord de Crémur (commune
dâHillion).
Les parcelles et emprises mentionnées ci-dessus figurent sur la carte au 1/25 000, le plan topographique au
1/10 000 et le plan cadastral au 1/2 000 consultables Ă la prĂ©fecture des CĂŽtes-dâArmor.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 1
Chapitre II
Gestion de la réserve naturelle
Art. 2. - Il est créé un comité consultatif de la réserve présidé par le préfet ou son représentant. La com-
position de ce comitĂ© est fixĂ©e par arrĂȘtĂ© du prĂ©fet.
Il comprend, de maniÚre équilibrée :
1/ Des reprĂ©sentants de collectivitĂ©s territoriales intĂ©ressĂ©es, de propriĂ©taires et dâusagers ;
2/ Des reprĂ©sentants dâadministrations et dâĂ©tablissements publics intĂ©ressĂ©s ;
3/ Des personnalitĂ©s scientifiques qualifiĂ©es et des reprĂ©sentants dâassociations de protection de la nature.
Les membres du comitĂ© sont nommĂ©s pour une durĂ©e de trois ans. Leur mandat peut ĂȘtre renouvelĂ©. Les
membres du comitĂ© dĂ©cĂ©dĂ©s ou dĂ©missionnaires et ceux qui, en cours de mandat, cessent dâexercer les
fonctions en raison desquelles ils ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s doivent ĂȘtre remplacĂ©s. Dans ce cas, le mandat des nou-
veaux membres expire à la date à laquelle aurait normalement pris fin celui de leurs prédécesseurs.
Le comitĂ© se rĂ©unit au moins une fois par an sur convocation de son prĂ©sident. Il peut dĂ©lĂ©guer lâexamen
dâune question particuliĂšre Ă une formation restreinte.
Art. 3. - Le comité consultatif donne son avis sur le fonctionnement de la réserve, sur sa gestion et sur les
conditions dâapplication des mesures prĂ©vues au prĂ©sent dĂ©cret.
Il se prononce sur le plan de gestion de la réserve.
Il peut faire procĂ©der Ă des Ă©tudes scientifiques et recueillir tout avis en vue dâassurer la conservation, la
protection ou lâamĂ©lioration du milieu naturel de la rĂ©serve.
Art. 4. - Le prĂ©fet, aprĂšs avoir demandĂ© lâavis des communes de Saint-Brieuc, Langueux, Yffiniac, Hillion
et Morieux, du district de Saint-Brieuc et du comité consultatif, confie, par voie de convention, la gestion
de la réserve naturelle à une fondation, une collectivité locale, une association régie par la loi du 1er juillet
1901 ou un Ă©tablissement public.
Pour assurer la conservation du patrimoine naturel et de la biodiversité de la réserve, le gestionnaire
conçoit et met en oeuvre un plan de gestion Ă©cologique qui sâappuie sur une Ă©valuation scientifique du
patrimoine naturel de la réserve et de son évolution.
Le premier plan de gestion est soumis par le prĂ©fet, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif, Ă lâagrĂ©ment du
ministre chargé de la protection de la nature. Ce plan de gestion est agréé par le ministre, aprÚs avis du
Conseil national de la protection de la nature. Le préfet veille à sa mise en oeuvre par le gestionnaire. Les
plans de gestion suivants sont approuvĂ©s, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif, par le prĂ©fet, sauf sâil juge
opportun, en raison de modifications des objectifs, de solliciter Ă nouveau lâagrĂ©ment du ministre.
Chapitre III
Réglementation de la réserve naturelle
Art. 5. - Il est interdit, sous rĂ©serve de la pĂȘche et le cas Ă©chĂ©ant de lâactivitĂ© mytilicole :
1/ Dâintroduire Ă lâintĂ©rieur de la rĂ©serve des animaux dâespĂšces non domestiques, quel que soit leur Ă©tat
de développement, sauf autorisation délivrée par le préfet, aprÚs avis du Conseil national de la protection
de la nature ;
2/ De porter atteinte de quelque maniĂšre que ce soit aux animaux dâespĂšces non domestiques ainsi quâĂ
leurs oeufs, couvées, portées ou nids, ou de les emporter hors de la réserve ;
3/ De déranger les animaux par quelque moyen que ce soit, sauf pour des prélÚvements à des fins scienti-
fiques autorisés par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Art. 6. - Il est interdit :
1/ Dâintroduire dans la rĂ©serve tous vĂ©gĂ©taux sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation dĂ©livrĂ©e
par le préfet, aprÚs avis du Conseil national de la protection de la nature ;
2/ De porter atteinte de quelque maniĂšre que ce soit aux vĂ©gĂ©taux non cultivĂ©s, sauf Ă des fins dâentretien
et de gestion de la réserve, ou de les emporter hors de la réserve, sauf autorisations de prélÚvements à des
fins scientifiques délivrées par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Art. 7. - Le prĂ©fet peut prendre, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif, toutes mesures en vue dâassurer la
conservation dâespĂšces animales ou vĂ©gĂ©tales ou la limitation dâanimaux ou de vĂ©gĂ©taux surabondants dans
la réserve.
Art. 8. - La pĂȘche, y compris la pĂȘche Ă pied et, le cas Ă©chĂ©ant, lâactivitĂ© mytilicole, sâexercent conformĂ©-
ment à la réglementation en vigueur. Toutefois, le comité consultatif sera appelé à donner son avis sur ces
activités.
La chasse est interdite sur toute lâemprise de la rĂ©serve.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.88
A.89
Art. 9. - LâactivitĂ© agricole (pĂąturage des prĂ©s-salĂ©s) est rĂ©glementĂ©e par le prĂ©fet, aprĂšs avis du comitĂ©
consultatif.
Art. 10. - Il est interdit :
1/ Dâabandonner, de dĂ©poser ou de jeter tout produit quel quâil soit de nature Ă nuire Ă la qualitĂ© de lâeau,
de lâair, du site ou Ă lâintĂ©gritĂ© de la faune et de la flore ;
2/ Dâabandonner, de dĂ©poser ou de jeter en dehors des lieux spĂ©cialement prĂ©vus Ă cet effet des dĂ©tritus
de quelque nature que ce soit ;
3/ De troubler la tranquillitĂ© des lieux par toute perturbation sonore, sous rĂ©serve de lâexercice des activi-
tés autorisées par le présent décret ;
4/ De porter atteinte au milieu naturel par le feu ou par des inscriptions autres que celles nĂ©cessaires Ă lâin-
formation du public.
Art. 11. - Tout travail public ou privĂ© modifiant lâĂ©tat ou lâaspect des lieux est interdit, sous rĂ©serve de lâap-
plication de lâarticle L. 242-9 du code rural.
Les travaux dâentretien, Ă effectuer sur les Ă©quipements existants et nĂ©cessitĂ©s par la gestion de la rĂ©serve,
la rĂ©habilitation de la dĂ©charge de la grĂšve des Courses ou des digues bordant la rĂ©serve ou lâactivitĂ© mytili-
cole, peuvent ĂȘtre autorisĂ©s par le prĂ©fet, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif.
Art. 12. - Toute activitĂ© de recherche ou dâexploitation miniĂšre est interdite dans la rĂ©serve, sauf lâextrac-
tion de la marne constituée de sable calcaire, conformément à un cahier des charges établi par le préfet,
aprÚs avis du comité consultatif.
Art. 13. - La collecte des roches, des minéraux et des fossiles est interdite dans la réserve, sauf autorisation
délivrée à des fins scientifiques par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Art. 14. - Toute activitĂ© industrielle et commerciale est interdite, Ă lâexclusion des activitĂ©s dâanimation et
de dĂ©couverte de la rĂ©serve qui doivent ĂȘtre autorisĂ©es par le prĂ©fet, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif.
Art. 15. - Lâutilisation Ă des fins publicitaires de toute expression Ă©voquant directement ou indirectement la
réserve est soumise à autorisation délivrée par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Art. 16. - La circulation et le stationnement des personnes sont interdits, dâune part, dans la zone Ă protec-
tion renforcĂ©e dĂ©finie Ă lâarticle 1er et, dâautre part, sur le rocher de Roc Verd Ă marĂ©e haute, sauf Ă des
fins de gestion, de police, de recherche ou de sauvetage ou pour les activités autorisées aux articles 9, 11,
12 et 18, ou dans les deux cas suivants :
1/ Dans lâestuaire du Gouessant, lâaccĂšs aux versants de la vallĂ©e en passant par le domaine maritime est
autorisĂ© pour lâexercice de la chasse pendant la pĂ©riode dâouverture de la chasse Ă terre ;
2/ Dans lâanse dâYffiniac, lâaccĂšs des piĂ©tons et des cavaliers Ă lâestran est autorisĂ© par le passage de Bout
de ville et la traversée des prés-salés à partir du pont de Samson reste ouverte aux piétons, conformément
au plan de circulation établi par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
La circulation et le stationnement peuvent ĂȘtre rĂ©glementĂ©s en dehors de la zone de protection renforcĂ©e
par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Les dispositions du prĂ©sent article ne sont pas applicables aux agents des services publics dans lâexercice
de leurs fonctions.
Art. 17. - Les activités sportives, touristiques ou de loisirs sont réglementées conjointement par le préfet et
le prĂ©fet maritime, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif, sauf dans la zone de protection renforcĂ©e oĂč elles sont
interdites, sous réserve des dispositions des articles 16 et 18 du présent décret.
Art. 18. - La navigation est interdite dans la zone Ă protection renforcĂ©e, ainsi quâĂ moins de 100 mĂštres du
Roc Verd. Toutefois, des autorisations limitĂ©es pour la pratique du kayak de mer ou de lâaviron pourront y
ĂȘtre accordĂ©es conjointement par le prĂ©fet et le prĂ©fet maritime, aprĂšs avis du comitĂ© consultatif.
Art. 19. - Dans la zone de protection renforcĂ©e, lâaccĂšs des chiens est interdit, sauf dans lâestuaire du
Gouessant, et ce uniquement pour leur passage aux fins dâexercice de la chasse dans les versants de cette
vallée, pendant la période de chasse à terre.
En dehors de la zone de protection renforcée, la circulation des chiens, sous le contrÎle et à proximité de
leur maßtre, est tolérée et réglementée par le préfet, aprÚs avis du comité consultatif.
Ces dispositions ne sâappliquent pas aux chiens qui participent Ă des missions de police, de recherche et de
sauvetage.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 1
Art. 20. - La circulation des vĂ©hicules Ă moteur est interdite sur toute lâĂ©tendue de la rĂ©serve.
Toutefois, cette interdiction nâest pas applicable :
1/ Aux vĂ©hicules utilisĂ©s pour lâentretien et la surveillance de la rĂ©serve ;
2/ A ceux utilisĂ©s lors dâopĂ©rations de police, de secours et de sauvetage ;
3/ A ceux utilisĂ©s pour les activitĂ©s de pĂȘche et dâextraction de marne constituĂ©e de sable calcaire, dans le
cadre des travaux autorisĂ©s Ă lâarticle 11, ainsi que pour lâaccĂšs aux installations mytilicoles ;
4/ Aux véhicules utilisés pour remplir une mission de service public.
Art. 21. - Le survol de la réserve à une hauteur inférieure à 300 mÚtres est interdit aux aéronefs à moteur
sauf pour les besoins du dĂ©collage, de lâatterrissage et des manoeuvres sây rattachant.
Cette disposition nâest pas applicable aux aĂ©ronefs dâEtat en nĂ©cessitĂ© de service, aux opĂ©rations de police
ou de sauvetage ou de gestion de la réserve naturelle.
Art. 22. - Le campement sous une tente, dans un véhicule ou tout autre abri est interdit.
Art. 23. - La ministre de lâamĂ©nagement du territoire et de lâenvironnement est chargĂ©e de lâexĂ©cution du
présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait Ă Paris, le 28 avril 1998.
La ministre de lâamĂ©nagement du territoire
Le Premier ministre :
et de lâenvironnement
Lionel Jospin
Dominique Voynet
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.90
A.91
REPUBLIQUE FRANCAISE
ArrĂȘtĂ© portant rĂ©glementation de certaines activitĂ©s
dans la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc
Le PrĂ©fet des CĂŽtes dâArmor
Le Vice Amiral dâEscadre
Chevalier de la LĂ©gion dâhonneur
PrĂ©fet Maritime de lâAtlantique
Vu le livre III relatif aux espaces naturels et le livre IV relatif Ă la faune et Ă la flore du code de lâenvironne-
ment;
Vu le dĂ©cret n°78-272 du 9 mars 1978 relatif Ă lâorganisation des actions de lâĂ©tat en mer ;
Vu le décret 98-324 du 28 avril 1998 relatif à la création de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc en
particulier lâarticle 17 Ă 20
Vu lâavis du ComitĂ© Consultatif du 2 juillet 2001
Considérant que la protection de la faune et de la flore exceptionnelles de la réserve naturelle de la baie de
Saint-Brieuc justifie que soient prises des mesures destinées à réglementer les activités sportives, touristiques
et de loisirs sur cette réserve,
Sur proposition de Monsieur le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de la PrĂ©fecture des CĂŽtes dâArmor
ARRETE :
Article 1 :
Lâorganisation, occasionnelle ou permanente par une association ou une collectivitĂ©, de manifes-
tations ou dâactivitĂ©s sportives, touristiques ou de loisirs (autre que la pĂȘche Ă pied) sur le territoi-
re de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc est soumise à autorisation du Préfet et du Préfet
maritime, aprÚs consultation du comité Consultatif de la Réserve, sauf en zone de protection ren-
forcĂ©e oĂč elles sont interdites en tout temps (sauf autorisations limitĂ©es prĂ©vu Ă lâarticle 6).
Article 2 :
La pratique dâactivitĂ© Ă©questre dans le cadre professionnel ou amateur est autorisĂ©e sur lâestran
(hors zones de protection renforcĂ©es) en dehors dâune pĂ©riode de 90 minutes avant et 90 minu-
tes aprĂšs la pleine mer oĂč cette activitĂ© est interdite (heure de rĂ©fĂ©rence au Port du LĂ©guĂ©).
Par dĂ©rogation, lâentreprise de thalassothĂ©rapie Ă©quine est autorisĂ©e Ă pratiquer son activitĂ©
durant la pleine mer Ă lâallure du pas, dans lâanse de Morieux entre la pointe des Guettes et lâex-
trémité Est des dunes de Bon Abri .
Article 3 :
La pratique du Char Ă voile ou assimilĂ© est interdite sur toute lâemprise de la rĂ©serve naturelle
durant la période hivernale comprise entre le premier octobre et le 31 mars.
En dehors de cette période, cette pratique est autorisée uniquement à partir de la plage du Valais
ou de la pointe de Gourien, en longeant la cÎte à une distance inférieur à 200m, pour rejoindre
par le plus court chemin le chenal hors limite de la rĂ©serve naturelle en dehors dâune pĂ©riode de
90 minutes avant et aprĂšs la pleine mer oĂč cette activitĂ© est interdite (heure de rĂ©fĂ©rence au Port
du Légué).
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 2
Article 4 :
La circulation des navires de plaisance à moteur est autorisée uniquement pour rejoindre la
haute mer (hors des limites de la réserve naturelle) à partir du mouillage de la grÚve de Saint-
Guimont (Hillion) par le plus court chemin, ou Ă partir de la plage du Valais (St. Brieuc) pour
rejoindre le chenal, hors des limites de la réserve naturelle par le plus court chemin.
La circulation des engins nautiques Ă moteurs est interdite sur lâemprise de la rĂ©serve en dehors
des nécessitées de gestion de la réserve ou de service public.
Article 5 :
La circulation des navires de plaisance non motorisée est autorisée sur la réserve naturelle en
dehors de la pĂ©riode hivernale (1 octobre au 31 mars) oĂč elle est interdite sur toute lâemprise de
la réserve naturelle, sauf pour rejoindre par le plus court chemin le mouillage de Saint-Guimont.
Des autorisations limitĂ©es pour la pratique du kayak de mer ou de lâaviron peuvent ĂȘtre accordĂ©es
par décision conjointe du Préfet et du Préfet Maritime sur proposition du Conservateur de la
réserve naturelle, dans le respect des contraintes biologique (navigation dans la filiÚre principale
de lâUrne uniquement pour sortir de la zone de protection renforcĂ©e), sauf durant la pĂ©riode du
1 octobre au 31 mars oĂč toute pratique est interdite en zone de protection renforcĂ©e.
Article 6 :
La pratique des planches Ă voile ou assimilĂ© est interdite sur toute lâemprise de la rĂ©serve naturel-
le durant la période hivernale comprise entre le premier octobre et le 31 mars. En dehors de cette
période hivernale la circulation des planches à voile est limitée à partir de la plage du valais pour
rejoindre par le plus court chemin lâestran hors limite de la rĂ©serve naturelle.
Article 7 :
Les sports de plages y compris la pratique du cerf-volant sont limités aux plages du Valais, de
Lermot, Bon Abri, Grandville, St. Maurice, Béliard (à une distance inférieure à 200m de la cÎte).
Du 1er octobre au 31 mars, les sports de plage sont autorisĂ©s en dehors dâune pĂ©riode de 90 minu-
tes avant et 90 minutes aprĂšs la pleine mer oĂč ces activitĂ©s sont interdites (heure de rĂ©fĂ©rence au
Port du Légué).
Article 8 :
La pratique du VTT est interdite sur lâensemble de la rĂ©serve naturelle de la baie de Saint-Brieuc.
Cette interdiction nâest pas applicable : pour lâentretien et la surveillance de la rĂ©serve naturelle, et
le cas Ă©chĂ©ant pour lâactivitĂ© mytilicole.
Article 9 :
Les circulations ou activitĂ©s dâengins motorisĂ©s terrestres (vĂ©hicules 4x4, moto, etc.) et aĂ©riens (Ă
une altitude infĂ©rieure Ă 300m) telles que le parapente Ă moteur sont interdites sur lâensemble de
la rĂ©serve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, sous rĂ©serve des activitĂ©s autorisĂ©es Ă lâarticle 20 et
21 du décret de création de la réserve naturelle.
Article 10 :
Les chiens sont interdits dans les zones de protection renforcĂ©e (sauf dans lâestuaire du
Gouessant, dans les limites fixĂ©es Ă lâarticle 19 du dĂ©cret de crĂ©ation de la rĂ©serve naturelle), sur
les plages du Valais, de Lermot, Bon Abri, Grandville, St. Maurice, BĂ©liard et sur les dunes de Bon
Abri.
En dehors des plages et des zones de protections renforcées, les chiens sont tolérés tenus en lais-
se.
Ces dispositions ne sâappliquent pas aux chiens qui participent Ă des missions de police, de recher-
che et de sauvetage.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.92
A.93
Article 11 :
Le secrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de la PrĂ©fecture des CĂŽtes dâArmor, le Conservateur de la rĂ©serve naturelle
de la baie de Saint-Brieuc, et tous les agents habilités sont chargés, chacun en ce qui le concerne,
de lâapplication du prĂ©sent arrĂȘtĂ©, qui sera publiĂ© au recueil des actes administratifs de la
PrĂ©fecture des CĂŽtes dâArmor, et affichĂ© dans les Mairies des communes de Saint-Brieuc,
Langueux, Yffiniac, Hillion et Morieux.
Saint-Brieuc le 19 juillet 2001 Brest le 4 octobre 2001
Le PrĂ©fet des cĂŽtes dâArmor Le PrĂ©fet Maritime
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 2
CONVENTION FIXANT LES MODALITES DE GESTION
DE LA RESERVE NATURELLE
DE LA BAIE DE SAINT BRIEUC
Vu les articles L.331-1 Ă 15 du code de lâenvironnement et R.242-1 Ă 25 du code rural,
Vu le décret n°98-324 du 28 avril 1998, portant création de la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc,
Vu lâavis du ComitĂ© consultatif de la rĂ©serve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc, et lâavis des communes de
Saint-Brieuc, Langueux, Yffiniac, Hillion et Morieux et de la CommunautĂ© dâagglomĂ©ration de Saint-Brieuc,
Entre les soussignés :
- Mme Marie-Françoise HAYE-GUILLAUD, PrĂ©fet des CĂŽtes dâArmor, agissant au nom de lâEtat,
et ci-aprÚs dénommé le Préfet,
Et
- La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration de Saint-Brieuc, reprĂ©sentĂ© par son PrĂ©sident, Christian
NICOLAS,
- Vivarmor Nature représenté par son Président, Mr Yannick GEFFRAY,
- LâAssociation « ConnaĂźtre et Sauvegarder la Baie de Saint-Brieuc », reprĂ©sentĂ© par son PrĂ©sident,
Mr Pierre MORIN, et ci-aprÚs dénommée la Maison de la Baie.
Il est convenu ce qui suit :
ARTICLE 1 - REPARTITION GENERALE DES RESPONSABILITES DE GESTION
La gestion de la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc est confiée, pour la durée de la présente conven-
tion, Ă la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration de Saint-Brieuc, Ă Vivarmor Nature et Ă la Maison de la Baie, selon
les responsabilités suivantes :
La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, gestionnaire principal, exerce la direction administrative et financiĂšre
ainsi quâune surveillance gĂ©nĂ©rale de la rĂ©serve, conformĂ©ment Ă lâarticle 2, sous le contrĂŽle du PrĂ©fet, dans
le respect de la réglementation et compte tenu des avis du Comité consultatif de la réserve. Le siÚge admi-
nistratif de la rĂ©serve est fixĂ© au siĂšge la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration.
Vivarmor Nature est chargĂ© dâassurer, en partenariat avec la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration et sous le
contrÎle du Préfet, dans le respect de la réglementation et compte tenu des avis du Comité consultatif de la
rĂ©serve, la conservation du patrimoine naturel de la rĂ©serve. Il participe Ă la surveillance et Ă lâanimation pĂ©da-
gogique de la réserve.
La maison de la Baie, en partenariat avec la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, constitue le centre dâaccueil du
public et le siĂšge technique de gestion de la rĂ©serve. Elle est chargĂ©e dâappliquer la politique dâinformation
du public et dâanimation pĂ©dagogique Ă©laborĂ©e conjointement par les gestionnaires.
ARTICLE 2 - NATURE DES MISSIONS CONFIEES AUX GESTIONNAIRES
La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, en liaison Ă©troite avec Vivarmor Nature et la Maison de la Baie, conçoit
un plan de gestion écologique de la réserve, conforme au guide méthodologique diffusé par la circulaire du
5 mai 1998 du MinistĂšre de lâamĂ©nagement du territoire et de lâenvironnement. Ce plan est approuvĂ© confor-
mĂ©ment Ă la circulaire du 28 mars 1995 du MinistĂšre chargĂ© de lâenvironnement. Elle Ă©labore Ă©galement un
document dâobjectifs concernant lâensemble du site Natura 2000.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.94
A.95
En application de ce plan, quand il est approuvé, et en son absence, conformément aux instructions don-
nées par le Préfet, compte tenu des orientations fixées par le Comité consultatif de la réserve :
1°) La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration assure le gardiennage et la surveillance de la rĂ©serve naturelle ce qui
inclut le constat des infractions par les agents commissionnés à cet effet par le MinistÚre
en charge
de lâen-
vironnement ou par toute personne habilité. Les autres co-gestionnaires participent à la surveillance de la
réserve.
2°) Les co-gestionnaires de la rĂ©serve naturelle assurent la protection et lâentretien gĂ©nĂ©ral du milieu naturel.
3°) La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, assure la rĂ©alisation et lâentretien du balisage et de la signalisation spĂ©-
cifique de la réserve naturelle, conformément à la charte signalétique des réserves naturelles.
4°) Vivarmor Nature en liaison étroite avec les autres co-gestionnaires réalise des observations réguliÚres de
la faune et de la flore afin dâeffectuer un contrĂŽle scientifique continu du milieu naturel. Il peut confier Ă des
tiers ou, le cas Ă©chĂ©ant proposer Ă la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, des Ă©tudes ou des expertises particu-
liĂšres permettant dâamĂ©liorer la connaissance de la rĂ©serve, avec lâaccord du PrĂ©fet.
5°) Les co-gestionnaires de la réserve naturelle définissent les travaux de génie écologique, nécessaires à la
conservation et Ă lâenrichissement du patrimoine naturel de la rĂ©serve.
6°) La Maison de la Baie est chargĂ©e de satisfaire lâaccueil et lâĂ©ducation du public (pĂ©dagogie, sensibilisation,
information) et de promouvoir la réserve, dans le respect des obligations de protection. Les programmes
pĂ©dagogiques, dâanimation et de promotion de la rĂ©serve sont Ă©laborĂ©s en collaboration entre les gestion-
naires.
La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, Vivarmor Nature et la Maison de la Baie rĂ©alisent conjointement un plan
dâinterprĂ©tation de la rĂ©serve qui assurera la liaison avec les autres Ă©quipements dâobservation de la nature.
Les interventions prĂ©vues aux alinĂ©as 5° et 6° ne peuvent ĂȘtre entreprises par les gestionnaires que dans le
respect des articles L.332-9 et R.242-19 Ă 22 du Code de lâenvironnement (modification de lâĂ©tat ou de
lâaspect de la rĂ©serve), et de la rĂ©glementation spĂ©cifique Ă la rĂ©serve.
7°) La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, Vivarmor Nature et la Maison de la Baie Ă©laborent conjointement un
rapport dâactivitĂ© annuel, faisant apparaĂźtre notamment lâĂ©valuation de la gestion sur les milieux naturels et
les espÚces. Lorsque le plan de gestion est approuvé, le rapport annuel comprend une évaluation de la réali-
sation du plan, et propose, sâil y a lieu, des ajustements. Un document annexe Ă©laborĂ© par la CommunautĂ©
dâAgglomĂ©ration prĂ©cise lâavancement des mesures du document dâobjectifs.
8°) Des conventions particuliÚres fixeront, en tant que de besoin, des modalités précises de partenariat entre
les gestionnaires.
ARTICLE 3- MODALITES FINANCIERES :
3.1 Ressources des gestionnaires :
Les gestionnaires bĂ©nĂ©ficient de crĂ©dits de lâĂ©tat en fonctionnement et en investissement pour la rĂ©alisation
des missions définies aux articles 1 et 2.
Le montant de ces crĂ©dits est arrĂȘtĂ© au dĂ©but de chaque annĂ©e, au vu du budget prĂ©parĂ© dans les conditions
fixĂ©es Ă lâarticle 3.2 ci-dessous.
Des conventions financiĂšres annuelles peuvent-ĂȘtre signĂ©es entre chaque co-gestionnaire et lâEtat pour fixer
ces montants, et indiquer les modalités particuliÚres de versement. Les gestionnaires recherchent des finan-
cements complémentaires : subventions de collectivités locales, mécénat, autofinancement, etc....
Elaboration du budget :
Les gestionnaires Ă©laborent conjointement un rapport dâactivitĂ©, des comptes financiers provisoires de lâan-
nĂ©e en cours et un budget prĂ©visionnel pour lâannĂ©e suivante. La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration transmet
ces documents au Préfet avant le 30 septembre.
Ce budget fait apparaĂźtre lâensemble des ressources et dĂ©penses prĂ©vues. Un budget Ă©ventuellement modifiĂ©
pour tenir compte en particulier de la dotation attribuĂ©e par lâEtat est annexĂ© Ă la convention financiĂšre visĂ©e
Ă lâarticle 3-1.
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 3
Comptes et bilan :
La CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration fournit au dĂ©but de chaque annĂ©e un rapport consolidĂ© pour les trois co-
gestionnaires, des comptes des ressources et dĂ©penses de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e ainsi que les bilans financiers cor-
respondant.
ARTICLE 4- RELATIONS AVEC LE COMITE CONSULTATIF
Le ComitĂ© consultatif instituĂ© par le PrĂ©fet conformĂ©ment Ă lâarticle 2 du dĂ©cret du 28 avril 1998 donne son
avis sur le fonctionnement de la rĂ©serve, sur sa gestion et sur les conditions dâapplication du dĂ©cret prĂ©citĂ©.
Il se prononce sur le plan de gestion de la rĂ©serve, les rapports annuels dâactivitĂ©, les comptes financiers et
budgets prévisionnels susvisés, ainsi que toutes les questions touchant la réserve qui lui sont soumises par le
PrĂ©fet des CĂŽtes dâArmor. Les gestionnaires peuvent faire toutes propositions au PrĂ©fet sur lâordre du jour
des réunions.
ARTICLE 5- RECRUTEMENT DU PERSONNEL
Les gestionnaires affectent ou recrutent le personnel nĂ©cessaire Ă lâexĂ©cution des missions dĂ©finies aux arti-
cles 1 et 2, dans la limite des ressources disponibles et avec lâaccord du PrĂ©fet.
Le personnel comprend :
un conservateur de la rĂ©serve, recrutĂ© par la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration dans le cadre dâun jury compre-
nant au moins la PrĂ©fet ou son reprĂ©sentant, la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration , la DIREN, Vivarmor Nature
et la Maison de la Baie, aprĂšs un appel de candidature et un entretien auprĂšs de ce jury. Il a un niveau de
connaissances scientifiques et techniques et une expérience antérieure, une aptitude à la concertation et à la
gestion administrative et financiĂšre lui permettant dâassurer et de coordonner lâensemble des missions dĂ©fi-
nies aux articles 1 et 2.
Un garde-technicien de la rĂ©serve recrutĂ© par la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration dans le cadre dâun jury com-
prenant au moins le PrĂ©fet ou son reprĂ©sentant, la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration, la DIREN, Vivarmor
Nature et la Maison de la Baie, aprĂšs un appel de candidature et un entretien auprĂšs de ce jury. Il a un niveau
de connaissances scientifiques et techniques correspondant aux missions définies par la charte du personnel
des RĂ©serves Naturelles et du rĂ©fĂ©rentiel dâemplois et de compĂ©tences des rĂ©serves naturelles.
Le conservateur et le garde-technicien sont sous lâautoritĂ© hiĂ©rarchique du PrĂ©sident de la CommunautĂ©
dâAgglomĂ©ration. Le conservateur coordonne lâensemble des actions. Il peut participer avec le garde-techni-
cien auprĂšs de Vivarmor-Nature, pour mettre en Ćuvre le suivi scientifique et technique de la rĂ©serve et
auprĂšs de la Maison de la Baie pour lâexercice des missions dâaccueil du public.
ARTICLE 6- DUREE DE LA CONVENTION
Les dispositions de la présente convention sont applicables à partir de la date de la signature et pendant une
durĂ©e de trois ans renouvelables par tacite reconduction. Elle peut ĂȘtre modifiĂ©e et complĂ©tĂ©e, Ă tout
moment, par avenant intervenant dans les mĂȘmes formes que la prĂ©sente convention. Des conventions
financiĂšres annuelles, prĂ©vues Ă lâarticle 3.1, fixent le montant de la participation financiĂšre de lâEtat versĂ©e Ă
chaque co-gestionnaires.
ARTICLE 7- RESILIATION DE LA CONVENTION
La convention peut ĂȘtre rĂ©siliĂ©e entre les parties Ă la demande de lâune dâentre elles, prĂ©sentĂ©e au moins qua-
tre mois Ă lâavance.
Lâensemble des biens meubles et immeubles acquis avec les crĂ©dits de lâEtat Ă hauteur de 50% au moins par
la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration pour lâexĂ©cution de la convention (et Ă partir de sa signature) ainsi que les
crédits non utilisés sont, en cas de résiliation de celle-ci, mis à la disposition du nouvel organisme gestion-
naire dĂ©signĂ© sans quâil puisse en modifier lâaffectation.
En cas de manquement grave aux obligations de la présente convention, le Préfet peut résilier celle-ci sans
délai.
Baie de Saint-Brieuc
Plan de gestion
[VolumeA ]
A.96
A.97
ARTICLE 8- DISPOSITION FINALE
La prĂ©sente convention est dispensĂ©e de timbre dâenregistrement ; comprenant 8 articles, elle est Ă©tablie en
quatre exemplaires originaux destinés à chacune des parties.
Fait Ă SAINT-BRIEUC, le 15 septembre 2003
Le PrĂ©fet des CĂŽtes dâArmor
Le PrĂ©sident de la CommunautĂ© dâAgglomĂ©ration de Saint-Brieuc
Le président de Vivarmor Nature
Le prĂ©sident de lâassociation « ConnaĂźtre et sauvegarder la Baie de Saint-Brieuc »
A. Description et Ă©valuation du patrimoine naturel
Annexe 3
Site de lâEtoile
22120 Hillion
tel: 02 96 32 27 98
Fax : 02 96 32 30 28
Email : maison de la baie@wanadoo.fr
VivarmorNature
Boulvard Sévigné
22000 Saint-Brieuc
tel/fax : 02 96 33 10 57
Site : http://asso.wanadoo.fr/vivarmor
Email : vivarmor@wanadoo.fr
CABRI
3 place de la résistance
BP 4402
22044 Saint-Brieuc cedex 2
Téléphone : 02 96 77 20 00
Télécopie : 02 96 77 20 01
Messagerie : accueil@cabri22.com
LA MAISON DE LA BAIE
DE ST-BRIEUC
Centre d'accueil et d'information
de la RĂ©serve Naturelle
RĂ©serve Naturelle
B A IE D E S A IN T- B R IE U C
RĂ©serve Naturelle
Maison de la Baie - BP 206
site de lâĂ©toile
22122Hillion Cedex
tel/fax : 02 96 32 31 40
Messagerie : reservenaturelle@cabri22.com
site internet : http://www.reservebaiedesaintbrieuc.com
référence :
Ponsero A., Vidal J., Allain J., 2003,
Plan de gestion
de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc -
2004-2008 - Description et Ă©valuation du patrimoine
naturel de la baie de Saint-Brieuc - vol.A.
, RĂ©serve
Naturelle de la baie de Saint-Brieuc
,
98p.
Ce volume
âdescription et Ă©valuation du patrimoine naturel de la baie de Saint-
Brieucâ
associé avec le volume
âdĂ©finition des objectifs et plan de travailâ
forme le
PLAN DE GESTION DE LA RĂSERVE NATURELLE DE LA BAIE DE
S
AINT
-B
RIEUC
pour la
période 2004-2008. Il est complété par un document annexe comprenant les
cartes et les figures.
Cette partie
âdescription et lâĂ©valuation du patrimoine naturelle de la baie de Saint-
Brieucâ
est commune au document dâobjectif du site Natura 2000 n°5300066.