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Actualités > Les Prix> Prix de Printemps > 2001 > Prix Vincent Scotto : "Moi Lolita"
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Prix Vincent Scotto : "Moi Lolita"
Auteur : Mylène FARMER
Compositeur : Laurent BOUTONNAT
Interprète : ALIZEE
Si l'on dit volontiers que l'histoire ne se répète pas, elle se ressemble parfois. Et de ce point de vue-là, les débuts d'Alizée ne sont pas sans rappeler ceux de… sa productrice et parolière, Mylène Farmer. Jugez-en plutôt…
Années 80 : un auteur (Jérôme Dahan) et un compositeur-réalisateur (Laurent Boutonnat) recherchent un visage et une voix féminine pour une chanson qu'ils viennent d'écrire : "Maman a tort". Arrive une jeune comédienne qui craque pour le rôle de… composition et aussi pour le brillant metteur en scène aux yeux bleus : leur destin sera désormais scellé pour de longues années, et presque vingt ans plus tard, tous deux découvriront à la télévision l'interprète dont ils rêvaient pour une chanson écrite sur mesure pour une… Farmer du troisième millénium, pardon, millénaire : Alizée. Bis repetita multa placent. Né en 1961, élevé chez les jésuites, Laurent Boutonnat réalise son premier film à l'âge de... 10 ans, et, après avoir quitté l'école à 15, fait son premier long-métrage à 16 ans : "La ballade de la fée conductrice". Il y assurera musique, photo, direction, production, et le film, présenté au festival de Cannes et sorti l'année suivante dans une seule salle parisienne, sera interdit aux moins de 18 ans, alors que son metteur en scène n'en a alors que 17 ! A 22 ans, il rencontre un soir Mylène Gauthier, alias Farmer, qui rêve comme lui d'écrans larges et de chambres obscures…
C'est aussi en 1961 que naît à Montréal Mylène, vierge ascendant vierge, dans une famille de quatre enfants. Son père est ingénieur aux Ponts-et-Chaussées et sa mère femme au foyer à Pierrefonds (Québec). Quand elle a huit ans, sa famille vient s'installer à Ville d'Avray, dans les Hauts-de-Seine. Là, entre les pochettes de Gainsbourg, Barbara, Dutronc, Marley, les Eagles, Genesis et les Doors, Mylène rêve… de cinéma, ne s'intéressant guère qu'au dessin, au français et à l'équitation ! Ses parents l'inscrivent donc au Cadre Noir de Saumur, et le 14 septembre 1978, à 17 ans, elle quitte sa terminale A4 après deux jours de cours pour devenir comédienne : "Du jour où j'ai quitté l'école, j'ai décidé que je voulais être actrice" (à Libération). Elle s'inscrit donc au célèbre cours Florent, où elle passe deux ans avec, entre autres, Daniel Mesguish comme professeur. Au passage, elle fait comme toute apprentie comédienne des "pannes" ("Le père Noël est une ordure"), des publicités (photos de presse pour Ikéa, spots TV en 84/85 pour les ciseaux Fiskars, Le Chat Machine avec le fameux : "Chat alors !" -sources internet-), bref, elle se cherche, jusqu'à un certain dîner de 1983 où elle rencontre donc l'homme de sa vie, professionnelle sinon personnelle, Laurent Boutonnat, lui-même alors dans la publicité, le reportage TV et le cinéma, et aussi à la recherche d'une chanteuse-comédienne : "Il parle peu, comme moi. On est comme des jumeaux…".
La chanson (Dahan-Boutonnat) s'appelle donc "Maman a tort", et Mylène se dit : "Pourquoi pas ?… C'est le côté acteur qui, là, l'a emporté. A savoir qu'il y avait une part de moi qui se retrouvait dans la chanson et une autre qui jouait à s'y retrouver. Après, tout s'est enchaîné. Mais sincèrement, je n'avais jamais imaginé que je pourrais faire des choses dans le domaine de la chanson" (à Studio). Le disque (RCA), qui choque quelques oreilles chastes, deviendra un petit tube à l'hiver 84, avec près de 100.000 exemplaires vendus et un clip signé Boutonnat, face aux 900.000 copies de "toute première fois" d'une autre nouvelle venue en apparence pas si éloignée, Jeanne Mas. On connaît la suite de l'histoire : Mylène constitue autour d'elle une équipe de choc, Boutonnat, son alter ego, mais aussi le manager-producteur Bertrand Lepage, récemment disparu, et construit peu à peu son personnage, sulfureux, troublant, ambigu, à la fois timide et résolu, autour duquel elle créera peu à peu toute une légende, nourrie de Poe, Sade, Henry James…
Après un deuxième simple chez RCA, "On est tous des imbéciles", qui est un échec, elle change de maison de disque (Polydor), de couleur de cheveux, passant de brun à "roux flashy", et… prend la plume sur les musiques et images de Laurent Boutonnat. Un nouveau titre, "Plus grandir", dont le clip de 8 minutes est réalisé pour la première fois en France en cinémascope, fait sensation. Mais c'est l'année suivante, en 1986, que le "phénomène Farmer" explose littéralement à l'image et au son avec l'album "Cendres de lunes" (face au "Femme d'aujourd'hui" de Jeanne Mas vendu à 1.500.000 exemplaires) : dans ce disque, plusieurs tubes dont "Libertine", paroles et clip (11'/500.000 F) en scope de Boutonnat et "Tristana" (clip de 11'). Essai transformé l'année suivante avec le provocant "Sans contrefaçon", véritable profession de foi mariant à merveille perversion, ambiguité, fétichisme, sadomasochisme, androgynie : "J'aime travestir, changer mon apparence, j'aurais aimé vivre au XIXème siècle…".
Symboliquement, l'année de sa (re)naissance sera aussi celle de la disparition de son père, mais il lui faudra encore dix ans pour "surmonter ses névroses et chasser ces démons qui s'entrechoquaient". En 1988, c'est l'album "Ainsi soit-je", toujours cosigné Farmer-Boutonnat, où elle revendique sa "découverte de l'écriture" : "Je me suis aussi découverte comme si je m'étais moi-même déflorée. C'était presque un viol…". Une libération qui prend le public de plein fouet : "Ainsi soit-je" se vendra à 1,5 million d'exemplaires, avec "Pourvu qu'elles soient douces" (23 semaines au Top 50 et un clip record de 17' et 3 millions de francs avec 600 figurants qui les rapproche de plus en plus du cinéma), et "Sans logique", suivi d'un impressionnant Palais des Sports mis en scène par Laurent où la scène est transformée en… cimetière à la Edgar Poe ! Plus un Bercy mémorable (75.000 spectateurs) et un incontournable album "live" qui la consacre en scène après studios et plateaux.
En 1991, c'est l'album "L'autre" avec "Désenchantée", "Regrets" en duo avec Jean-Louis Murat, et "Je t'aime mélancolie" qui dépassera lui aussi le million de disques vendus, avec des clips de plus en plus ambitieux : combat de boxe en jarretelles et guêpières de Jean-Paul Gaultier dans ce dernier titre, bûcher cerné de loups où elle est brûlée vive dans "Beyond my control", entres autres scènes de vampirisme, cannibalisme et orgies diverses. Bram Stocker n'a qu'à bien se tenir !

En 1995 paraît enfin "Anamor-phosée", avec "XXL", "California", "L'instant X", "Comme j'ai mal", avec un clip d'Abel Ferrara pour "California", tout comme deux ans avant Luc Besson avait réalisé celui de "Que mon cœur lâche" sur le thème du sida.

Car entre-temps, elle a connu deux accidents de carrière : l'un, au sens propre du mot, en tombant de scène à Lyon en 1996 et en interrompant sa tournée, l'autre, plus profond, avec l'échec spectaculaire en 1994 de "Giorgino", premier long -très long- métrage (3h) de Laurent Boutonnat écrit pour elle et tourné pendant cinq mois pour, dit-on, 80 millions de francs en ex-Tchécoslovaquie par moins 20°, dans la neige. Un grand film romantique nourri de David Lean (leur "idole"), et un échec commercial spectaculaire -le premier de leur carrière- qui affectera l'équipe et le couple, fera renoncer Laurent au clip pour plusieurs années -mais pas à la composition-, et verra Mylène s'exiler à Los Angeles pour faire peau neuve : "Ce fut une sanction inhumaine… Mon envie de partir était liée à cette période"… "J'avais envie de voir la lumière.
Paris, c'était le noir. Je n'exclus pas l'idée que je suis partie pour me reconstruire" (à Libération). C'est alors la découverte du bouddhisme, du "Livre Thibétain de la vie et de la mort", et la fréquentation de créateurs aussi variés que Polanski, Jane Campion, Sade, Nietzche, Baudelaire, Alberoni, Poe, Bataille, Bergman, David Lean et Lynch, et Cioran -avec lequel elle correspond- ou Salman Rushdie, qu'elle côtoie… Enfin en 1999, elle revient en force, à l'approche de la quarantaine, avec "Innamoramento" ("Amour naissant" en italien) dont le clip, véritable court-métrage de 8 minutes, a été réalisé près de Pékin par Ching Siu Tunh ("Histoires de fantômes chinois"), et elle triomphe -entre autres- à Bercy avec son "Millenium tour". Et puis, question d'âge, de circonstances ou d'envie, elle lance avec Laurent Boutonnat (qui avait entre-temps produit avec succès Nathalie Cardone et son "Hasta siempre" sur Che Guevarra), une toute fraîche Alizée qui n'a pas fini de souffler ses mots acidulés sur nos rêves, et qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une certaine Mylène Gauthier, venue du sud cette fois. Pygmalionne et la chrysalide, ou de l'art de renaître de ses "cendres de lunes" au soleil noir de Nabokov…

Pour en savoir plus sur l'origine du prix Vincent Scotto,
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Alizée
   
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