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semaine du 1er novembre 2004



Les petits hommes

Non, la découverte en Indonésie de ces squelettes de "petits hommes", ne signifie pas qu'on pourrait également trouver bientôt d'autres créatures mythiques -comme le yéti, que d'aucuns se sont empressés de sortir du placard. Mais ces petits hommes posent de troublantes questions sur l'espèce humaine.

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Depuis l'australopithèque, il y a des millions d'années, bien des sous-espèces d'humains (ou hominidés, selon le langage scientifique) sont apparues et disparues. L'Homo sapiens, c'est-à-dire nous, apparu il y a 160 000 ans, est le survivant. Pour autant qu'on sache, une seule autre espèce a survécu tardivement et a donc côtoyé nos ancêtres: l'homme de Néandertal, dont les derniers représentants se sont éteints en Europe il y a un peu plus de 27 000 ans.

Du moins, ça, c'était avant la découverte surprenante annoncée la semaine dernière à la Une de la revue britannique Nature: huit squelettes de un mètre de haut, découverts dans une caverne, sur une île indonésienne, l'île de Flores, dont le plus ancien est âgé de 70 000 ans (peut-être beaucoup plus) et le plus récent, d'à peine 18 000 ans.

Dix-huit mille ans, à l'échelle biologique, c'est hier. Cela signifie que, sur cette île, cette espèce a survécu aux nombreux aléas de l'évolution tandis que ses cousins Homo sapiens proliféraient aux quatre coins du monde. Mieux encore, les chercheurs n'hésitent pas à dire qu'ils ont probablement survécu jusqu'à il y a 12 000 ans, soit jusqu'au moment où une éruption volcanique a dévasté l'île et éradiqué plusieurs de ses espèces indigènes.


Une autre espèce humaine

D'où venaient ces gens? Ces huit squelettes de l'île de Flores (Homo floresiensis) sont-ils les derniers survivants d'une espèce qui avait vécu dans le reste de l'Asie? S'agit-il en effet, comme les chercheurs australiens et indonésiens le suggèrent, de descendants rachitiques des Homo erectus, de lointains cousins à nous, qui sont arrivés dans la région il y a 900 000 ans? Si oui, cela signifie qu'au moins une lignée d'Homo Erectus a survécu beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longtemps qu'on ne l'avait soupçonné.

Et s'ils ont survécu aussi tardivement –favorisés, sans aucun doute, par l'isolement de cette île– est-il possible que d'autres clans aient également survécu ailleurs? On imagine déjà la chasse aux fossiles humains qui va animer Australiens et Indonésiens...

Car il s'agit indéniablement d'humains, et non de singes, en dépit de leur petite taille et de leurs crânes –qui font le tiers de la taille des nôtres (à peu près la taille d'un crâne de chimpanzé). On a même retrouvé des outils de pierre –quoique les anthropologues restent sceptiques à ce sujet– et ils se nourrissaient de petits éléphants appelés stégodons –eux aussi propres à l'île de Flores, et disparus aujourd'hui– et d'un reptile local appelé le dragon de Komodo, à en juger par les ossements d'animaux retrouvés dans la même caverne.

Enfin, ces Hobbits, comme les ont baptisés certains, à la fureur du chercheur principal, l'Australien Peter Brown, n'ont rien de commun avec les habitants modernes de l'île, dont l'archéologie a révélé depuis longtemps qu'ils étaient arrivés il y a moins de 5000 ans.

Le dossier Petits hommes

La manchette

Les nouvelles
1. Une surprise pour la science... et les humains (1er novembre)
2. Pourrait-il y avoir d'autres explications? (1er novembre)
3. Et s'ils étaient encore vivants? (1er novembre)
4. Les touristes cherchent les petits hommes (8 novembre)
5. Quand les créationnistes s'emmêlent (10 novembre)

Bref, voici "un humain archaïque" qui vivait encore à une époque récente, ce qui nous oblige à modifier notre vision de l'évolution humaine: ces gens, insistent Peter Brown et son collègue Mike Morwood, sont nos cousins; ils sont aussi éloignés du chimpanzé que nous le sommes nous-mêmes. Et si c'est à cause des pressions de leur environnement et de leur isolement qu'ils ont évolué vers une si petite taille et un si petit cerveau –comme cela arrive couramment chez les mammifères– cela nous rappelle à quel point nous sommes, nous aussi, soumis à notre environnement. Nous ne sommes pas la fin de l'évolution; nul ne peut dire dans quelle direction évoluera l'Homo sapiens dans le futur.

Sans nul doute, les cavernes de l'Ouest de l'île de Flores seront retournées dans tous les sens au cours des prochaines années, dans l'espoir de trouver d'autres os. Dont au moins un qui contiendrait, qui sait, de l'ADN. L'ADN est une molécule qui se dégrade normalement en quelques milliers d'années, mais on a récemment réussi à en analyser des extraits chez des Néandertaliens vieux de 30 000 ans: tous les espoirs sont donc permis, exprime Peter Brown, bien que, pour l'instant, les ossements de stégodons retrouvés dans la même caverne n'aient rien révélé.

Pascal Lapointe

 

 

En manchette la semaine dernière:
Juste un embryon, pas deux ou trois

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Les cellules-souches narguent Bush

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L'aura, c'est dans la tête!

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