itien innove également dans les sujets religieux. La célèbre Assomption de la Vierge (1516-18) de l’église de S. Maria Gloriosa dei Frari à Venise sera à l’origine de nombreuses commandes de la part du Clergé, dont la Pala Gozzi (Museo Civico d’Ancône), le Polyptique de la Résurrection (SS. Nazaro e Celso à Brescia) et le Retable Pesaro (S. Maria Gloriosa dei Frari à Venise). lors qu’il triomphe sur la scène artistique vénitienne, Titien s’impose dans les différentes cours européennes. Il reçoit d’importantes commandes des duchés de Ferrare, Mantoue et Urbin I. Il devient le portraitiste des familles d’Este, Gonzague et della Rovere. ntre 1519 et 1524, dans le camerino (appartement privé) d’Alphonse Ier d’Este au château de Ferrare, Titien peint trois sujets mythologiques de grande élégance formelle : l’Offrande à Vénus (Prado), la Bacchanale et Bacchus et Arianne (Londres). es portraits de Frédéric II Gonzaga, marquis de Mantoue (Prado), ceux de Francesco Maria della Rovere et d’Éléonore Gonzaga (Offices) sont d’admirables témoignages de cette époque. Guidobaldo della Rovere est tellement séduit par la belle « femme nue » qu’il voit dans l’atelier du peintre, qu’il fera tout son possible pour posséder la Vénus d’Urbin : allégorie patrimoniale célébrant l’érotisme féminin. Bologne, entre 1529 et 1530, Titien exécute le premier Portrait de Charles Quint (Prado). L’empereur lui remet les décorations de l’ordre de Comte palatin et de Chevalier de l’Eperon d’or. En Europe, il est considéré comme le premier peintre de la cour des Habsbourg. urant les années suivantes, il semble se tourner vers le maniérisme : Alphonse d’Avalos haranguant ses soldats (1541, Prado) en est un exemple. Dès cette époque, Titien se consacre pleinement aux portraits. Les résultats sont superbes : Portrait de Paul III Farnèse (Capodimonte), le Jeune Anglais (Pitti), ou encore le Portrait du doge Andrea Gritti (Washington). En 1545, il est à Rome au service du pape Paul III Farnèse. Son travail de portraitiste est important, il le mène en introduisant tantôt une pointe d’introspection psychologique, c’est le cas du Portrait de Paul III Farnèse et de ses neveux (Capodimonte), tantôt un naturalisme sensuel et exubérant, comme dans la célèbre Danaé (Capodimonte). l revient à Venise en 1546 où il réalise le spectaculaire Portrait votif de la famille Vendramin (National Gallery). En 1548, il séjourne à la cour impériale et réalise le Portrait de Charles Quint à la bataille de Mühlberg (Prado) et Charles Quint assis (Munich). près 1556, le monarque espagnol Philippe II devient son principal commanditaire. Titien explore désormais les thèmes religieux et mythologique (Vénus, Danaé et Diane). La Crucifixion d’Ancône (1558) est considérée comme la dernière oeuvre maniériste de Titien. l se libère alors de la rhétorique maniériste et s’engage dans cet impressionnisme magique aux contours flous ; la couleur se dissout dans la lumière et la matière se décompose. C’est la Punition de Marsyas, le Tarquin et Lucrèce (Vienne), et l’Autoportrait dramatique de Berlin. Ces oeuvres tardives deviennent des méditations extrêmes sur le sens tragique de l’existence. Titien meurt le 27 août 1576 à Venise laissant derrière lui la Pietà inachevée du Musée de l’Académie. |