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Illustration : affiche de l'exposition

Biographie de Tiziano Vecellio, dit Titien

Pieve di Cadore, 1488 / 90 – Venise, 1576

« Titien a connu la santé et la fortune comme aucun de ses pairs et il n’a reçu des cieux que faveurs et bonheur. »
(Giorgio Vasari, La vie des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, liv. X, trad. A. Chastel, 1981-1987)

Illustration : Titien représente l’apogée du Cinquecento vénitien. Il fut autant aimé qu’estimé par ses contemporains. Cette autorité ne sera jamais démentie à travers les siècles suivants. Ce succès s’explique par l’immense qualité de son oeuvre et son caractère universel. Durant sa carrière longue et fortunée, il affronte la peinture historique et les sujets religieux et excelle
dans l’art du portrait. Au sein de la noblesse et du clergé, il côtoie des personnages exceptionnels qui deviendront ses commanditaires : empereurs et doges, monarques et
reines. Ce génie devient un mythe qui survit encore aujourd’hui grâce à la richesse inépuisable de son art.

Illustration : Né en 1488 d’une famille noble de Cadore, Titien est envoyé très jeune à Venise pour étudier dans les ateliers les plus importants de l’époque. C’est dans celui de Gentile et Giovanni Bellini, qu’il rencontre Giorgione. Peu de temps après il exécute avec lui la décoration du Fondaco dei Tedeschi (1508), pourtant il se détache du maître grâce à la
capacité novatrice de son langage naturaliste. L’hermétisme cultivé de son Concert champêtre (Louvre) appartient à cette période. En 1511, le jeune Titien est à Padoue où il réalise les fresques des trois Miracles de saint Antoine. Entre 1514 et 1515, il peint son chef-d’oeuvre – L’Amour sacré et l’Amour profane (aujourd’hui à Rome, galerie Borghèse) – et la célèbre Flore (Offices) qui représente l’idéal de la beauté de la
Renaissance.

Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard
75006 PARIS

 

Photo : Laura Dianti tableau du Titien détail

Photo : Laura Dianti tableau du Titien détail

Photo : Laura Dianti tableau du Titien détail

Photo : Laura Dianti tableau du Titien détail

 

 

Illustration : Titien innove également dans les sujets religieux. La célèbre Assomption de la Vierge (1516-18) de l’église de S. Maria Gloriosa dei Frari à Venise sera à l’origine de nombreuses commandes de la part du Clergé, dont la Pala Gozzi (Museo Civico d’Ancône), le Polyptique de la Résurrection (SS. Nazaro e Celso à Brescia) et le Retable Pesaro (S. Maria Gloriosa dei Frari à Venise).

Illustration : Alors qu’il triomphe sur la scène artistique vénitienne, Titien s’impose dans les différentes cours européennes. Il reçoit d’importantes commandes des duchés de Ferrare, Mantoue et Urbin I. Il devient le portraitiste des familles d’Este, Gonzague et della Rovere.

Illustration : Entre 1519 et 1524, dans le camerino (appartement privé) d’Alphonse Ier d’Este au château de Ferrare, Titien peint trois sujets mythologiques de grande élégance formelle : l’Offrande à Vénus (Prado), la Bacchanale et Bacchus et Arianne (Londres).

Illustration : Les portraits de Frédéric II Gonzaga, marquis de Mantoue (Prado), ceux de Francesco Maria della Rovere et d’Éléonore Gonzaga (Offices) sont d’admirables témoignages de cette époque. Guidobaldo della Rovere est tellement séduit par la belle « femme nue » qu’il voit dans l’atelier du peintre, qu’il fera tout son possible pour posséder la Vénus d’Urbin : allégorie patrimoniale célébrant l’érotisme féminin.

Illustration : A Bologne, entre 1529 et 1530, Titien exécute le premier Portrait de Charles Quint (Prado). L’empereur lui remet les décorations de l’ordre de Comte palatin et de Chevalier de l’Eperon d’or. En Europe, il est considéré comme le premier peintre de la cour des Habsbourg.

Illustration : Durant les années suivantes, il semble se tourner vers le maniérisme : Alphonse d’Avalos haranguant ses soldats (1541, Prado) en est un exemple. Dès cette époque, Titien se consacre pleinement aux portraits. Les résultats sont superbes : Portrait de Paul III Farnèse (Capodimonte), le Jeune Anglais (Pitti), ou encore le Portrait du doge Andrea Gritti (Washington). En 1545, il est à Rome au service du pape Paul III Farnèse. Son travail de portraitiste est important, il le mène en introduisant tantôt une pointe d’introspection psychologique, c’est le cas du Portrait de Paul III Farnèse et de ses neveux (Capodimonte),
tantôt un naturalisme sensuel et exubérant, comme dans la célèbre Danaé (Capodimonte).

Illustration : Il revient à Venise en 1546 où il réalise le spectaculaire Portrait votif de la famille Vendramin (National Gallery). En 1548, il séjourne à la cour impériale et réalise le Portrait de Charles Quint à la bataille de Mühlberg (Prado) et Charles Quint assis (Munich).

Illustration : Après 1556, le monarque espagnol Philippe II devient son principal commanditaire. Titien explore désormais les thèmes religieux et mythologique (Vénus, Danaé et Diane). La Crucifixion d’Ancône (1558) est considérée comme la dernière oeuvre maniériste de Titien.

Illustration : Il se libère alors de la rhétorique maniériste et s’engage dans cet impressionnisme magique aux contours flous ; la couleur se dissout dans la lumière et la matière se décompose. C’est la Punition de Marsyas, le Tarquin et Lucrèce (Vienne), et l’Autoportrait dramatique de Berlin. Ces oeuvres tardives deviennent des méditations extrêmes sur le
sens tragique de l’existence. Titien meurt le 27 août 1576 à Venise laissant derrière lui la Pietà inachevée du Musée de l’Académie.

Illustration : détail tableau Titien