C’est tout un défi que d’adapter un jeu vidéo au grand écran. Mortal Kombat est le parfait exemple d’une telle réussite. Dans le domaine de l’horreur, Resident Evil avait presque aussi bien fait les choses. Mais voici un film qui n’aurait jamais dû voir le jour, d’une part parce que le jeu de tire du même nom n’est pas assez populaire et parce qu’il marie mal l’horreur et l’action.
Le plus ennuyeux de tous les aspects négatifs de House of the Dead, c’est l’usage abusif de transitions ridicules constituées de coups d’œil rapides, extraits du jeu. Si un des héros tire un zombie à la tête, c’est un clip tout droit sorti d’une vieille version d’arcade qui contient la majeure partie du flot de sang. Est-ce un moyen innovateur de contourner les ciseaux infernaux de la MPAA ou une tentative créatrice de mauvais goût ? Peu importe la raison, c’est inexcusable voir amateur.
Ce n’est pas que la trame sonore trance soit inappropriée puisqu’elle s’apparente au jeu. Son problème c’est qu’elle banalise la tension qui aurait dû régner tout au long du film. Resident Evil avait d’ailleurs fait la même erreur. Puis, il y a même quelques contrefaçons de The Matrix ici et là : des prises de vue pivotant autour des héros en actions allant jusqu’ à 360° de rotation. Encore une fois, on en a fait un usage abusif et ça devient embêtant.
Voir autant de personnages unidimensionnels se transformer en héros invincibles à l’esprit tout aussi flasque m’a fait sourire. Le film m’a rappelé à plusieurs reprises Versus, avec sa narration parfois trop sérieuse et ses longues scènes de combat. Le chef des zombies est encore moins intimidant que ses subordonnés et il passe le plus clair du film à espionner. Et quand il donne son discours final, c’est à la manière de Pinhead qu’il le fait : « Je veux seulement votre chair », dit-il. C’est parce que ce film oscille sous tant d’aspects qu’il est si amusant. Malgré et, peut-être, grâce à toutes ses fautes, il réussit à vous garder accroché jusqu’aux dernières minutes.
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