Groove
Beyoncé voit loin. Cet hiver, elle incarnera, au cinéma, un personnage for-tement inspiré de Diana Ross dans une comédie musicale (Dreamgirls) pour laquelle le Tout-Hollywood prédit une pluie de dollars. Il y a de l'idée. L'ex-meneuse de revue des Destiny's Child chante avec une énergie dévorante. Elle est aussi mince et piquante que l'était la star des Supremes. Son fiancé rap, Jay-Z, le néo-magnat de Def Jam, est un parfait Berry Gordy d'aujourd'hui.
Mais tout va plus vite à présent. Il a fallu une bonne dizaine d'années à Diana Ross pour se laisser écraser par l'ambition, s'égarer au cinéma (en Billie Holiday, notamment) et perdre son temps en albums insipides. En quelques mois, Beyoncé a déjà fait une partie du chemin. B Day n'est qu'un remake poussif de son premier album. Malgré la production haute couture, les morceaux excitants sont rares (Ring the alarm, Upgrade U...), et, pour avoir le compte, il faudrait les croiser avec deux ou trois perles (Weekend, par exemple) du nouvel album de Kelis, autre tigresse groove en panne de TNT (1). Sinon, à 1 euro le morceau, autant télécharger.
Laurent Rigoulet
(1) Kelis : Kelis was here, 1 CD Virgin/EMI, ff
1 CD Columbia/Sony.
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