L'agriculture dans un envirronement martien simulé
La lumière et la photosynthèse. Des plants de tomates heureux

La photosynthèse

Les plantes vertes enclenchent le processus de la photosynthèse par lequel elles absorbent l'énergie lumineuse et l'utilisent pour synthétiser des composés appelés hydrates de carbone. Le dioxyde de carbone et l'eau agissent comme matières brutes pour faire la synthèse.

énergie lumineuse

Ce processus est exprimé en mots, à la ligne du haut du schéma, et en formule chimique, dans les deux lignes suivantes.

La réaction intermédiaire est une équation chimique inexacte (non équilibrée), car le nombre total d'atomes dans la synthèse n'est pas le même des deux côtés de l'équation. La ligne du bas remédie à ce problème : elle présente une équation chimique équilibrée.

La photosynthèse est en fait un processus en deux temps :

  1. Une réaction claire par laquelle l'énergie tirée de la lumière du Soleil est utilisée pour diviser les mol écules d'eau en hydrogène et en oxygène.
  2. Une réaction obscure par laquelle l'hydrogène issu de la réaction claire se combine au dioxyde de carbone pour former des hydrates de carbone.

La lumière : pas toujours la même. Demandez à une plante!


Cliché de transparent

Lorsque la lumière du Soleil passe à travers un prisme, elle est réfractée en un spectre de couleurs.

Cet effet a été étudié en détail par Sir Isaac Newton (1642-1727). En 1675, il a exposé les résultats de ses recherches sur la théorie corpusculaire (particule) de la lumière à la Royal Society.


Cliché de transparent

Si nous dessinons un graphique illustrant l'intensité de la lumière dans le spectre (sur l'axe vertical) pour toutes les couleurs, cela ressemble au graphique de gauche. Il s'agit d'un « spectre continu », car il y a rayonnement dans chaque région du spectre.

Si l'on chauffe une substance à une température de 6000 K, la lumière émise aurait un spectre identique à celui du Soleil. Le Soleil émet un rayonnement thermique.

La lumière incandescente


Cliché de transparent


Cliché de transparent

La lumière qu'émet une ampoule électrique ordinaire a un spectre continu.

Elle résulte du réchauffement électrique d'un filament de tungstène à environ 1200 K. Il s'agit d'une source de lumière incandescente qui émet un rayonnement thermique , soit de la lumière résultant de sa température.

Le diagramme de gauche montre le spectre d'une ampoule incandescente . En raison de leur température relativement basse (comparée à la chaleur du Soleil, par exemple), les ampoules incandescentes émettent beaucoup de leur énergie sous forme de chaleur dans la partie infrarouge invisible du spectre.

Les ampoules incandescentes sont reconnues comme une source de lumière particulièrement inefficace…, mais elles sont très simples et économiques à produire.

La lumière fluorescente

L'éclairage domestique


Cliché de transparent


Cliché de transparent

Les lampes fluorescentes d'intérieur sont beaucoup plus efficaces pour produire de la lumière. Elles conviennent très bien à un usage domestique, car elles produisent davantage de lumière visible (c'est-à-dire des watts électriques convertis en watts lumineux) que les ampoules incandescentes.

Notez, dans l'image de gauche, que le spectre est passé vers son extrémité bleue (ce qui fait apparaître la lumière plus blanche) et que le rayonnement infrarouge est bien inférieur à celui de l'ampoule incandescente ci-dessus.

Notez également que le spectre a une forme très différente du spectre continu produit par la lumière qu'émet un corps chaud.

La forme réelle du spectre résulte de la formulation chimique de divers minéraux utilisés pour recouvrir l'intérieur du tube. Lorsque l'enduit chimique est illuminé par la lumière ultraviolette produite à l'intérieur du tube, il émet une fluorescence qui produit une lumière blanchâtre vive.

Il s'agit d'une source de lumière non thermique.

L'éclairage des plantes


Cliché de transparent


Cliché de transparent

En réglant la composition chimique de l'enduit du tube, il est possible de créer des lampes fluorescentes qui émettent de la lumière possédant des caractéristiques spectrales spécialisées.

L'image de gauche montre un tel type d'application.

Dans cet exemple, le tube est fait de façon à émettre autant de lumière que possible dans la partie du spectre qui convient le mieux aux besoins des plantes. La chlorophylle absorbe la lumière de façon plus intense dans deux bandes, une à l'extrémité rouge du spectre, l'autre près de son extrémité bleue. Les variations rouge et bleue du spectre à gauche sont centrées dans les bandes d'absorption de la chlorophylle.

La chlorophylle


Cliché de transparent

La figure de gauche montre le spectre de la lumière du Soleil avant et après son passage dans une feuille verte (illustrée dans une coupe transversale grossie de nombreuses fois).

Lorsque la lumière du Soleil atteint une feuille, la chlorophylle absorbe une partie de cette lumière.

Les plantes vertes utilisent l'énergie absorbée pendant le processus de photosynthèse. Par ce processus, la plante verte emmagasine l'énergie solaire sous forme de composés, les hydrates de carbone.

Si l'on compare le spectre de l'incidence de la lumière du Soleil sur une feuille verte au spectre de lumière réfléchie par une feuille, on constate qu'une partie des secteurs rouge et bleu du spectre solaire a été absorbée.

Comparez les deux spectres au-dessus de l'image de gauche. Remarquez les sillons dans les parties bleue et rouge du spectre de lumière réfléchie. Il s'agit des parties du spectre que préfèrent les plantes photosynthétiques.


Cliché de transparent

Les principales bandes d'absorption de la chlorophylle sont indiquées dans le graphique de gauche. Les bandes ombragées illustrent la partie du spectre qui convient le mieux à la photosynthèse des plantes vertes.

Notez que les lampes de serre fluorescentes sont mieux adaptées aux plantes en croissance (dans le cas de l'éclairage artificiel) que les lumières incandescentes ou les ampoules fluorescentes d'intérieur traditionnelles. Les ampoules incandescentes perdent une grande partie de leur énergie sous forme de chaleur et n'émettent presque pas de lumière dans la partie bleue du spectre. Les lampes fluorescentes d'intérieur sont plus efficaces, mais perdent beaucoup de lumière dans des parties du spectre grandement réfléchies par les plantes vertes.

Si des plants de tomates doivent être cultivés sur Mars dans des conditions d'éclairage artificiel, le spectre de lumière devra être choisi de façon adéquate pour permettre leur croissance maximale et veiller à ce que l'énergie ne soit pas gaspillée en production de lumière qui est peu ou pas utile aux plantes photosynthétiques.


Les unités de mesure de l'intensité de la lumière

Les unités de mesure de l'intensité de la lumière sont variées et, quelque peu nébuleuses.

Unités SI en physique : (W/m2)

Pour le projet Tomatosphère, nous utilisons le watt par mètre carré comme mesure de la luminance incidente sur une surface. Cette mesure peut être directement traduite en vitesse de transfert de l'énergie, car un watt équivaut simplement à un joule par seconde.

Le rayonnement solaire au-dessus de l'atmosphère terrestre se mesure à l'aide d'instruments à bord de navettes spatiales calibrés pour déterminer la quantité de lumière incidente (en W/m2) dans la gamme de longueurs d'onde d'environ 400 à 1100 nanomètres, couvrant une majeure partie du spectre solaire. Cette quantité peut servir à calculer (à l'aide de la loi de l'inverse des carrés) les données du rayonnement solaire dans le système solaire, par exemple dans la haute atmosphère de Mars.

En comparant le rayonnement solaire mesuré à la surface de la Terre (en W/m2, à l'aide d'instruments semblables à ceux que l'on retrouve dans les navettes) aux mesures prises dans l'espace, il est possible de déterminer avec précision les propriétés d'absorption d'énergie de l'atmosphère terrestre.

Densité de flux de photons actifs pour la photosynthèse : (mol/m2/s)

Dans beaucoup d'études sur le processus photosynthétique, il est utile de mesurer l'intensité de la lumière dans la bande de longueurs d'onde la plus importante pour les plantes, soit entre 400 et 700 nm (nanomètres). Dans ce cas, les scientifiques ont recours à l'unité micromole par mètre carré par seconde (umol/m2/s). Cette mesure correspond au nombre de photons qui arrivent (ou passent) sur un mètre carré par seconde, une mole équivalant à 6,02 x 1023 (nombre d'Avogadro).

Le « Einstein » (symbole E) a été adopté pour exprimer une mole par mètre carré par seconde. Par exemple, 400 umol/m2/s pourrait également être écrit 400 uE (le symbole u signifiant « micro »).

Photométrie : candela (cd)

La candela (cd) se définit comme l'intensité lumineuse, dans la direction perpendiculaire, d'une surface de
1/600 000 m2 d'un corps noir (élément rayonnant parfait) à la température de congélation du platine sous la pression de 101,325 kPa. Cela équivaut approximativement à 1/683 W.

Les unités dérivées reliées à la candela sont :

  • le flux lumineux, appelé lumen (lm). Un lumen se définit comme un flux lumineux d'intensité de un candela et rayonné dans un angle solide de un stéradian, soit 1 lm = 1 cd • sr.
  • l'éclairement lumineux, appelé lux (lx). Un lux est un flux lumineux de un lumen par mètre carré, soit 1 lx = 1 cd • sr/m2.

Le Soleil en mi-journée

Comme chaque méthode intègre l'énergie sur diverses régions spectrales, il n'est pas possible de convertir directement une unité de mesure en une autre lorsqu'on compare l'intensité de divers corps lumineux.

Toutefois, lorsqu'un même objet, à la même température, est vu à une distance commune (par exemple, à la distance de Mars), les conversions d'une unité à une autre se font de façon linéaire. Par exemple, si la brillance du Soleil que l'on perçoit à une distance donnée est réduite de 50% par rapport à la valeur Terre, elle serait réduite de 50% avec toutes les autres méthodes et unités de mesure d'intensit é.


À la surface de la Terre, l'intensité lumineuse du Soleil à
midi (à des fins de comparaison) est la suivante :

1060 W/m2 ~ 2000 uE ~ 106 000 lx


Ces valeurs sont approximatives et présupposent un ciel clair (sans nuage ni trouble) et sec (humidité relative basse) lorsque le Soleil surplombe directement nos têtes.

Tomatosphère