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Archéologie : les mystères de Mari enfin dévoilés ?

Bel exploit pour la mission archéologique de Mari, dirigée par Pascal Butterlin, enseignant-chercheur à l’UVSQ. L’équipe d’archéologues français a en effet trouvé en novembre 2009 l’emplacement du temple principal de la ville, un mystère qui restait en suspens depuis l’ouverture des fouilles en 1933, et mis au jour 16 statues très anciennes. Retour sur des découvertes pleines de promesses.

Situé au sud-est de la Syrie, sur l’Euphrate, le site de Mari fut une importante cité-État sumérienne, fondée en 2900 avant J.-C. Les fouilles de Mari, financées dès leur origine par le ministère des Affaires étrangères, ont débuté en 1933. Elles étaient alors dirigées par André Parrot, célèbre orientaliste et archéologue français, qui fut entre autres le premier directeur du Musée du Louvre de 1968 à 1972. Soutenu par André Malraux, il écrit de nombreux ouvrages sur Mari avant de céder sa place en 1974 à Jean-Claude Margueron à la direction des fouilles. Pascal Butterlin succèdera à ce dernier en 2004.

Mari, à son apogée, s’étendait sur 250 hectares. Grande ville commerciale, elle est connue pour son palais, ses temples et ses grands monuments, mais aussi son art de la statuaire et sa construction urbaine complexe. « Nous étudions la trame urbaine, dont certains secteurs mal ou pas exploités, et les différents niveaux de développement de la ville », précise Pascal Butterlin. « Une part importante de nos travaux concerne également la restauration des monuments anciens pour la présentation aux touristes qui viennent en nombre sur le site ».
C'est en s’intéressant à un de ces secteurs incompris que l’équipe localise enfin, en novembre, un temple d’importance. « On ignorait son existence jusqu’alors, mais il s’agit probablement du sanctuaire principal de la ville. Il est dédié au roi du pays, peut-être le dieu Dagan mentionné dans la Bible ».

Quelques statues trouvées dans la favissa du temple découvert en novembre 2009.

De nouvelles découvertes en perspective

Un secteur qui a continué à tenir ses promesses, avec la mise au jour de 16 statuettes datées du IIIe millénaire avant J.-C. dans une cavité du temple. « Les cités sumériennes ont une tradition de statuaire privé. Les notables se faisaient représenter en position de prière, et ces statuettes étaient exposées dans des temples ou des sanctuaires, dans une sorte de prière éternelle ». Les statuettes trop usées étaient remisées dans des cavités creusées au sein des temples, les favissas, pour les protéger.

« Cette favissa se trouve sous une grosse marche en pierre, avec les statuettes déposées face contre sol pour des raisons rituelles : on ne marche pas sur le visage des gens. Cette marche confirme qu’un ziggurat était érigé à cet endroit ». Et dans la mesure où la mission a exhumé au même endroit en 2008 une tablette en bronze gravée du nom du septième étage de la tour de Babel, qui sait quelles découvertes attendent l’équipe à l’avenir ?  
D’autant que grâce aux noms inscrits sur certaines des statues, les chercheurs disposent désormais d’un des plus anciens échantillons d’écriture sumérienne. « Cela faisait cinquante ans qu’aucune découverte aussi importante n’avait été réalisée à Mari », conclut Pascal Butterlin.

Direction de la communication


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Dernière mise à jour de cette page : 26 avril 2010


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