841
Apparition de Laurriacum.
990
Lorris s'appelle Lauriacum.
1060 à 1108
La tradition veut que le roi Philippe 1er ait souvent demeuré dans
la ville de Lorris pendant son règne, quand on connaît ses relations
assidues avec les Bénédictins de Fleury et sa prédilection
marquée pour leur église, dans laquelle il établit d'avance
le lieu de sa sépulture. Il apparaît ici avec le titre de suzerain
par l'annexe de Chàteau-Landon et du Bas-Gàtinais. Cette conquête,
fruit de sa neutralité avec Foulques le Réchin, fut pour la
royauté d'une extrême importance. Elle permit de relier le Sénonais
aux possessions de l'Orléanais et de la Brie.
1108/1137
Louis VI laissa un souvenir durable à Lorris, celui de la reconstruction
de l'église.
1111
L'église est commencée cette année là par le
Roi Louis VI, elle n'à été terminée qu'un siècle
plus tard sous St Louis.
1112
Apparaît sous le nom de Lorrius.
1120
Louis-le-Gros fait reconstruire l'église sous le vocable de la Ste
Vierge et de St Etienne.
1155
1ère charte donnée par Louis VII aux habitants de Lorris, coutume
rédigée officiellement en 1494> et réformée
en 1531
1155
Renouvellement de la Charte de Lorris, due à Louis VI par son successeur.
1155
Louis VII vint souvent à Lorris et rédigea une nouvelle Charte
ou plus exactement dut approuver et confirmer le diplôme accordé par
son père mort à Chàteauneuf-sur- Loire au chàteau
de Montraer, le 1er avril 1137.
1155
Les dispositions de la Charte de 1155 ne s'appliquent qu'à ceux des
habitants de Lorris qui y possèdent une maison
1155
La taille est supprimée par l'article 9. Les hommes de Lorris deviennent,
en vertu de la Charte, complètement libres. Sous Philippe-Auguste,
on les dit bourgeois
1175
Louis VII accorde aux habitants de Lorris le droit d'usage dans la forêt
d'Orléans.
1180
Invasion des Cottereaux flamands lancés sur la région de Lorris
par le Comte de Sancerre.
1180 à 1214
On constate la présence de Philippe-Auguste, à Lorris, dans
les années 1180-1182, 1185-1187, 1189-1191, 1193, 1194, 1200, 1202,
1214 1180 à 1223 Séduit par la pureté de l'air qu'on
y respirait, disent les chroniques du temps, par la fécondité du
sol et par l'agrément de la situation de Lorris, Philippe-Auguste
y fit souvent sa résidence et se livra dans la forêt aux divertissements
de la chasse. Il y renouvela, en 1181, les privilèges accordés
sous les derniers règnes aux habitants de la ville et organisa parmi
eux l'administration et la justice.
1187
Construction d'un mur de protection autour de l'église.
1187
Philippe-Auguste se trouvait à Lorris, lorsque le feu se déclara à l'improviste
dans les dépendances du chàteau. Les flammes destructives dévorèrent
la Charte des Coutumes. A la suite de ce désastre, le roi rédigea
un nouvel acte conforme en tout à l'ancien. Il renouvela également
ces Coutumes en faveur des "hommes de Courpalet, de Chantelou et de
la baillie de Happard" (Hameaux de Montereau, Coudroy et Noyers) et
accorda en même temps leurs franchises aux villes de Laon, de Sens,
d'Amiens et de Cléry).
1190
Lorris s'appelait Lorriacum.
1202
Le Roi donna au prieuré de Lorris une poterne pour y édifier
un Hospice et une tuilerie.
1202
La ville était fortifiée.
1210 à 1218
Philippe-Auguste vint encore habiter Lorris en 1210, 1211, 1214, et 1218.
Il accorda pendant le cours d'une de ces visites une poterne aux religieux
de St-Sulpice, et à Guillaume le Fauconnier 2 moulins et 3 muids
de froment à prendre sur la grange royale.
1223 à 1226
Louis VII dans ses 3 ans de règne marque Lorris de son passage, il
donne de son palais aux moines de la cour Dieu le droit de pêcher dans
la rivière du Cens.
1234
Lorris s'appelait Loriacum in Vastinensis.
1234
Louis IX donna onze livres pour la façon de ses vignes : son cellier
principal s'appelait le <<Clos Roy>>
1238
Lorris s'appelait Lorriz. 26/10/1239 St Louis s'arrêta dans le monastère
de Chaumontois pour y prendre un repas, à 22 ans. On suppose qu'il
avait été entraîné jusque-là en suivant
une chasse dans la forêt d'Orléans. Les religieuses reçurent à cette
occasion une somme de 40 sous. Son frère Alphonse leur envoya le lendemain,
ainsi qu'"aux religieuses de Gandelon (Brandelon) et aux lépreux
de Lorris la somme de 110 sous. 23 et 24 janvier
1243
Paix de Lorris : Se trouvèrent à Lorris de nombreux seigneurs
qui firent leur soumission de Maury, vicomte de Narbonne, Raymond Gaucelme,
seigneur de Lunel, Bérenger du Puy, de Najac, de Laurac. Raymond renonça
aux villes de Narbonne, de Pamiers, de Saverdun de Pennes et vint accompagné de
ses vassaux implorer la commisération de son suzerain (Telle fut la
Paix de Lorris). Louis IX se réservait de conclure lui-même
les bases du traité et le lieu qu'il choisit pour cette réunion
fut Lorris, où les 2 parties se rendirent les 23 et 24 janvier. Le
roi assigna en outre des terres, maisons, rentes, pensions sur le domaine
de Carcassonne, en majeure partie composé de biens d'hérétiques
confisqués, aux couvents de Boulbonne, Fontfroide et La Grasse, à divers
prélats, chevaliers, aux héritiers de chevaliers et seigneurs
qui avaient pris part à la guerre des Albigeois ou à celle
qui terminait le traité." Telle fut la célèbre
paix de Lorris, dont parle l'histoire, qui mit fin aux luttes intestines
et religieuses du Midi, qui réconcilia 2 peuples jusqu'alors divisés
et qui surtout procura un immense avantage au royaume, puisqu'elle donna
le comté de Toulouse à Alphonse de Poitiers.
1243
Paix de Lorris entre Louis IX et Raymond de Toulouse.
Aoùt 1254
Louis IX à peine sorti des prisons d'Egypte était à Lorris
; il y tint sa cour et y rendit quelques jugements. 1285 On retrouve jusqu'à cette
date des vestiges des Halles de Lorris. 1285 Le registre des comptes nous
apprend que ''Le merrain qui provient des vieilles palissades de Chaumontois
servira à réparer le palais, les Halles, les étaux,
les forteresses et les ponts de la ville.
1285-1314
Philippe IV (Philippe le Bel) fit de fréquents voyages à Lorris
et y exécuta d'importants travaux.
1286
Les Halles couvertes datent de 1286 et attribuaient déjà un
très important marché en volailles et en produits agricoles
ainsi que les étales des drapiers, cordonniers et tanneurs.
1290
Véritables armoiries de la ville de Lorris le sceau reproduit est
attaché à un vidimus des Coutumes de Lorris Landri le Vacher étant
alors garde du scel de la prévôté.
1295
Les dépenses faites pour des travaux accomplis à différentes
maisons, aux ponts, aux Halles s'élevaient à la somme de 10
livres 13 sous et 8 deniers
1308
Première apparition de documents concernant la municipalité de
Lorris ''Une procuration donnée par les associés pour les représenter
aux ƒtats Généraux convoqués à Tourscette
année.
1324
Lorris s'appelle Lauriacum en Vastinetio
1328
Lorris s'appelle Lorrys en Gastinois
1357
Jusqu'au moment où les Anglais vinrent piller Lorris, l'administration
de la ville fut confiée aux prévôts et aux baillis, chargés
du double soin de faire la police et rendre la justice. Après le traité de
Brétigny, le duc d'Orléans nomma un gouverneur qui fut en même
temps capitaine du chàteau.
1358/1359
Les anglais occupent la ville durant l'hiver 1358 à 1360 Pendant la
première invasion des anglais, le commerce de la cité reçut
un coup mortel Ces Halles étaient alors ''bien couvertes et fermant à clefs
et bien garnies de bons esteaulx sur lesquels les drapiers mettaient leurs
draps de couleur en couvert.
1367
Lorris est pillé par les troupes du Prince de Galles.
01/091383
Bien que son neveu Charles V ait trouvé l'apanage de Lorris excessif
et ait pensé le disposer d'une autre manière, Philippe de France
en jouit jusqu'à sa mort. Philippe 1er, duc d'Orléans, surnommé le
Bon mourut à l'àge de 47 ans et fut inhumé dans la cathédrale
de Sainte-Croix d'Orléans. A sa mort, le duché fut réuni à la
couronne en la personne de Charles VI, qui le donna en douaire à sa
tante Blanche de France.
1383/1392
Blanche de France douairière reçu Lorris et autres villes mais
en fut dépossédée au profit de Louis, frère de
Charles VI, déjà Duc de Touraine.
1550
Ainsi que la plupart des villes du Gàtinais, Lorris a eu son historien.
Si l'on en croit cet auteur, nommé Antoine Couillard, seigneur du
Pavillon, notre petite ville serait redevable de sa fondation et du nom qu'elle
porte à Samothès, premier roi des Gaules et petit fils de Noé.
1559
Epoque où François II donna à ses sujets de Lorris la
faculté d'élire un maire et deux échevins, le corps
municipal fut définitivement constitué, et désormais
le prévôt ou son lieutenant ne s'occupa plus des affaires urbaines
que dans le cas où elles étaient mal gérées et
lorsque les officiers s'écartaient des ordonnances ou prescriptions
royales.
1561
Antoine Couillard saluera en un long poème le retour de Renée
de France en France et en Gàtinais.
Mars 1562
Les troupes du prince de Condé qui avaient honteusement saccagé Orléans,
Jargeau, Sully, n'épargnèrent pas d'avantage Lorris. Gens d'armes
et va-nu-pieds pénétrèrent dans l'église, s'emparent
des vases sacrés, entassent dans le sanctuaire livres, bancs, chaire,
et détruisent ce mobilier dans un immense bùcher.
1575
Antoine Couillard (écrivain Lorriçois du XVI ème siècle
qui naquit dans les premières années du siècle) mourut.
30/08/1792
Le curé Mauduit fut arrêté et transféré aux
Carmes ou il fut massacré avec les autres le 2 septembre.
Octobre 1792
L'abbé Girard, à la suite de son procès, n'étant
plus en sécurité à Paris, Lorris, Orléans gagna
un port du Pas de Calais d'où il parvint à Douvres le premier
octobre 1792 puis à Londres ou il devait résider pendant dix
ans.
1803/1810
M Jean-François Girard curé concordataire de Lorris, revint
dans sa patrie il y vécut encore pendant sept ans, au milieu de l'estime
et de la considération de ceux qui l'ont toujours regardé comme
leur véritable et légitime pasteur.
17 Mai 1808
Henri Nicolas Belleteste savant orientaliste intéresse Lorris en ce
sens qu'il s'y retira, y mourut en 1808 et y est enterré.
29/05/1810
Mort du curé Girard à l'àge de 76 ans .Il avait été curé de
Lorris durant 44 ans, dont 12 ans passés en exil .
1823
Construction des promenades sur l'emplacement des anciennes fortifications
.
1845 ou 1846
Départ des ruines de l'Hôtel Tournemotte dans les jardins Durzy à Montargis
.
1854
L'église est classée monument historique.
1862
Mairie : Immeuble protégé.
1882/1886
Domet inspecteur des forêts à Lorris écrit un livre sur
la forêt d'Orléans
1887
Pose de la première pierre de l'hospice. A l'origine d'une donation
faite à la commune de Lorris par Madame Prochasson épouse Pouillot,
corps de bàtiment, assorti de l'obligation d'y héberger des
personnes àgées indigentes.
1890
Ce serait en cette année que l'orgue aurait été détruit
par la jalousie de deux organistes qui "servaient" chacun à leur
tour l'orgue.
29/10/1906
La Vierge et l'Enfant marbre du XVI ème siècle sont classés
monuments historiques (Aristide Briand).
16/03/1907
Demande pour que l'église déclassée en 1886 soit reclassée
parmi les monuments historiques .
07/07/1907
Vente aux enchères publiques du Presbytère de Lorris
22/01/1952
Electrification des écarts.
5/10/1966
Le mercredi vers midi une loco-tracteur et son wagon se rendaient de Bellegarde à Lorris
lorsque son mécanicien qui s'était penché au dehors
pour une vérification perdit l'équilibre et tomba dans le ballast.
Le convoi sans pilote n'en poursuivit pas moins sa route, franchit le passage à niveau
de la route de Bellegarde, traversa la Gare à la grande surprise de
M. Chenard, Chef de Gare, et avant de terminer sa course s'engagea sur le
P.N. de la Route d'Orléans, toutes barrières ouvertes, parcourut
une centaine de mètres, puis, faute de rail, s'immobilisa dans un
tas de graviers vers midi. La "République du Centre" et
la "Nouvelle République" des 7 et 8/11/69.
31/07/1969
Décret de déclassement de la ligne de chemin de fer de la section
de Lorris-Les Bordes.
4/11/1969
Tout était fini malgré... l'émotion de la population
lorriçoise et les interventions du Conseiller général
et du Maire de Lorris. Le Maire à l'époque de la création
de la ligne était M. Leturcq Emile (1884), grand-père de M.
Leturcq Jean signataire de la lettre du 22 septembre 1969 protestant contre
sa fermeture.
1987
Naissance du musée de la Résistance.
17/05/1990
Une douzaine de squelettes, datant vraisemblablement de l'époque médiévale,
ont été découverts au cours d'un banal chantier sur
le site d'une ancienne abbaye des vestiges rares.
La charte de Lorris
Situation confuse écriraient les chroniqueurs actuels pour retracer
la position politique des premiers Capétiens ; ce qui ressort en tous
les cas, c'est que le Roi n'était non seulement pas le maître
absolu dans son royaume, mais encore qu'il avait bien des difficultés à régner
sur son propre domaine.
La France, en effet, était divisée en Comtés ou Duchés
importants et le Domaine Royal ne comprenait qu'une mince bande de territoire
correspondant environ à l'Ile de France.
Dans ce domaine figurait le Gâtinais qui avait été acquis
grâce à une astucieuse médiation de Philippe 1er en 1066
lors d'une guerre entre les deux frères Foulques Rechum et Geoffroy
le Barbu et, dans ce Gâtinais "version d'époque" se
trouvait le village de Lorris, altération de Lauriacum, Loriacum,
Lorriz.
Se rendre de Paris à Orléans sans encombre était l'ambition du Roi de France au début du XIIème siècle ; sur les routes royales en effet, les châtelains dévalisaient les marchands et les pèlerins, et les Seigneurs suzerains ou vassaux se livraient à d'incessantes luttes au cours desquelles les vilains n'étaient point épargnés.
Aux ravages de la guerre s'ajoutait un "système fiscal" déjà mauvais
qui regorgeait d'impôts de toutes natures : directs, matériels,
voire physiques, tombant drus et sans mesure sur les épaules des contribuables.
Premier percepteur, le Seigneur arrivait en tête, suivi du sénéchal,
puis du prévôt et enfin des sergents royaux qui saisissaient
hommes et bêtes, et avaient (écrit M. Prou) amené à rien
le Domaine de Beaune-la-Rolande, naturellement fertile en vin et en froment.
Les paysans ne pouvaient plus suffire à payer les impositions dont
on les chargeait de toutes parts et, quoique patients et résignés,
certains se révoltèrent ; ceux de La Cour-Marigny marchèrent
les armes à la main à la rencontre du petit Seigneur de Châtillon-sur-Loing,
ceux de Viry-Châtillon revendiquèrent contre le prévôt
et les Chanoines de Notre-dame de Paris, réclamèrent notamment...
le droit de choisir librement leurs épousées.
Agriculture et commerce dépérissaient, les populations commençaient,
nous l'avons vu, à se révolter, elles abandonnaient la campagne,
les terres restaient en friche, les marchands ne circulaient plus, les produits
agricoles augmentaient ; l'avenir du pays était fort compromis.
Devant cette situation désastreuse, Louis VI le Gros, qui venait d'être
couronné à la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans,
vit aussitôt le danger qu'encourait son autorité et tint à s'attirer
les sympathies du menu peuple par une générosité bien
calculée.
Face au régime féodal dont il était issu, il lui fallait
se soumettre ou être mangé par lui, Louis VI choisit la première
solution qui devait marquer le début de la période d'activité de
la Monarchie Capétienne.
Son père, Philippe 1er "que le Seigneur de Montlhéry empêchait
de dormir" lui avait maintes fois indiqué le donjon comme le
premier obstacle à renverser.
Louis VI entreprit donc des opérations de police militaire destinées à nettoyer
le pays : écrasant le Seigneur du Puiset "rapace comme un loup",
s'emparant du château de Meung-sur-Loire, capturant le donjon de Saint-Brisson,
en s'alliant parfois au cours de ces "commandos" au mouvement communal
déjà existant.
Mais si le Roi favorisait l'établissement de communes chez les Seigneurs
de son royaume, s'il combattait les brigands féodaux avec l'aide des
milices, il conservait le souci de garder l'autorité entre ses mains,
ne voulant pas s'exposer à créer une féodalité bourgeoise,
comme en Flandre, en Allemagne ou en Italie où les villes libres et
les Républiques ont pullulé.
C'est donc en partie pour mettre fin aux abus de pouvoir, mais également
pour affaiblir un régime féodal trop envahissant et pour augmenter
la source de ses revenus, que Louis VI octroya les Chartes de Coutumes.
Les habitants de Lorris l'obtinrent de Louis VI, mais seul subsiste le texte
de 1155 dont le diplôme de Philippe-Auguste est la reproduction intégrale.
Encore ne convient-il pas de penser que les habitants de Lorris avaient en
mains aux XIè et XIIè siècles la gestion des Affaires
Municipales ; toute l'administration était entre les mains du prévôt,
mais ce dernier légiférait uniquement dans le cadre privilèges
octroyés par le roi.
La Charte de Lorris comprenait 35 articles parmi lesquels on peut notamment relever :
Article 1er: Quiconque aura une maison dans la paroisse de Lorris paiera seulement 6 deniers de cens pour sa maison et pour son arpent de terre s'il en a un ; et s'il acquiert cet arpent qu'il le tienne au cens de sa maison.
Article sept: Les amendes de soixante sous sont réduites à cinq sous, les amendes de cinq sous à douze deniers et le Clain du prévôt à 4 deniers. (Le Clain du prévôt : ce n'était pas une amende proprement dite, c'était l'indemnité payée au prévôt par les parties qui en appelaient à son tribunal).
Article quatorze: Si des hommes de Lorris ont donné follement des
gages de duel, et qu'avec l'assentiment du prévôt ils se soient
accordés avant de donner des cautions, chaque partie paiera 2 sous
et 6 deniers, et si les cautions ont été constituées
chacun paiera 7 sous et 6 deniers.
Si le duel a lieu entre champions légalement constitués, les
cautions du vaincu paieront 112 sous.
D'où le proverbe bien connu : "C'est un proverbe et commun dis
Quoiqu'on ait juste demande
Qu'en la coutume de Lorris
Le battu paie l'amende.
Article vingt-cinq: A Lorris, il n'y a pas d'obligation de service de guet.
Article vingt-neuf: Les habitants de Lorris prennent le bois mort pour leur usage, excepté dans la partie de forêt réservée à la chasse.
Article trente-cinq: Chaque fois qu'un prévôt sera changé à Lorris, il jurera, l'un après l'autre, qu'il gardera fermement toutes ces Coutumes, et de même pour les sergents chaque fois qu'ils seront changés.
Pour que ceci soit chose ferme et désormais intangible, nous avons commandé et confirmé la présente Charte par l'autorité de notre nom et par le monogramme de notre nom inséré ci-dessous.
Guillaume de Lorris - Le Roman de la rose :
Lorris et Meung-sur-Loire ont vu naître les auteurs du célèbre "Roman de la Rose", poème de 22 000 vers qui eut alors un immense succès.
Vers 1215, dans le Castel de son père Adam de Lorris, sis en Forêt d'Orléans à quatre lieues de la ville, Guillaume de Lorris voyait le jour. Issu de race chevaleresque, il du en cette qualité recevoir l'éducation qui était alors affectée à la jeune noblesse.
Jusqu'à l'âge de 7 ans au manoir paternel, il fut confié aux
soins des femmes puis retiré de leurs mains pour être envoyé comme
Page dans le Grand Hôtel Seigneurial du Comte Alfonse de Poitiers,
afin d'y recevoir une éducation plus mâle et y apprendre le
métier des armes. Ainsi Guillaume de Lorris se familiarise rapidement
avec une éducation chevaleresque et amoureuse. Doué d'une nature
rêveuse, il du être un Page accompli.
C'est au cours de ce "stage" qu'il devait tomber amoureux d'une
demoiselle de "trop haut lignage" et c'est cet amour contrarié,
ou tout au moins peu encouragé par la famille de la jeune fille qui
fut le point de départ du roman qu'il écrivit vers 1240.
Guillaume était un lettré et l'on a pu penser qu'il s'agissait uniquement d'un roman, mais vraisemblablement c'est plus un amour malheureux qu'il a voulu retracer en imaginant un songe. D'après les dépenses enregistrées dans la Trésorerie de l'Hôtel Seigneurial d'Alfonse de Poitiers, on peut supposer qu'il épousa en 1245 une femme dont il eut deux fils : Jehan de Lorris et Estienne de Lorris.
Guillaume de Lorris commença le "Roman de la Rose" et l'on
a longtemps pensé que seule la mort l'avait interrompu dans son entreprise
qu'il ne pousse guère que jusqu'au vers 4 149.
Il mourut en France entre 1265 et 1270.
Son ouvrage était-il abandonné ou terminé ?
... Guillaume était-il mort ?
... Jehan de Meung, lui succède, il est moins catégorique et
il écrit "Après sa mort que je ne mente..."
Jehan de Meung termina d'ailleurs ce roman assez longtemps après à la demande du roi Philippe le Bel. Mais le style était différent, moins sentimental, plus frondeur ; Jehan de Meung pouvant être considéré dans notre époque comme le premier "poète de combat".
Pour être plus à son aise, Guillaume de Lorris nous prévient
:
<<...Cy est le Rommant de la Rose où tout l'art d'amours est enclose...>>
"- Mais on peut telz songes songier
- Qui me sont mie mensongier ... puis précise
- Celle pour qui je l'ay empris
- C'est une dame de hault pris ;
Et tant digne d'être aimée
- Qu'elle doit rose être clamée ; "
Il fait le portrait de sa belle,
Nul plus beau corps de femme querre,
d'orfaiz eut un chappel mignot
Qu'oncques nulle pucelle n'ot :
... et rencontre maintes difficultés qui chaque fois augmentent son amour.
1243
Paix de Lorris : Se trouvèrent à Lorris de nombreux seigneurs
qui firent leur soumission de Maury, vicomte de Narbonne, Raymond Gaucelme,
seigneur de Lunel, Bérenger du Puy, de Najac, de Laurac.
Raymond renonça aux villes de Narbonne, de Pamiers, de Saverdun de
Pennes et vint accompagné de ses vassaux implorer la commisération
de son suzerain (Telle fut la Paix de Lorris).
Louis IX se réservait de conclure lui-même les bases du traité et
le lieu qu'il choisit pour cette réunion fut Lorris, où les
2 parties se rendirent les 23 et 24 janvier. Le roi assigna en outre des
terres, maisons, rentes, pensions sur le domaine de Carcassonne, en majeure
partie composé de biens d'hérétiques confisqués,
aux couvents de Boulbonne, Fontfroide et La Grasse, à divers prélats,
chevaliers, aux héritiers de chevaliers et seigneurs qui avaient pris
part à la guerre des Albigeois ou à celle qui terminait le
traité.
"
Telle fut la célèbre paix de Lorris, dont parle l'histoire,
qui mit fin aux luttes intestines et religieuses du Midi, qui réconcilia
deux peuples jusqu'alors divisés et qui surtout procura un immense
avantage au royaume, puisqu'elle donna le comté de Toulouse à Alphonse
de Poitiers.
1243
Paix de Lorris entre Louis IX et Raymond de Toulouse.