PLACE DES FEMMES DANS LE PROTESTANTISME

Un sondage récent de l’hebdomadaire protestant Réforme indiquait que la première raison pour laquelle des personnes choisissaient de devenir protestantes était la place faite aux femmes dans le Protestantisme dit historique (luthérien et réformé, ainsi que chez les Anglicans). De fait, aujourd’hui les femmes peuvent exercer au même titre que les hommes le ministère pastoral. C’est un fait rare dans l’ensemble des religions. Mis à part le Judaïsme libéral qui admet les femmes rabbins, les autres cas sont des exceptions (rares exemples de femmes Imams par exemple).

 Cette évolution positive vers la parité est récente. Elle date du XX ème siècle. Les pays protestants ont largement devancé les pays de tradition catholique pour le droit de vote des femmes. Finlande, Norvège, Danemark et Islande, quatre pays à dominante protestante luthérienne sont les premiers à avoir admis la capacité politique des femmes. En France, Catherine Trautmann, protestante, qui plus est, diplômée de théologie, devint en 1989 la première femme maire d’une ville de plus de 100 000 habitants. Dès 1906, suite à la séparation de  l’Eglise et de l’Etat en 1905, les femmes protestantes votent pour l’élection des conseillers presbytéraux alors qu’elles n’obtiendront le droit de vote dans la société civile qu’en 1944.

 D’autre part, au nom de leur théologie biblique de la sexualité et d’une éthique de la responsabilité individuelle, les Eglises protestantes ont adopté une attitude positive à l’égard du contrôle des naissances. Des protestantes sont à l’initiative de l’Association La Maternité heureuse qui donnera naissance au Mouvement français pour le planning familial. Des militantes du mouvement protestant Jeunes femmes, toujours  présent et actif à Albi aujourd’hui, ont joué un rôle actif dans le développement du planning familial.

 Le plein accès au ministère pastoral au même titre que les hommes date pour l’Eglise Réformée de France de 1965. Cependant Élisabeth Schmidt à titre exceptionnel et avec des conditions particulières (obligation du célibat !) a exercé ce ministère dès 1935 et a été consacrée en 1949 dans le  temple de Sète où elle était pasteur. Elle prendra sa retraite dans le Tarn, à Castres, après un ministère d’une richesse exceptionnelle (aide aux Juifs pendant la guerre, militante active de la Cimade, ministère en Algérie…).Elle a écrit plusieurs livres dont Quand Dieu appelle des femmes où elle retrace les étapes de l’accès des femmes au ministère pastoral dans l’Eglise Réformée de France. Une évolution similaire avait lieu dans les autres pays. Depuis la deuxième moitié du XX ème siècle le nombre de femmes pasteurs n’a pas cessé de croître pour atteindre en 2007 30 % des pasteurs de l’Eglise Réformée de France. De même, le nombre de femmes exerçant une responsabilité de conseillère presbytérale, et entre autres de présidente de conseil presbytéral, ne cesse d’augmenter. Une seule femme pasteur est actuellement présidente d’un conseil régional (région ouest de l’Eglise Réformée de France) : le pasteur Valérie Mitrani.

 Reste la question de vocabulaire, pas encore tranchée en France ! Doit-on dire « Mme le pasteur », « Mme la pasteur » ou même comme en Suisse francophone « la pasteure »?
En tout cas, cet accès au ministère féminin, facilité dans la théologie protestante par le fait que le pasteur n’est pas un clerc, s’est fait tout naturellement dans le monde protestant luthérien ou réformé. Une chance et une richesse qui  respecte la diversité homme/ femme voulue par le Créateur !

 

Le saviez-vous?

 

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Femmes et protestantisme